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QUESTION 886 - niveau de sureté de l'installation ?
Posée par Jean-Noël ANTOINE [L'organisme que vous représentez (option)], (HIERES SUR AMBY), le 15/12/2013

Bonjour, J'ai bien noté l'intérêt visuel du projet de l'enfouissement des déchets nucléaires et aussi les dangers liés à la radioactivité sur le corps humain. Comment pouvez vous assurer de manière complétement objective et avec bon sens, sans être motivé par quelque lobby que ce soit, que les déchets seront toujours dans les conditions premières de leur entreposage ne serait-ce que dans 30 ans? que la sécurité de l'installation pourra être assurée dans ne serait-ce que 20 ans (gestion des accès, solidité des ouvrages, multiplication d'une chaine d'accidents mineurs,...)? Il est acquis que les décisions requièrent un arbitrage entre le bénéfice et les dommages qui y sont liés. Au risque de le perte de vie humaines, de quelques une à plusieurs dizaines de milliers, car c'est le risque encouru, comment peut-on opposer quelques intérêts électoralistes ou mercantiles? Nous n'avons absolument aucune vision, ne serait-ce que partielle du devenir de cet enfouissement . Son appréciation est à l'image de n'importe quel dépôt de matière inerte sauf que les produits enfouis ne sont pas inertes. Dans l'espoir que mon message fera prendre conscience de la gravité du projet pour notre génération et celles à venir. Cordialement, JN ANTOINE

Réponse du 21/01/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

L’objectif du stockage profond est de protéger à très long terme l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique, sur la conception du stockage et sur le conditionnement des déchets. Cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli du site, contrairement à l’entreposage.

Conformément au principe de défense en profondeur, l’Andra identifie en amont de la conception les dangers potentiels d’origine interne (chute, collision, incendie, perte d’alimentation…) et externe (foudre, séisme, inondation…) qui pourraient remettre en cause la sûreté de l’installation. Des mesures sont prises par l’Andra pour supprimer ces risques quand c’est possible, surveiller l’installation pendant toute son exploitation pour détecter très rapidement tout incident (surveillance radiologique, surveillance incendie…) et pour y remédier. Par précaution, l’Andra envisage cependant des scénarios accidentels et prévoit un ensemble de dispositions techniques complémentaires et redondantes pour prévenir toute dispersion de radioactivité et limiter les conséquences éventuelles de telles situations. L’évaluation réalisée par l’Andra, à ce stade de la conception, de l’impact des scénarios accidentels, que ce soit en exploitation ou après fermeture, montre que leurs conséquences sur l’environnement resteraient très limitées.
 
Enfin, si Cigéo est autorisé, de nombreuses mesures de surveillance seront mises en œuvre par l’Andra pour contrôler l’impact du Centre sur l’environnement. Conformément aux exigences réglementaires, l’Andra établira un plan de surveillance pour Cigéo, comme elle le fait déjà pour ses centres de surface, comportant un dispositif complet de mesures et de prélèvement dans l’environnement. L’Andra a d’ailleurs déjà initié, au travers de l’observatoire pérenne de l’environnement, la mise en place de cette surveillance de l’environnement.
Grâce aux mesures qui permettent de détecter des niveaux extrêmement faibles de radioactivité, ce dispositif de surveillance permettra notamment de vérifier le très faible impact de Cigéo sur l’environnement. Les études de l’Andra montrent que l’impact de Cigéo restera bien inférieur aux normes réglementaires imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire : une première évaluation, sur des hypothèses pessimistes, indique que l’impact radiologique du Centre serait de l’ordre de 0,01 millisievert (mSv) par an pendant son exploitation, soit très inférieur à la norme réglementaire (1 mSv par an) et à l’impact de la radioactivité naturelle (2,4 mSv par an en moyenne en France).
 
Cigéo sera également soumis en permanence au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui mandate régulièrement des laboratoires indépendants pour réaliser des mesures sur les installations et dans l’environnement pour vérifier la fiabilité des mesures réalisées par l’exploitant. Conformément à la réglementation, les résultats de la surveillance effectuée par l’Andra feront l’objet d’un rapport annuel rendu public.

La surveillance du site contribuera également au maintien de la mémoire du stockage, aussi longtemps que les générations futures décideront de la poursuivre.

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