Réunions

< RETOUR

QUESTION 792 - Information des générations futures
Posée par Serge GRÜNBERG [MOI-MÊME], (SAINT AUBIN SUR GAILLON), le 14/12/2013

Puisque l'ANDRA est déterminée à enfouir plutôt qu'à stocker en sub-surface, peut-on savoir comment cet organisme compte s'y prendre pour informer les générations futures (ou même les espèces qui nous succéderaient, fussent-elles les blattes ou les cafards) du danger que représente les amas de radio nucléides fourrées dans les alvéoles de stockages à 500m de profondeur et qui risqueraient de les contaminer de façon irréversible dans le cas d'un forage pour atteindre le potentiel de géothermie disponible, ou même pour parvenir à l'eau qui y abonde comme dans tout ce sous sol jusqu'à la région parisienne ? Ne me parlez pas de message! Le comprendraient-ils ? Et quels pictogrammes pourraient les mettre en garde ? N'est-ce pas faire preuve d'irrespect que de disposer du sous-sol des habitants du futur pour soustraire à la vue de ceux d'aujourd'hui ces déchets qui leur font peur et qu'il ne faut plus montrer ?

Réponse du 13/01/2014,

Réponse apportée par l'Andra, maître d'ouvrage :
 
Le projet de stockage géologique n’est pas du tout une marque d’irrespect envers les générations futures. Au contraire, il est le fruit d’une démarche responsable.
 
L’objectif fondamental de Cigéo est de protéger l’homme et l’environnement des déchets radioactifs sur de très longues échelles de temps. La sûreté à long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique et sur la conception du stockage. C’est une des raisons qui a conduit, en 2006, le Parlement à retenir la solution du stockage profond. En effet, cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli, contrairement à l’entreposage. En cas de perte complète de la mémoire du stockage, une intrusion inopinée à 500 mètres sous terre apparaît peu plausible, du moins sans un minimum d’investigations préalables. L’Andra évalue cependant par précaution dans son analyse de sûreté les conséquences d’un forage à travers le stockage pour vérifier que le stockage resterait sûr.
 
Malgré cette robustesse du stockage même en cas d’oubli, l’Andra conçoit Cigéo avec l’objectif d’en conserver la mémoire et de la transmettre aux générations futures le plus longtemps possible. Des solutions d’archivage de long terme existent pour les centres de stockage de surface exploités par l’Andra et font l’objet de revues périodiques. Le retour d’expérience montre que ces solutions paraissent robustes pour au moins les 500 premières années. Ainsi, pour Cigéo, l’Andra prévoit qu’un centre de la mémoire perdurera sur le site. Il pourra accueillir le public et comprendra notamment les archives du Centre. De manière générale, le maintien de la mémoire doit aussi impliquer les acteurs locaux, qui peuvent prendre le relai en cas de défaillance de l’Andra ou de l’État. L’Andra veille d’ores et déjà à les informer sur les enjeux associés à la mémoire et étudie avec des anthropologues, des philosophes ou encore des artistes les facteurs qui peuvent favoriser la transmission de la mémoire. La surveillance du site contribuera également au maintien de la mémoire du stockage, aussi longtemps que les générations futures décideront de la poursuivre.
 
En tout état de cause, comme il est impossible de garantir notre capacité à communiquer avec des êtres vivant dans plusieurs milliers d’années, c’est chaque génération qui aura la responsabilité de contribuer à transmettre cette mémoire aux générations suivantes.

Commentez




Le débat s'est terminé le 15 décembre 2013, cette fonctionnalité n'est plus active







J'ai pris connaissance de la charte de modération
Je souhaite recevoir par e-mail la lettre d'information du débat