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QUESTION 185 - procédé synroc
Posée par Alain CORREA [STOP EPR PENLY], (ELBEUF), le 14/06/2013

Bonjour,

Au détour d’une documentation de l’AIEA de 1989, on apprend que dans une installation de démonstration de Lucas Heights, en Australie, une équipe de scientifiques procède à des essais avec une roche synthétique, le synroc, devant servir à la stabilisation des déchets de haute activité. Etude menée en collaboration avec la Grande Bretagne, le Japon et l’Italie. Le Canada, les USA et l’Allemagne sont aussi partie prenante. Nous n’avons jamais entendu parler de ce procédé, pourtant plein de promesses à l’époque.

Concernant les conteneurs des déchets HA-VL, j’ai pu apprendre que le verre à l’intérieur du conteneur en inox est parcouru d’une multitude de fissures et n’est pas un monobloc comme on aurait pu s’y attendre. Des précisions sur ces deux points ?

Merci.

Réponse du 21/08/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Le synroc (Synthetic Rock) est un matériau céramique constitué de différentes phases cristallines à base de zirconium et de titane. Il a été développé dès la fin des années 70 en Australie et étudié comme matrice de conditionnement par l’ANSTO (Australian Nuclear Science and Technology Organisation). Différentes études ont montré que ce matériau présentait de bonnes capacités d’insertion des radionucléides dans sa structure, une bonne stabilité sous auto-irradiation et enfin une bonne durabilité chimique au contact de l’eau. Cependant, le mode de préparation de telles céramiques (frittage à chaud sous pression) est plus complexe que celui des matrices en verre. C’est pourquoi le conditionnement des déchets de haute activité issus du retraitement des combustibles usés s’est orienté dès les années 80 vers la vitrification, procédé technologique le plus abouti à l’échelle industrielle et permettant d’obtenir des verres ayant de bonnes performances de confinement des radionucléides.

Concernant le déchet vitrifié, les contraintes mécaniques lors du refroidissement du verre après sa coulée engendrent effectivement une fracturation. Ce phénomène est connu et a fait l’objet de nombreuses études sur son étendue et son effet sur les propriétés de confinement du verre. Il ne remet pas en cause les propriétés très favorables du verre dont la dissolution s’étale sur plusieurs centaines de milliers d’années. La fracturation est intégrée dans les analyses de sûreté qui doivent prendre en compte notamment les vitesses auxquels les colis de déchets vont se dégrader dans le temps et relâcher les radionucléides.

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