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QUESTION 332 -
Posée par Jean MIKAELIS , (ROBERT ESPAGNE), le 24/09/2013

Le choix technique de l'enfouissement en profondeur risque de présenter un problème lié à la notion de réversibilité à long terme? La Meuse étant un département vert, ce type de stockage risque de nuire à son image, qu'en est-il du volet environnemental, en particulier sur le risque de transmutation à long terme dans le bassin versant de la Saulx?

Réponse du 27/11/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Concernant votre première question

Le but du stockage profond est de mettre en sécurité de manière définitive les déchets les plus radioactifs, pour ne pas reporter indéfiniment leur charge sur les générations futures. A long terme, la protection de l’homme et de l’environnement doit être assurée sans nécessité d’intervention humaine (sûreté « passive »). Dans cette optique, Cigéo est conçu pour être refermé après la centaine d’années nécessaires à son exploitation. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère que, sur le plan des principes, la réversibilité ne peut avoir qu’une durée limitée (avis de l’ASN du 1er février 2006 sur les recherches menées dans le cadre de la loi de 1991 sur la gestion des déchets radioactifs).

Si Cigéo est autorisé, l’Andra propose que des rendez-vous réguliers soient programmés pour faire le point sur l’exploitation du stockage et préparer les étapes suivantes. Les conditions de réversibilité et le calendrier de fermeture du stockage pourront être réexaminés lors de ces rendez-vous. C’est aux générations suivantes qu’il reviendra de décider dans un siècle si elles souhaitent fermer définitivement le stockage ou temporiser cette étape.

Après la fermeture du stockage, la sûreté sera assurée de manière passive. Une surveillance du site pourra néanmoins être maintenue  aussi longtemps que les générations futures le souhaiteront et des actions seront menées pour conserver et transmettre sa mémoire. Il pourrait toujours être envisagé de revenir dans le stockage au moyen de techniques minières adaptées, mais le confinement apporté par la roche et les ouvrages de fermeture ne serait alors plus assuré.

Pour en savoir plus sur les propositions faites par l’Andra en matière de réversibilité du stockage, voir http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/rapport-etude/fiche-reversibilite-cigeo.pdf

Concernant votre seconde question

Conformément aux exigences réglementaires, l’Andra établira un plan de surveillance pour Cigéo, comme elle le fait déjà pour ses centres de surface, comportant un dispositif complet de mesures et de prélèvement dans l’environnement afin de contrôler l’impact de ses activités. Grâce aux mesures qui permettent de détecter des niveaux extrêmement faibles de radioactivité, il permettra notamment de vérifier le très faible impact de Cigéo sur l’environnement et l’absence de contamination des nappes phréatiques. L’Andra a déjà initié au travers de l’Observatoire pérenne de l’environnement (OPE) la mise en place de cette surveillance de l’environnement. De plus, Cigéo sera en permanence soumis au contrôle de l’ASN, qui mandate régulièrement des laboratoires indépendants pour réaliser des mesures sur les installations et dans l’environnement pour vérifier la fiabilité des mesures réalisées par l’exploitant. Conformément à la réglementation, les résultats de la surveillance effectuée par l’Andra feront l’objet d’un rapport annuel rendu public. Pour en savoir plus sur l’OPE, voir http://www.andra.fr/ope.

Le stockage sera implanté dans une couche d’argile qui garantit l’éloignement des déchets radioactifs de la surface. Seuls quelques radionucléides mobiles et dont la durée de vie est longue pourront migrer à travers la couche d’argile après plusieurs dizaines de milliers d’années, puis potentiellement atteindre ensuite la surface et les nappes phréatiques, après plus de 100 000 ans et en quantités extrêmement faibles. Leur impact radiologique serait alors plusieurs dizaines de fois inférieur à la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 milliSievert par an en moyenne en France).

Dans une démarche prudente, l’Andra suppose dans son évaluation d’impact sur l’homme et l’environnement à long terme que les eaux de ces nappes phréatiques pourraient être captées par forage et utilisées pour des usages du type de ceux qui peuvent être utilisés aujourd’hui (jardin, boisson, abreuvement des animaux). Les études montrent que, même dans ce cas, l’impact du stockage reste inférieur aux normes réglementaires imposées par l’ASN et ne présente pas de risque pour la santé.

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