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QUESTION 624 -
Posée par Serge GRÜNBERG, le 03/12/2013

Question posée dans le cahier d'acteurs de M. Serge GRÜNBERG :

Imaginons maintenant un accident nucléaire en France. Que ce soit un petit, un grave ou un majeur, les coûts allant de 75 à 5800 M€, que ferait-on des déchets ?

Au Japon, les autorités font face (si l'on peut dire) à 30 millions de m3 de résidus ...

Réponse du 20/12/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage : 

En cas d’accident d’une centrale nucléaire, les déchets les plus radioactifs proviendraient de l’enceinte du site accidenté : déchets de haute activité provenant de la récupération des éléments combustibles, certains ayant fondus, déchets de moyenne activité à vie longue, de faible et moyenne activité à vie courte et déchets de très faible activité. L’Andra n’a pas connaissance à ce stade des volumes de déchets issus du site de la centrale accidentée de Fukushima. A Tchernobyl le volume de déchets issus de l’enceinte du site accidenté est d’environ 350 000 m3.
 
A l’extérieur du site, on trouverait essentiellement des déchets de très faible activité. A Fukushima le volume de déchets à gérer à l’extérieur du site est estimé à 30 millions de mètres-cubes (sols, débris végétaux, déchets d’assainissement) ; à Tchernobyl le volume de sols contaminés a été estimé à 15 millions de mètres cubes.
 
En France, l’Autorité de sûreté nucléaire a mis en place un « Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d'un accident nucléaire » (CODIRPA) en 2005 à la demande du Gouvernement. Il s’intéresse plus particulièrement à la gestion des territoires contaminés en dehors du site d’une installation qui serait accidentée. En 2012, le CODIRPA a publié un guide présentant les principes retenus pour soutenir la gestion post-accidentelle nucléaire. Il s’attache à présenter les principales actions à mettre en œuvre ou à engager dès la sortie de la phase d’urgence ainsi que les lignes directrices pour la gestion des périodes de transition et de long terme y compris la question de la gestion des déchets. L’Andra a participé à ces travaux. Pour plus d’information, vous pouvez accéder à ce guide sur le site de l’ASN à l’adresse suivante : http://www.asn.fr/index.php/Bas-de-page/Sujet-Connexes/Gestion-post-accidentelle/Comite-directeur-gestion-de-phase-post-accidentelle/Elements-de-doctrine-pour-la-gestion-post-accidentelle-d-un-accident-nucleaire-5-octobre-2012.
 
Ce document ne traite que des déchets de très faible et faible activité, qui représenterait le principal flux de déchets à gérer dans une telle situation et qui peuvent être stockés en surface. Les déchets de moyenne activité à vie longue et de haute activité qui seraient produits sur le site accidenté lui-même feraient en priorité l’objet d’une mise en sécurité sur ce site. Leur transfert en stockage profond n’interviendrait que plusieurs années après. Les Japonais estiment ainsi à une quarantaine d’années le temps nécessaire au démantèlement des centrales nucléaires accidentées.
 
De tels déchets n’ont pas été pris en compte dans le dimensionnement du projet de stockage Cigéo car leur volume et leurs caractéristiques dépendraient du type d’accident. Il est clair qu’un tel accident bouleverserait la stratégie de gestion des déchets radioactifs et les conditions d’exploitation des stockages. Une fois les déchets de la zone accidentée mis en sécurité, il conviendrait de réexaminer le dimensionnement des centres de stockage en fonction des volumes à gérer.

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