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QUESTION 639 - Faire confiance aux géologues ?
Posée par Catherine GAUER [L'organisme que vous représentez (option)], (NANTES), le 07/12/2013

Pourquoi faire confiance à la géologie, plutôt qu'aux "hommes" ? la géologie n'est que la science des géologues. Et seul un petit groupe de géologues est pour l'enfouissement. Qui sont donc ces géologues enfouisseurs ? Qui connait leurs noms ? On parle de consensus international ! C'est quoi ? ça prend quelle forme? C'est publié où? On n'en trouve pas trace sur internet... Je suis certaine qu'il y a plus de scientifiques opposés à CIGéo que de scientifiques favorables à Cigéo. Ce serait logique. Il faut organiser un véritable débat sous forme de colloque avec tous les scientifiques (pas seulement les géologues) qui ont un avis sur le sujet et confronter les idées. Qui l'organisera?

Réponse du 10/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
 
Le stockage est aujourd’hui considéré dans tous les pays comme la seule solution pour mettre en sécurité de manière définitive les déchets les plus radioactifs et ne pas reporter leur charge sur les générations suivantes. Aux Etats-Unis, le WIPP (Waste Isolation Pilot Plant) stocke depuis une dizaine d’années, à environ 700 m de profondeur dans une formation géologique de sel, des déchets de moyenne activité à vie longue issus des activités de défense américaines. En Finlande et en Suède, les demandes d’autorisation de création de centres de stockage dans le granite pour les combustibles usés sont en cours d’instruction. De nombreux autres pays mènent également des recherches en vue de la mise en œuvre d’un stockage profond (Allemagne, Belgique, Canada, Chine, Japon, Royaume-Uni, Suisse…). 
 
En France, le débat public de 2005/2006 s’était conclu sur la question : faut-il faire confiance à la géologie ou à la société ? La conviction de l’Andra est qu’il faut faire confiance à la géologie ET à la société : c’est notre définition du stockage réversible. La géologie permet de protéger l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs à l’échelle du million d’années. La réversibilité permet à la société de contrôler le déroulement du stockage.
 
L’ensemble des travaux de recherche liés au stockage font l’objet de publications dans des revues à comités de lecture (50 à 70 publications scientifiques internationales par an depuis 10 ans). Les études et recherches sont évaluées par des instances indépendantes, en particulier la Commission nationale d’évaluation, mise en place par le Parlement, et l’Autorité de sûreté nucléaire dont les avis sont consultables sur le site du débat public.
 
Dans son cahier d’acteur (n°150), l’association SGF (Société Géologique de France), qui réunit 1 400 membres issus des milieux académiques et professionnels, a souhaité apporter son éclairage au débat public, suite à une consultation de ses membres. Elle considère ainsi que, dans l’état des connaissances scientifiques actuelles, l’option du stockage géologique profond réversible de déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité à vie longue est, sur le plan technique, le moyen le plus sûr et le mieux adapté pour gérer ces éléments. Elle souligne la nécessité de mettre en place une surveillance géologique du site à une large échelle, de poursuivre des programmes de recherche, enrichis par les observations du suivi, pour réduire sans cesse les incertitudes et minimiser les risques et de pérenniser des filières de formation permettant d’accéder aux compétences nécessaires à la sûreté du site de stockage et à ses impacts sur l’environnement. Elle considère également que, ne pouvant présager des résultats des avancées scientifiques et des innovations technologiques futures, la réversibilité du stockage apparaît comme un critère important pour permettre la mise en œuvre d’éventuelles solutions nouvelles.
 
La mise en œuvre du stockage n’interdit pas la poursuite des recherches pour continuer à améliorer la politique de gestion des déchets radioactifs, bien au contraire. Le Parlement a ainsi maintenu en 2006 les recherches sur la séparation-transmutation et l’entreposage. L’Andra propose également de poursuivre le travail sur la réduction des volumes et de la nocivité des déchets radioactifs. Dans ses propositions sur la réversibilité (http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/rapport-etude/fiche-reversibilite-cigeo.pdf), l’Andra propose de faire régulièrement le point sur les résultats des recherches qui continueront à être menées sur la gestion des déchets radioactifs. Si les générations suivantes le souhaitent, elles pourront ainsi faire évoluer leur stratégie de gestion des déchets radioactifs, en fonction des avancées des recherches.

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