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QUESTION 699 - Tremblement de terre
Posée par Tonny MONARI [L'organisme que vous représentez (option)], (NOMPATELIZE), le 12/12/2013

Etant donné les derniers tremblements de terre connus dans la région " élargie" de Bure: - 1356 Bâle- Suisse intensité 9 -10 échelle MSK - 1682 Remiremont " 8 " - 1784 Neufchâteau " 5 " - 1952 Wissembourg " 7 " - 2003 Rambervillers intensité 5,4 - 5,9 éch. Richter - 2004 Fribourg- Colmar " 5,3 " Etant donné que nous ne savons pas ce qu'il s'est passé avant qu'il n'y ait des traces écrites sur les tremblements de terre en France ( 1° trace an 502 ) que nous ne pouvons prévoir ce que la terre nous réserve pour demain , ou dans 300 ans.... Mais nous savons que la terre tremble encore tous les jours et qu' à quelques kilomètres de Bure il y a des failles importantes que les séismes Vosgiens pourraient rouvrir. Un séisme de 6 à 7 n'est pas à exclure dans la zone Vosges-Fossé Rhénan (Grégoire Fleurot, journaliste à Slate.fr) J'aimerais donc savoir comment vos" scientifiques " peuvent prétendre que la terre à Bure ne bougera pas d'ici 100 ou même 50 000 ans, qu'il n'y aura pas de fissuration des roches, ni d'infiltration, que les radionucléides vont rester dans le "coffre-fort géologique" et que les eaux souterraines radioactives ne se déverseront pas dans la vallée de la Marne et ensuite dans le Bassin Parisien.

Réponse du 15/01/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage : 

C’est le jeu des failles présentes dans la croute terrestre qui produit les tremblements de terre. Ces jeux sont la conséquence de la tectonique des plaques et des contraintes mécaniques engendrées  au sein de la croûte terrestre. Il n’existe pas de failles sous le site Cigéo, et la création de nouvelles failles (liée à la tectonique des plaques, qui est très bien comprise aujourd’hui) au cours des prochains millions d’années, sur la durée de vie des déchets radioactifs, n’est pas envisageable.
 
Le site d’implantation de Cigéo (située à l’Est du Bassin de Paris) est à l’écart des zones actives où se produisent les jeux de failles qui absorbent le rapprochement des continents Afrique et Europe. Les mouvements tectoniques de grande amplitude et forts séismes qui en découlent se localisent pour l’essentiel en Méditerranée et dans les chaines de montagnes qui la bordent, et pour le reste (résidu) au niveau des grandes failles qui affectent la plaque européenne, comme les failles du fossé d’Alsace et des Vosges en bordure Est du bloc stable que constitue le Bassin de Paris. Ce dernier compte parmi les régions les plus stables du globe. Il est quasiment asismique avec des taux de déformations extrêmement faibles à l’échelle des temps géologiques, comptés en millions d’années.
 
L’analyse des directions et vitesses de déplacements relatifs des stations GPS installées en Europe, confirme que le Bassin de Paris constitue un bloc rigide et que les déformations (de faible amplitude) se font à ses frontières, comme le souligne la répartition des séismes. En conséquence, seules les failles majeures qui existent déjà sont susceptibles de glisser, avec des mouvements de très faible amplitude, par à-coups séparés dans le temps par plusieurs dizaines à centaines de milliers d’années.
 
 C’est ainsi que la zone de 30 km² étudiée pour l’implantation de l’installation souterraine est, au plus proche, à 1,5 km du fossé de Gondrecourt, et à 6 km du segment le plus proche du système des failles de la Marne (le fossé de la Marne étant lui-même est à 14 km). Les analyses cartographiques montrent l’absence de mouvements de ces failles au cours des derniers millions d’années. Les derniers mouvements tectoniques du fossé de Gondrecourt datent de 20 à 25 millions d’années (datations de cristaux de calcite) ; les derniers mouvements des failles de la Marne sont du même âge ou plus anciens. La réalisation d’une écoute sismique dont le seuil de détection est très bas, et qui discrimine sans ambiguïté séismes naturels et tirs de carrières, permet d’affirmer l’absence de toute activité sur ces failles. En accord avec la réglementation en vigueur concernant la sûreté des installations nucléaires, les ouvrages de stockage sont toutefois dimensionnés pour résister aux séismes maxima physiquement possibles que pourraient générer ces failles si elles redevenaient actives dans le futur.

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