Réunions

< RETOUR

QUESTION 686 - Faire confiance dans les estimations de pollution ?
Posée par Marie Franceline PORNON [L'organisme que vous représentez (option)], (SAINT PRIEST), le 11/12/2013

Cela a été écrit dans un des cahiers d'acteurs : l'ANDRA n'annonce pas à la population qu'il n'y aura pas de remontée de radionucléides vers le lieu de vie des générations futures, non, elle annonce clairement qu'il y aura une pollution, une contamination acceptable. Et avec les modèles mathématiques elle prévoit des valeurs précises en millisieverts. Des valeurs qui dans des siècles auront peut-être changé et n'auront plus aucun sens, vu que régulièrement cette norme est sans cesse abaissée. Comment peut-on faire confiance en de telles valeurs, dans de telles échéances ? Et comment oser comparer l'impact des radionucléides artificiels remontés au niveau du sol, à l'impact de la radioactivité naturelle ?

Réponse du 06/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Le milliSievert (mSv) est une unité de mesure utilisée dans tous les pays et qui permet d’évaluer les effets des rayonnements ionisants sur l’homme. Elle prend en compte  l’ensemble des dommages induits par une irradiation et permet ainsi de comparer tous les types d'exposition à un rayonnement ionisant, qu’il soit d’origine naturelle (rayonnement cosmique, radioactivité naturelle) ou artificielle (installations nucléaires, applications médicales).

La réglementation impose aux installations nucléaires de ne pas dépasser la norme de 1 mSv par an pour l’impact que pourraient engendrer leurs rejets sur la population. L’Autorité de sûreté nucléaire impose au stockage profond un seuil de 0,25 mSV par an, soit un quart de cette norme réglementaire. Si les normes réglementaires sont susceptibles d’évoluer, la comparaison à l’irradiation d’origine naturelle (2,5 mSv en moyenne en France, soit dix fois plus que la valeur applicable à Cigéo) restera quant à elle toujours pertinente.

La couche d’argile très peu perméable, de plus de 130 mètres d’épaisseur, dans laquelle serait installé le stockage souterrain à 500 mètres de profondeur s’il est autorisé, servira de barrière naturelle pour retenir les radionucléides contenus dans les déchets et freiner leur déplacement. Le stockage permettra ainsi de garantir leur confinement sur de très longues échelles de temps. Seuls quelques-uns de ces radionucléides, les plus mobiles et dont la durée de vie est longue, pourront migrer jusqu’aux limites de la couche argileuse - de manière très étalée dans le temps (plus d’une centaine de milliers d’années) - et atteindre en quantités extrêmement faibles les couches géologiques situées au-dessus et en-dessous de l’argile et dans lesquelles l’eau peut circuler. Dans son évaluation d’impact sur l’homme et l’environnement à long terme, l’Andra suppose que les eaux de ces couches pourraient être captées par forage et utilisées pour des usages du type de ceux qui peuvent être pratiqués aujourd’hui (jardin, boisson, abreuvement des animaux). Les études montrent que même dans ce cas, l’impact du stockage reste inférieur aux normes réglementaires imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire et ne présente pas de risque pour la santé.

Commentez




Le débat s'est terminé le 15 décembre 2013, cette fonctionnalité n'est plus active







J'ai pris connaissance de la charte de modération
Je souhaite recevoir par e-mail la lettre d'information du débat