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QUESTION 320 - Cout d'extraction
Posée par Cedric GAUTHIER [L'organisme que vous représentez (option)], (LONGCHAMP), le 18/09/2013

Bonjour, imaginons dans 100ans, le stockage serait terminé ,et pour une raison quelconque, une extraction des dechets serait necessaire (catastrophe quelconque). Quel serait le coût par m3 extrait des dechets HA? Quel serait le coût par m3 extrait des dechets MA VL? Et ainsi de suite jusqu'à la totalite des déchets entreposés? Vous remerciant de votre reponse.

Réponse du 30/01/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

La sûreté de l’installation doit être acquise pour que la création de Cigéo puisse être autorisée. Un scénario de retrait de l’ensemble des colis de déchets après la fin de l’exploitation du stockage est peu vraisemblable. Dans une telle hypothèse, l’opération nécessiterait des modifications notables de l’installation, qui devraient faire à leur tour l’objet d’une autorisation spécifique. La nature de ces modifications et leur coût seraient à étudier en fonction de la situation considérée (familles de déchets concernées, volumes, planning de retrait, devenir des colis retirés du stockage…). Au coût de l’opération de retrait proprement dite, qui serait a priori d’un ordre de grandeur analogue à celui des opérations de mise en stockage des déchets, il conviendrait d’ajouter celui des nouvelles installations à construire pour accueillir les déchets et celui du transfert des déchets dans ces nouvelles installations.
 
En matière de sûreté, il appartient à l’Andra, maître d’ouvrage et futur exploitant de Cigéo s’il est autorisé, de mettre en œuvre les dispositions techniques et organisationnelles adaptées pour qu’il n’y ait pas de dispersion incontrôlée de radioactivité qui puisse présenter un risque pour l’homme ou l’environnement, que ce soit pendant l’exploitation du Centre ou après sa fermeture. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et ses appuis techniques, l’IRSN et le groupe permanent d’experts sur les déchets, ainsi que la Commission nationale d’évaluation sont chargés de contrôler et d’évaluer les propositions de l’Andra. La décision éventuelle de créer Cigéo reviendra au Gouvernement après un long processus qui durera plusieurs années et qui démarrera lorsque l’Andra aura déposé la demande de création de Cigéo.
 
Conformément au principe de défense en profondeur, l’Andra identifie en amont de la conception les dangers potentiels d’origine interne (chute, collision, incendie, perte d’alimentation…) et externe (foudre, séisme, inondation…) qui pourraient remettre en cause la sûreté de l’installation. Des mesures sont prises par l’Andra pour supprimer ces risques quand c’est possible, surveiller l’installation pendant toute son exploitation pour détecter très rapidement tout incident (surveillance radiologique, surveillance incendie…) et pour y remédier. Par précaution, l’Andra envisage cependant des scénarios accidentels et prévoit un ensemble de dispositions techniques complémentaires et redondantes pour prévenir toute dispersion de radioactivité et limiter les conséquences éventuelles de telles situations. L’évaluation réalisée par l’Andra, à ce stade de la conception, de l’impact des scénarios accidentels, que ce soit en exploitation ou après fermeture, montre que leurs conséquences sur l’environnement resteraient très limitées. Du fait de son implantation à 500 mètres de profondeur dans une couche d’argile épaisse assurant le confinement de la radioactivité, le stockage est en effet une installation peu vulnérable.
 
L’objectif du stockage profond est de protéger sur de très longues durées l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique et sur la conception du stockage. Contrairement à une gestion qui consisterait à maintenir les déchets dans des installations provisoires d’entreposage (qui  impose d’extraire tous les déchets radioactifs HA et MAVL à la fin de l’exploitation des entrepôts pour les transférer dans de nouvelles installations à construire), les coûts résiduels du stockage après sa fermeture, dans une centaine d’années, seront très limités. La seule charge laissée aux générations futures sera d’assurer la mémoire du site aussi longtemps que possible. Les générations futures pourront également continuer à assurer une surveillance du site aussi longtemps qu’elles le souhaiteront. Néanmoins, le stockage restera sûr même si le site venait à être oublié, contrairement à un entreposage, qu’il soit en surface ou en subsurface.
 
Si Cigéo est autorisé, le démarrage de l’exploitation se fera de manière progressive. Des premiers colis de déchets radioactifs pourraient être pris en charge à l’horizon 2025. Dans son avis du 16 mai 2013, l’ASN a recommandé une phase de « montée en puissance » progressive de l’exploitation du stockage. En 100 ans, Cigéo aura fait l’objet d’au moins 10 réexamens complets de sûreté, en accord avec les exigences de l’ASN qui imposent un réexamen périodique de sûreté, au moins tous les 10 ans, pour toutes les installations nucléaires. Tout au long de l’exploitation du stockage, l’ASN pourra imposer des prescriptions supplémentaires voire suspendre la réception de nouveaux déchets si elle considère qu’un risque n’est pas maîtrisé correctement, comme pour toute installation nucléaire placée sous son contrôle. L’Andra propose que des rendez-vous soient programmés régulièrement pendant toute la durée d’exploitation du stockage avec l’ensemble des acteurs concernés (riverains, collectivités, évaluateurs, État…) pour contrôler le déroulement du stockage et préparer les étapes suivantes. A chaque étape, il sera possible de décider de poursuivre le processus de stockage tel qu’initialement prévu ou de le modifier et de réexaminer les conditions de réversibilité pour la phase suivante de développement du stockage.

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