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QUESTION 455 -
Posée par Christian HAGER, le 28/10/2013

Question posée lors du débat contradictoire du 16 octobre 2013 - Risques et sécurité :

Que comptez-vous faire pour la protection et la sécurité incendie qui doit être drastique et hyper professionnelle? Les conséquences d'un incendie pourraient être incalculables : effondrement des galeries avec contamination des eaux souterraines, dégagement de fumées radioactives contaminant la région, tout l'Est de la France et au delà. (Je suis d'accord avec l'analyse de M. Bertrand Thuillier parue dans l'Est Républicain le 13/10/2013).

Réponse du 29/11/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Le risque incendie est bien sûr pris en compte dès la conception de Cigéo : pour réduire le risque d’incendie, une première mesure consiste à limiter la quantité de produits combustibles ou inflammables dans les équipements du stockage. Par exemple, si Cigéo est réalisé, les câbles électriques seront ignifugés et les véhicules à moteur thermique seront interdits dans l’installation nucléaire souterraine de Cigéo. De plus, des dispositifs de détection incendie seront répartis dans les installations pour détecter rapidement et localiser tout départ de feu. Plusieurs systèmes d’extinction  automatiques seront installés dans l’installation souterraine. Des systèmes embarqués d’extinction automatique (gaz, poudre...) seront placés sur les engins de transfert des colis de déchets et sur les engins de manutention en alvéole, afin d’éteindre tout départ de feu. Des systèmes d’extinction automatique seront également disposés dans certaines zones de l’installation souterraine telles que les locaux électriques et les zones de soutien logistique. Ces dispositifs seront mis en place en complément de moyens de lutte contre l’incendie plus traditionnels de types extincteurs, points de raccordement à un réseau d’alimentation en agent extincteur (eau, mousse…) etc.

Malgré toutes ces dispositions, une situation d'incendie est quand même considérée par prudence. Dans les installations de surface, les mêmes principes seront appliqués que dans les installations nucléaires de base : en cas d’incendie, les locaux concernés seraient isolés du reste de l’installation, les moyens d’extinction et d’intervention seraient déclenchés et le personnel serait évacué. Dans l’installation souterraine, compte tenu de sa géométrie spécifique, ces dispositions sont adaptées dès la conception. Des systèmes de compartimentage et de ventilation sont prévus pour limiter la propagation du feu. Des équipements d’intervention seront prépositionnés dans l’installation souterraine en permanence. L'architecture souterraine retenue pour le stockage permettra aux secours d'intervenir dans des galeries à l'abri des fumées et facilite l'évacuation du personnel.

Outre la mise à l’abri du personnel, la maîtrise du risque incendie vise aussi à protéger les colis contenant les substances radioactives des effets de l’incendie afin de maintenir le confinement de ces substances. Pour cela, les colis seront disposés dans des équipements qualifiés pour résister au feu (cellules résistantes au feu munies de portes coupe-feu, hotte de protection pour le transfert dans l’installation souterraine). Les conteneurs de stockage sont également conçus pour assurer une protection contre l’incendie. Ces  dispositions permettent d’exclure tout effet domino entre les colis stockés.

La définition de l’ensemble de ces dispositifs associe les services compétents des sapeurs-pompiers et fait l’objet de contrôle par l’Autorité de sûreté nucléaire. Cigéo ne sera jamais autorisé si l’Andra ne démontre pas qu’elle maîtrise tous les risques, dont le risque d’incendie.

 

Réponse apportée par Jean-Claude Zerbib, ancien ingénieur en radioprotection du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) :

Le problème incendie, notamment dans les alvéoles de stockage des déchets bitumeux,  est très sérieux pour au moins trois raisons :

  • il est difficile de lutter contre un feu de bitume. Il existe une quantité importante de fûts de bitume (10 000m3) appelés à être stockés.
  • l’inflammation de l’hydrogène produit des températures élevées (environ 2000°C)
  • l’expérience des situations accidentelles a montré qu’il était très difficile de lutter contre un incendie dans un tunnel routier ou dans une mine, du fait de la  propagation plus rapide du feu, des gaz chauds, et des réflexions sur les parois qui produisent un effet de "four".

Les zones de stockage devront être très cloisonnées afin d’éviter les transferts de feu. Des dispositifs de lutte automatique devront être développés dans des zones où l’intervention humaine ne sera pas possible, du fait de la charge radioactive des déchets.

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