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QUESTION 398 - stockage sousterrain à bure
Posée par Gérard BESSIERES [CITOYEN], (VARENNES SUR AMANCE), le 09/10/2013

Bonjour Pourquoi tromper l'opinion en affirmant comme le fait l'Andra que le stockage sous terrain de Bure est sûr et de plus réversible alors que c'est un secret de polichinelle la roche d' argilite se délite en présence d'eau dans un temps très court. Que se passera t il lors du creusement des galeries et alvéoles si elles venaient à être en contact d'eau notamment si cette eau empruntait les nombreuses failles actives ou anciennes qui pourraient se réactive par exemple après un séismes si fréquents à Bure? Donc le fameux coffre fort comme du béton selon l'Andra n'est que chimères. On sait aujourd'hui qu'il y a de l'eau en abondance au dessus de l'argilite . L 'Andra pour sa part a nié cette présence en abondance d'eau pendant des années. Que penser des organismes de contrôle?

Réponse du 17/12/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

L’Andra n’a jamais trompé l’opinion. Le phénomène de délitement d’un échantillon d’argile placé dans un verre d’eau est connu de tous. Il ne peut être transposé aussi simplement à un massif de roche d’argile de 130 mètres d’épaisseur à 500 mètres de profondeur : la roche argileuse est solide alors qu’elle contient environ 10 % d’eau en masse (18 % en volume). Compte tenu de son volume très important, le massif argileux ne pourrait se déliter en présence de venues d’eau externes que de façon très localisée. Dans Cigéo, les parois des galeries seront recouvertes d’un soutènement en béton qui protège la roche, avec des caniveaux pour drainer les éventuelles venues d’eau vers des points de collecte. La roche sera à nu uniquement au niveau des fronts de creusement. 
 
De nombreuses mesures seront prises pour prévenir d’éventuelles arrivées d’eau accidentelles dans Cigéo :

  • Protection des puits et de la descenderie contre les intempéries,
  • Étanchéification des puits et des descenderies au niveau des couches de roche aquifères traversées au-dessus de la couche d’argilite,
  • Systèmes de drainage des eaux issues des couches de roche supérieures peu productives et pompage de ces eaux jusqu’à la surface,
  • Protection des canalisations d’eau interne et mécanismes de fermeture automatique en cas de rupture.

Ces dispositions sont largement éprouvées dans l’industrie minière.
 
Par précaution, des scénarios accidentels d’arrivées d’eau (par exemple suite à la défaillance d’une canalisation ou suite à une panne dans le système de drainage des eaux provenant des couches de roche supérieures) sont pris en compte dans les études de sûreté menées pour Cigéo, au même titre que pour n’importe quelle installation nucléaire. Compte tenu des origines possibles, ce débit sera nécessairement limité (pour mémoire le débit drainé par chacun des puits du Laboratoire souterrain est de l’ordre de 10 m3/jour en moyenne, ou moins, ce qui est très faible par comparaison à certains sites miniers). Un tel évènement resterait très localisé dans le stockage et n’aurait qu’un effet très limité sur l’argile qui sera protégée par les revêtements. En tout état de cause, ce type d’incident ne remettra pas en cause la sûreté du stockage.

Les résultats de la campagne de géophysique 3D menée par l’Andra confirment par ailleurs l’absence de failles de rejet supérieur à 3 m recoupant la couche argileuse, comme constaté dans le Laboratoire souterrain. La qualité des données acquises a confirmé une remarquable continuité latérale de la couche du Callovo-Oxfordien. Par ailleurs aucune fracture naturelle (non induite par les creusements) n’a été détectée dans les centaines de forages carottés horizontaux et verticaux réalisés au Laboratoire souterrain. Les résultats de l’Andra ont fait l’objet d’une évaluation par l’Autorité de sûreté nucléaire. L’expertise réalisée par l’IRSN sur la campagne de sismique 3D de 2010 est disponible sur http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_gp/Documents/Dechets/IRSN_Rapport-GP_Cigeo_2013-00001-Tome3.pdf

La  très faible sismicité de la zone d’implantation du laboratoire souterrain a également été confirmée par les scientifiques qui ont travaillé sur ce site depuis plus de 20 ans. Le site de Meuse/Haute-Marne appartient à un domaine géologique stable (voir carte), particulièrement favorable pour l’installation d’un stockage. L’activité sismique est en effet extrêmement faible, comme le prouvent les enregistrements de sismicité instrumentale (écoute sismique depuis 1961 à l’échelle de la France) qui sont capables de détecter des microséismes, et les chroniques historiques (séismes ayant été ressentis et/ou ayant occasionné des dégâts au cours des derniers 1 000 ans). Au-delà de ces données, la stabilité et la très faible sismicité du site s’expliquent par sa situation géographique dans le bassin parisien qui est protégé des mouvements liés à la tectonique des plaques (collision du continent africain avec l’Europe).

L’Andra n’a jamais nié la présence d’eau dans les couches géologiques au-dessus de la couche d’argilite étudiée pour l’implantation du stockage. Lors du creusement des puits du Laboratoire souterrain, il a été constaté que ces niveaux aquifères sont peu productifs. Les forages hydrogéologiques réalisés permettent d’avoir une très bonne connaissance de l’hydrogéologie du secteur étudié, que ce soit pour les couches géologiques situées au-dessus ou en-dessous de la couche d’argile.

Les avis des organismes de contrôle sur les travaux menés par l’Andra sont consultables sur le site du débat public :
http://www.debatpublic-cigeo.org/informer/documents-complementaires/avis-autorites-controle-et-evaluations-permanentes.html

Zonage sismique de la France

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