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QUESTION 862 - Sens de la réversibilité
Posée par pascal DUMAINE [L'organisme que vous représentez (option)], (MONTGAILHARD), le 14/12/2013

Le projet CIGEO tel qu'il est présenté est clairement en faveur d'un enfouissement profond, à la vue de la justification des éléments techniques relatifs à la mise en oeuvre de ce stokage, il parait assez clair que certains éléments ont été négligés, comme par exemple la non fitration des gas de ventilation des fûts contaminés qui sont eux mêmes "étanches" mais ont quand même été prévus avec des évents de ventillation pour l'hydrogène qui s'en échaperait .... A là la vue des volumes énormes sur ces échelles de temps qui vont s 'échapper de ces futs de stockage Il semble bien que le moindre mal se transforme désormais en éventuelle gestion de crise pour ceux qui auront à gérer ces déchets qui par définition ne seront plus gérables car certains colis auront comme cela s'est passé en Allemagne complétement perdus leur fonction de confinement même avec une vitrification censée stabiliser advitam eternam nos chers déchets. La solution de l'entreposage profond permet elle de garantir un vrai confinement? Permet elle un traitement ultérieur (possibilité d'extraction des colis dans un premier temps) à la vue de la longueur des tunnels d'entreposage et de la nature des transmutations . A la vue de cela, n'est 'il pas possible de soumettre un débat ouvert avec des chiffres transparents et réalistes sur le cout de la filière de retraitement et des budgets afférents a cela venant du CEA ou autres organisations ou l'etat est actionnaire et donc financeur de la recherche pendant que suez et areva auront en "charge" de tenir la facturation a EDF des tonnes a retraiter et du fonctionnement courant qui sera sans aucun doute exempt de tout reproche : securité oblige..;

Réponse du 28/01/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
 
Concernant la ventilation
 
Cigéo est conçu pour qu’après sa fermeture, la sûreté du stockage soit assurée de manière passive, c’est-à-dire sans dépendre d’actions humaines.
Ainsi, un système de ventilation n’est prévu que pour la période d’exploitation, envisagée pour une centaine d’année. Ce système vise, entre autres, à renouveler l’air pour garantir des ambiances de travail conformes au Code du travail, mais aussi à évacuer l’hydrogène émis en petite quantité par certains colis MAVL.
Le système de ventilation du stockage fait l’objet de dispositions pour réduire le risque de panne (redondance des équipements, maintenance..) et des dispositifs de surveillance seront mis en place pour détecter toute anomalie sur son fonctionnement, notamment la présence d’hydrogène dans l’air à de très faibles concentrations.. Des situations de perte de la ventilation sont étudiées malgré tout. Les études montrent que, dans le pire des cas, on disposera de plus d’une dizaine de jours pour rétablir la ventilation avant qu’un risque d’explosion dû à l’hydrogène n’apparaisse, ce qui permettra de mettre en place une ventilation de secours. Les conséquences d’une explosion sont tout de même évaluées afin d’envisager tous les scénarios possibles : les résultats montrent que les colis concernés ne seraient que faiblement endommagés, sans aucune perte de confinement des substances qu’ils contiennent.
 
Concernant l’expérience de Asse en Allemagne

En aucun cas la mine de Asse en Allemagne ne peut être comparée au projet Cigéo. Le stockage à Asse a été réalisé au titre du droit minier et non des réglementations de la sûreté nucléaire telles qu’elles existent aujourd’hui. Il s’agit d’une ancienne mine de sel qui a été reconvertie en un stockage de déchets radioactifs en 1967. Lors du creusement de la mine, aucune précaution n’avait été prise pour préserver le confinement assuré par le milieu géologique. Le stockage n’avait pas non plus été conçu au départ pour être réversible. Les difficultés rencontrées aujourd’hui à Asse illustrent pleinement l’importance d’une démarche d’étude scientifique et d’évaluation préalablement à la décision de mettre en œuvre un projet de stockage.
Concernant la sûreté du stockage profond et la récupérabilité des colis
 
L’objectif du stockage profond est de protéger à très long terme l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique et sur la conception du stockage. Cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli du site, contrairement à l’entreposage en surface.  En effet, laisser les déchets dans des installations en surface impliquerait de renouveler périodiquement les bâtiments où ils seraient placés, de contrôler ces installations et de les maintenir. En cas de perte de contrôle de ces installations, les conséquences radiologiques sur l’homme et l’environnement ne seraient pas acceptables. Compte tenu de la durée pendant laquelle ces déchets resteront dangereux (plusieurs centaines de milliers d’années), l’entreposage - qu’il soit en surface ou à faible profondeur - ne peut être qu’une solution provisoire dans l’attente d’une solution définitive.
 
Et le projet est conçu pour être réversible au moins cent ans, conformément à la demande du Parlement. L’Andra prévoit la mise en œuvre de nombreuses dispositions techniques pour faciliter une opération éventuelle de retrait de colis de déchets après leur stockage (colis indéformables en béton ou en acier utilisés pour le stockage des déchets, espaces ménagés entre les colis pour permettre leur retrait, tunnels de stockage avec un revêtement en béton ou en acier pour éviter les déformations, connaissance précise de l’emplacement de chaque colis et de ses conditions de stockage, surveillance des ouvrages…). Ces dispositions prennent en compte le retour d’expérience d’autres installations, en France et à l’étranger. Des essais de retrait de colis ont d’ores et déjà été réalisés à l’échelle 1. Des nouveaux tests de retrait seront réalisés dans le stockage avant que la mise en service de Cigéo ne puisse être autorisée, puis pendant toute l’exploitation de Cigéo. Les conditions de réversibilité seront fixées par une future loi. Pour en savoir plus sur les propositions faites par l’Andra en matière de réversibilité du stockage, voir http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/rapport-etude/fiche-reversibilite-cigeo.pdf

Concernant la question des coûts
 
Nous vous invitons à lire le rapport de la Cour des comptes sur « Les coûts de la filière électronucléaire » (janvier 2012), disponible sur le site du débat : http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/docs-complementaires/docs-avis-autorites-controle-evaluations/rapport-thematique-filiere-electronucleaire.pdf.
 
Pour ce qui concerne la gestion des déchets radioactifs

Pour un nouveau réacteur nucléaire sur l’ensemble de sa durée de fonctionnement, le coût du stockage des déchets radioactifs est de l’ordre de 1 à 2 % du coût total de la production d’électricité. La dernière évaluation du coût du stockage validée par le ministère en charge de l’énergie date de 2005. Au stade des études de faisabilité scientifique et technique et selon les hypothèses techniques retenues à ce stade, le coût du stockage avait été estimé entre 13,5 et 16,5 milliards d’euros, répartis sur une centaine d’années. Cette évaluation couvrait notamment le stockage de tous les déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue produits par les réacteurs nucléaires français pendant 40 ans. L’Andra a lancé en 2012 les études de conception industrielle du projet Cigéo. Sur cette base, un nouveau chiffrage du coût du stockage sera finalisé en 2014 pour prendre en compte les pistes d’optimisation identifiées en 2013, les recommandations des évaluateurs et pour intégrer les suites du débat public.

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