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AVIS 367 / L'ADS n'apparait pas comme une solution incontournable
Ajouté par Jocelyne CLAUZIER, RENAISSANCE DU PETIT PERRON (PIERRE-BÉNITE), 21/03/2013
Après de nombreuses heures passées à lire les questions, avis, contributions, cahier d'acteurs ... une évidence s'impose : l'Anneau des Sciences n'apparait pas comme une solution incontournable.
L'idée que la ville de Lyon doive être soulagée du gros trafic qui la traverse ne peut pas être contestée. Mais faut-il que cela se fasse au détriment des communes qui l'entourent et qui feront bientôt partie intégrante de la future Mégapole Européenne ?
De la lecture de l’étude proposée par Monsieur Yves Crozet Professeur à l’IEP, Laboratoire d’Economie des Transports, on peut retenir la conclusion suivante :
« Pour faire face de façon responsable à la demande de mobilité, entre la croyance dans le tout transport collectif et la croyance dans le tout routier, il existe une sortie par le haut qui consiste à se donner les moyens de poursuivre l’amélioration des transports collectifs tout en se donnant aussi les moyens de maîtriser le trafic automobile. »
Cependant un bémol est nécessaire en ce qui concerne la solution financière qu’il préconise et qui consiste à faire payer les usagers …

Bien sûr il faudra réduire la production de gaz à effet de serre et tout le monde souhaite l’intensification de l’usage de voitures propres, le remplacement des énergies fossiles par des énergies moins polluantes et il faudrait investir plus de moyens, financiers, politiques, scientifiques … pour accélérer le processus.
Bien sûr le développement des modes doux et des transports en commun, et tout particulièrement le métro qui ne surcharge pas les axes existants, est incontournable.
Bien sûr encore, la traversée de notre pays par l’axe rhodanien est un problème récurent qu’il faudra bien résoudre un jour, et il est de plus en plus urgent de trouver une solution.
Mais cette urgence justifie-t-elle un passage en force de mesures inadaptées ?
N’est-il pas grand temps d’une vraie concertation de scientifiques, de spécialistes et de politiques, pour qu’un aménagement global du territoire se fasse dans le respect des spécificités de chaque site ?
A propos de sites, nous souhaitons aborder un sujet qui nous touche de près, celui du site du Perron, et réagir, au nom de l’association du patrimoine que nous représentons, à l’intervention de Madame Véronique Nether de Renaissance du Vieux-Lyon qui s’émeut de la proximité de l’A6/A7 avec le quartier historique inscrit à l’UNESCO. Nous partageons entièrement cette émotion mais pensons qu’il n’est pas nécessaire pour autant de reporter le problème à quelques kilomètres de là. Les lyonnais de la Renaissance qui ont façonné le Vieux-Lyon nous ont aussi légué des maisons à la périphérie de la ville, avec une concentration toute particulière dans le sud-ouest. Pour ne citer que trois noms les Gadagne, les Gondi et les Camus étaient propriétaires de nombreuses terres situées sur les communes actuelles d’Oullins, Saint Genis Laval et Pierre-Bénite. Le quartier du Perron qui est actuellement partagé entre ces trois communes est le résultat de l’installation de ces lyonnais « aux champs ».
Outre l’intérêt patrimonial que présente ce quartier il a aussi la particularité d’abriter un hôpital à vocation internationale et offre encore, de nos jours, le spectacle de vertes prairies à deux pas de zones urbaines, dans des lieux qui, il y a quelques décennies, approvisionnaient les marchés de la ville de Lyon en une profusion de fruits et de légumes de toute première fraîcheur.
Il est encore temps de sauvegarder et de valoriser des sites d’une telle qualité en évitant de reproduire les erreurs déjà commises. Il faut trouver des solutions intercommunales pour que la périphérie puisse s’adapter à l’évolution du centre ville, répondre aux besoins des grand-lyonnais en aires de respiration, de détente, offrir une couronne verte à la ville, cela irait dans le sens de l’incitation à réduire les déplacements en voiture.
Pour en revenir au cas du Perron l’aménagement raisonné d’une zone dégagée est indispensable au bon fonctionnement du Centre Hospitalier Lyon-Sud pour régler les problèmes d’accès, de parking et de pollution. Des études préalables sur les plans patrimoniaux, archéologiques, écologiques, urbanistiques … sont à notre avis indispensables avant d’entreprendre ces aménagements.
Le projet «Anneau des sciences» ne tient pas compte de ces exigences sur le terrain et n’a pas été assis sur une véritable concertation entre toutes les zones impactées, d’où la diversité des réactions : enthousiasme dans certaines communes dont le développement sera favorisé par l’arrivée de l’ADS, grande inquiétude dans celles qui vont payer la note environnementale de cette infrastructure. Il est encore temps de remédier à cet état de fait et le débat public qui s’achève aura eu le mérite de soulever les nombreuses questions qu’il faut se poser avant de prendre une décision.

> Ouvrir le fichier attaché : avis-sur-l-anneau-des-sciences.docx



Associé à Aménagement des territoires; Impacts environnementaux; Entrée Sud Ouest de Lyon; Milieux naturels


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