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QUESTION 312 -
Posée par Patrice GAUCHOTTE, (SAULVAUX), le 12/09/2013

Le transport des déchets va se faire comment? (route, rail). Avec quelle sécurité pour les villages qui vont être traversés? Quand on voit que l'Etat n'est pas capable de mettre notre village en sécurité par rapport à la RN4. Qu'une simple barrière nous protège par rapport aux poinds lourds transportant des matières dangereuses!

Réponse du 03/12/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Les modalités d’acheminement des colis de déchets radioactifs depuis les sites où ils sont entreposés jusqu’à Cigéo sont étudiées par les producteurs de déchets (Areva, CEA et EDF). Le transport par voie ferroviaire est privilégié. Le réseau ferré national permet d’acheminer les convois jusqu’à proximité de Cigéo.

La desserte locale de Cigéo est étudiée dans le cadre du schéma interdépartemental de développement du territoire. L’arrivée et le déchargement des trains se feraient dans un terminal ferroviaire spécifique. Deux options sont possibles : 

  • soit le terminal ferroviaire est implanté sur une voie ferroviaire existante en Meuse ou en Haute-Marne. Le transport final jusqu’à Cigéo serait alors réalisé par voie routière,
  • soit le terminal ferroviaire est implanté sur le site même de Cigéo, ce qui nécessiterait de créer un raccordement ferroviaire d’environ 15 km.

Pour plus d’informations sur les itinéraires étudiés pour le transport des colis de déchets, vous pouvez consulter le chapitre correspondant du dossier du maître d’ouvrage (4.3 – Le transport des colis de déchets): http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/dmo/chapitres/DMO-Andra-chapitre-4.pdf

Réponse apportée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) :

Environ 900 000 colis de substances radioactives sont transportés chaque année. 85 % des colis transportés sont destinés aux secteurs de la santé, de l’industrie non-nucléaire ou de la recherche, dits "nucléaire de proximité", dont 30 % environ pour le seul secteur médical. L’industrie nucléaire ne représente qu’environ 15 % du flux annuel de transports de substances radioactives. On estime à environ 11 000 le nombre annuel de transports nécessaires au cycle du combustible, pour 141 000 colis. Le contenu des colis est très divers : leur radioactivité varie sur plus de douze ordres de grandeur, soit de quelques milliers de becquerels pour des colis pharmaceutiques de faible activité à des millions de milliards de becquerels pour des combustibles irradiés. Leur masse varie de quelques kilogrammes à une centaine de tonnes.

Les risques majeurs des transports de substances radioactives sont les suivants :

  • le risque d’irradiation externe de personnes dans le cas de la détérioration de la « protection biologique des colis », matériau technique qui permet de réduire le rayonnement au contact du colis ;
  • le risque d’inhalation ou d’ingestion de particules radioactives dans le cas de relâchement de substances radioactives ;
  • la contamination de l’environnement dans le cas de relâchement de substances radioactives;
  • le démarrage d’une réaction nucléaire en chaîne non contrôlée (risque de « sûreté-criticité») pouvant occasionner une irradiation des personnes, en cas de présence d’eau et de non-maîtrise de la sûreté de substances radioactives fissiles.

La prise en compte de ces risques conduit à devoir maîtriser le comportement des colis pour éviter tout relâchement de matière et détérioration des protections du colis dans le cas :

  • d’un incendie ;
  • d’un impact mécanique consécutif à un accident de transport ;
  • d’une entrée d’eau dans l’emballage (l’eau facilitant les réactions nucléaires en chaîne en présence de substances fissiles) ;
  • d’une interaction chimique entre différents constituants du colis ;
  • d’un dégagement thermique important des substances transportées, pour éviter la détérioration éventuelle avec la chaleur des matériaux constitutifs du colis.

Cette approche conduit à définir des principes de sûreté pour les transports de substances radioactives :

  • la sûreté repose avant tout sur le colis : des épreuves réglementaires et des démonstrations de sûreté sont requises par la réglementation pour démontrer la résistance des colis à des accidents de référence ;
  • le niveau d’exigence, notamment concernant la définition des accidents de référence auxquels doivent résister les colis, dépend du niveau de risque présenté par le contenu du colis. Ainsi, les colis qui permettent de transporter les substances les plus dangereuses doivent être conçus de façon à ce que la sûreté soit garantie y compris lors d’accident de transport.

Ces accidents sont représentés par les épreuves suivantes :

  • trois épreuves en série (chute de 9 m sur une surface indéformable, chute de 1 m sur un poinçon et incendie totalement enveloppant de 800 °C minimum pendant 30 minutes) ;
  • immersion dans l’eau d’une profondeur de 15 m (200 m pour les combustibles irradiés) pendant 8 h.

La sûreté des transports est également fondée sur la fiabilité des opérations de transport qui doivent satisfaire à des exigences réglementaires notamment en matière de radioprotection. L'ASN assure le contrôle de la sûreté des transports de matières radioactives. Enfin, la gestion des situations accidentelles est régulièrement testée lors d'exercices.

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