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QUESTION 298 -
Posée par , le 25/07/2013

Pouvez-vous nous expliquer en quoi les recherches du CEA peuvent permettre de transformer les déchets ultimes, déjà produits? Où est-ce du "baratin" puisque tel est le mot que vous utilisez?

Réponse du 27/11/2013,

Réponse apportée par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) :

Les recherches menées par le CEA et ses partenaires dans le domaine des déchets radioactifs s’inscrivent dans une démarche de progrès continu, avec un objectif confirmé dans la loi de 2006 sur la gestion durable des matières et des déchets, à savoir : « la réduction de la quantité et de la nocivité des déchets radioactifs est recherchée ».

Aujourd’hui, la France retraite les combustibles usés issus de ses centrales nucléaires. Il s’agit d’extraire et de réutiliser toutes les matières valorisables (uranium et plutonium), ce qui permet déjà de répondre en partie à cet objectif et de valoriser une grande partie des combustibles usés. La partie restante, ce qu’on appelle les déchets ultimes, est vitrifiée et entreposée dans l’attente d’un site de stockage définitif.

Si le verre a été choisi comme matrice pour ces déchets ultimes constitués d’éléments radioactifs à vie longue, c’est justement pour ses propriétés de confinement, c’est-à-dire son aptitude à les incorporer et à les immobiliser durablement. L’ensemble des études menées par le CEA a prouvé la très bonne résistance de la matrice vitreuse à l’altération sur des temps très longs. De ce fait, il n’est à ce jour pas envisagé de récupérer les radioéléments une fois vitrifiés.

Dans ce contexte, les recherches du CEA visent à aller plus loin dans la démarche de valorisation des combustibles usés :

- Le premier objectif vise à aller jusqu’au bout du recyclage du plutonium issu des combustible usés, afin de valoriser au maximum tout le potentiel énergétique. Ces recherches sont menées en lien avec les recherches sur les systèmes nucléaires de 4ème génération, dits à neutrons rapides, capables d’effectuer ce multi recyclage du plutonium. En effet, aujourd’hui, les réacteurs à eau du parc actuel permettent de recycler une fois ce plutonium sous forme de combustible MOX (pour oxyde mixte d’uranium et de plutonium) ; des réacteurs à neutrons rapides permettraient de multi-recycler le plutonium issu des combustible MOX usés de façon récurrente, permettant ainsi de tirer le plein parti de cette ressource énergétique.

- Sur le plus long terme, le CEA mène des études pour réduire le volume et la radiotoxicité des déchets ultimes. L’idée est d’isoler les éléments les plus radiotoxiques des déchets actuels puis de les transformer en les transmutant en d’autres éléments moins radiotoxiques et à vie plus courte. C’est la séparation-transmutation/ Ces recherches sont aussi menées par le CEA en synergie avec celles menées sur les réacteurs nucléaires à neutrons rapides de 4ème génération, seuls capables de réaliser la transmutation. Elles ont fait l’objet d’un rapport remis au gouvernement en décembre 2012 et disponible à tout public sur le site internet http://www.cea.fr/. La séparation transmutation pourrait ainsi permettre une réduction supplémentaire du volume et de la radiotoxicité à long terme des déchets, mais ne supprimera jamais complètement la radioactivité des déchets ni la nécessité d’un stockage en couche géologique profonde. Comme indiqué plus haut, elle ne concerne pas les déchets actuels déjà vitrifiés et conditionnés.

Plus de renseignements : Les rapports de recherche - Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) - Dossier 2012 – Tome 2 – Séparation-transmutation des éléments radioactifs à vie longue http://www.debatpublic-cigeo.org/informer/documents-complementaires/rapports-autorites-evaluations-ponctuelles.html

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