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QUESTION 563 - géothermie
Posée par philippe PORTÉ [L'organisme que vous représentez (option)], (CHÂLONS EN CHAMPAGNE), le 22/11/2013

Je ne peux accepter un projet qui empêcherait de se servir d'une ressource abondante et gratuite, l'eau chaude comme énergie. L'eau est abondante dans notre région en sous sol et je pense que l'eau s'infiltrera très rapidement dans les souterrains car il y a de nombreuses ouvertures pour mettre éventuellement des déchets radioactifs sous terre. Comment pensez vous arrêter l'eau qui ne doit pas migrer dans les galeries et comment irons nous chercher l'eau chaude quand il n'y aura plus de pétrole? Cordialement

Réponse du 09/01/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Concernant l’arrivée accidentelle d’eau dans Cigéo
De nombreuses mesures seront prises pour prévenir d’éventuelles arrivées d’eau accidentelles dans Cigéo :

  • Protection des puits et de la descenderie contre les intempéries,
  • Etanchéification des puits et des descenderies au niveau des couches de roche aquifères traversées au-dessus de la couche d’argilite,
  • Systèmes de drainage des eaux issues des couches de roche supérieures peu productives et pompage de ces eaux jusqu’à la surface,
  • Protection des canalisations d’eau interne et mécanismes de fermeture automatique en cas de rupture.

Ces dispositions sont largement éprouvées dans l’industrie minière.
 
Par précaution, des scénarios accidentels d’arrivées d’eau (par exemple suite à la défaillance d’une canalisation ou suite à une panne dans le système de drainage des eaux provenant des couches de roche supérieures) sont pris en compte dans les études de sûreté menées pour Cigéo, au même titre que pour n’importe quelle installation nucléaire. Compte tenu des origines possibles, ce débit sera nécessairement limité (pour mémoire le débit drainé par chacun des puits du Laboratoire souterrain est de l’ordre de 10 m3/jour en moyenne, ou moins, ce qui est très faible par comparaison à certains sites miniers). Un tel évènement resterait très localisé dans le stockage et n’aurait qu’un effet très limité sur l’argile qui sera protégée par les revêtements. En tout état de cause, ce type d’incident ne remettra pas en cause la sûreté du stockage.

Concernant l’exploitation du potentiel géothermique
La géothermie dite de surface, qui permet d’alimenter des maisons individuelles et des immeubles collectifs ou tertiaires via des pompes à chaleur, est réalisable partout, avec des techniques adaptées en fonction des terrains. L’exploitation de ces ressources en surface ne serait pas incompatible avec Cigéo, même au droit des installations souterraines de Cigéo, qui seraient situées à 500 mètres de profondeur.

La géothermie profonde nécessite des investissements importants et est aujourd’hui mise en œuvre dans les zones avec à la fois des conditions géologiques favorables et des perspectives d’utilisation importante de la chaleur extraite. Concernant les conditions géologiques, un forage à 2000 mètres de profondeur dans les grès du Trias (Forage EST 433, Montiers-sur-Saulx) a été réalisé lors d’une campagne de reconnaissance menée en 2007-2008 afin de mesurer le potentiel du site. Les caractéristiques habituellement recherchées pour déterminer s’il existe un potentiel géothermique (salinité, température et productivité) ont été mesurées. Il en ressort que le sous-sol dans la zone étudiée pour l’implantation de Cigéo ne présente pas un caractère exceptionnel en tant que ressource potentielle pour une exploitation géothermique profonde. Dans son rapport n°4 de juin 2010, la CNE aboutit aux mêmes conclusions : « Le trias de la région de Bure ne représente pas une ressource géothermique potentielle attractive dans les conditions technologiques et économiques actuelles. »

Par ailleurs, même si le sous-sol de Bure ne présente aucun caractère exceptionnel, il est tout à fait possible de réaliser des projets de géothermie profonde dans la région en dehors de l’installation souterraine de Cigéo (qui serait implantée à l’intérieur d’une zone de 30 km²). Par précaution, l’Andra a tout de même envisagé que l’on puisse exploiter le sous-sol au niveau du stockage et qu’une intrusion puisse avoir lieu. Les analyses ont montré que même dans ce cas, le stockage conserverait de bonnes capacités de confinement. Comme dans le dossier 2005, l’Andra présentera dans le dossier de demande d’autorisation de création de tels scénarios d’intrusion, incluant des doublets de forage comme ceux pratiqués pour l’exploitation de la géothermie.

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