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AVIS 401 / Enseignements du Débat Public, Intervention de Daniel Deléaz à la Sucrière
Ajouté par Daniel DELÉAZ, ADJOINT AU MAIRE DE PIERRE BÉNITE (PIERRE BÉNITE), 29/03/2013
Le débat animé, depuis 4 mois par la CPDP a été remarquable et nous remercions la CNDP. Le débat a été riche sur l’avenir de nos territoires, sur les modes de déplacement et de vie que nous souhaitons pour les populations. Il a finalement a porté sur le thème : « dans quelle agglomération nous voulons vivre à l’horizon 2030 ».

Il a mis en évidence une forte demande de transport en commun dans l’ensemble de l’agglomération et particulièrement dans l’Ouest lyonnais, tout comme il a mis en évidence que l’offre du Grand Lyon ne répondait pas à cette attente.

Nous avons déjà eu l’occasion de rappeler notre opposition au Tronçon Ouest du Périphérique. Je peux affirmer ce soir que cette position et celle d’une alternative crédible par le développement des transports en commun et de l’inte-rmodalité sortent renforcées du débat public. Nous continuerons à les porter dans les semaines, et dans les mois à venir.

A ce titre nous sommes satisfaits d’avoir pu faire bouger les lignes et persuadés que la mobilisation populaire, les pétitions des associations de riverains et d’usagers, et des partis politiques, pour le développement des transports en commun ont contribué à mettre en lumière les dangers du projet « anneau des sciences ».

Le mois supplémentaire décidé par la Commission Nationale du Débat Public, pour permettre l’expertise complémentaire de TTK, les nombreuses études et analyses portées au débat témoignent de l’insuffisance du dossier. Choix d’hypothèses maximalistes et arbitraires, surévaluation de la part modale de la voiture, non prise en compte de l’urbanisation future dans les modèles de calculs des trafics,… autant d’éléments qui nous amènent à penser que le projet que nous jugions déjà infondé au regard des exigences du développement humain durable, est en plus mal ficelé techniquement.

Nous apprenons - non pas dans le dossier initial mais bien dans l’expertise complémentaire – la possibilité de déqualifier l’autoroute entre Perrache et Pierre Bénite sans l’obligation de réaliser le TOP. Un développement des Transports en Commun plus ambitieux comme nous le proposons et la réalisation du grand contournement permettant une diminution de 25% du trafic dans des délais beaucoup plus courts que ceux du TOP.

Le prolongement du métro jusqu’aux « hôpitaux sud » et le développement de nouveaux transports collectifs s’en trouvent d’autant plus justifiés. Ceux-ci ont toute leur place dans le développement de l’ouest lyonnais permettant un report modal de la voiture vers le transport en commun comme le relève le rapport complémentaire.

Aussi nous ne pouvons qu’appeler le maître d’ouvrage à écouter et à avancer un nouveau projet autour du TC à coût équivalent ou proche.
Il n’y a pas de fatalité. Il n’y a pas de territoires inexorablement tournés vers l’usage de la voiture, et d’autres propices à recevoir des transports en commun. Il y a tout simplement des territoires dynamiques qui se construisent au quotidien. Il y a aussi des populations contraintes, victimes des coûts du foncier, d’un budget voiture énorme, victimes collatérales parfois de la faiblesse de l’alternative à la voiture individuelle.

Enfin, il y a surtout un projet de territoire à reconstruire. Si l’on veut l’enraciner dans un développement durable ambitieux, si on veut travailler la qualité urbaine, le mieux vivre dans nos territoires, alors soyons réellement ambitieux dans nos projets.

Comme l’a montré le débat public, le projet d’Anneau des Sciences ne porte aucune ambition nouvelle et n’est ni moderne ni visionnaire.

Alors que le projet du Grand Paris s’encre dans la réalisation d’un « anneau » de transports en commun en site propre lourd, pourquoi le projet lyonnais est-il tourné d’abord vers la voiture avec le TOP ? C’est assurément le projet d’une autre époque dont le débat fumeux entre le « tracé court » ou le « tracé long » ne révèle finalement que la même impasse.

Alors vite utilisons les 2 à 3 milliards d’euros envisagés pour ce TOP vers un projet d’apaisement de la circulation, afin de gagner en qualité de vie et en solidarité d’agglomération avec un nouveau plan de transport en commun.

Je vous remercie.


Associé à Le débat public; L'expertise complémentaire


Le débat s'est terminé le 05 avril 2013, cette fonctionnalité n'est plus active














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