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QUESTION 986 - Certitudes et doutes
Posée par Michel VAN DER MEERSCH [L'organisme que vous représentez (option)], (MONTELEGER), le 15/12/2013

Mesdames, Messieurs, Quand je comprend que le projet prévoit d'enfouir des produits qui vont rester radioactifs et potentiellement dangereux pour certains, pour des dizaines de siècles, et que j'examine les risques, j'ai le vertige. J'aime mes enfants, on se chauffe à l'électricité, on n'a pas eu pas eu le choix, on ne nous a jamais demandé notre avis. Mais aujourd'hui on veut poser la question de ce choix irréversible. Que penseront de nous nos arrières-arrières-arrières... petits-enfants? Comme le risque zéro n'existe pas, qu'est-il prévu pour limiter les dégâts, réparer, indemniser les victimes de nos paris technologiques? Des garanties de surveillance, de sécurité, de contrôle et de secours ont-elles été prévues pour plusieurs siècles ou laisse-t-on cyniquement ce cadeau empoisonné? Avez-vous prévu le terrorisme, Carlos, le fanatisme, un dictateur, Kim Jong Un,un fou, G.W.Bush,un changement climatique, Hitler, une modification géologique, Staline, une fracturation hydraulique, Saddam Hussein, une éruption volcanique, Khadaffi... Merci de vos réponses sans langue de poids.

Réponse du 13/01/2014,

Réponse apportée par l'Andra maître d'ouvrage :

La question de la protection de l’homme et de l’environnement vis-à-vis de la dangerosité des déchets radioactifs se pose quel que soit le mode de gestion envisagé. Ces déchets ont été produits en France depuis une cinquantaine d’années par les premières installations nucléaires, aujourd’hui arrêtées, et par les installations nucléaires actuelles, dont le démantèlement produira également des déchets radioactifs. Notre génération est donc responsable de mettre en place des solutions de gestion sûres pour ces déchets et de ne pas reporter la charge de leur gestion sur les générations suivantes. Ces principes sont inscrits dans le code de l’environnement par la loi du 28 juin 2006.
 
L’objectif du stockage profond est de protéger à très long terme l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique et sur la conception du stockage. Cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli du site, contrairement à l’entreposage. 
        
Les responsabilités pour atteindre cet objectif sont bien établies. Il appartient à l’Andra, maître d’ouvrage et futur exploitant de Cigéo s’il est autorisé, de mettre en œuvre les dispositions techniques et organisationnelles adaptées pour qu’il n’y ait pas de dispersion incontrôlée de radioactivité qui puisse présenter un risque pour l’homme ou l’environnement, que ce soit pendant l’exploitation du Centre ou après sa fermeture. L’Autorité de sûreté nucléaire et ses appuis techniques, l’IRSN et le groupe permanent d’experts sur les déchets, ainsi que la Commission nationale d’évaluation sont chargés de contrôler et d’évaluer les propositions de l’Andra. Les conditions de réversibilité seront définies par le Parlement avant que la création du stockage ne puisse être autorisée. La décision éventuelle de créer Cigéo reviendra au Gouvernement après un long processus qui durera plusieurs années et qui démarrera lorsque l’Andra aura déposé la demande de création de Cigéo.
 
Conformément au principe de défense en profondeur, tous les dangers potentiels d’origine interne (chute, collision, incendie, perte d’alimentation…) et externe (foudre, séisme, inondation…) qui pourraient remettre en cause la sûreté de l’installation doivent être identifiés par l’Andra en amont de la conception. Des mesures sont prises par l’Andra pour supprimer ces risques quand c’est possible, surveiller l’installation pendant toute son exploitation pour détecter très rapidement tout incident (surveillance radiologique, surveillance incendie…) et pour y remédier. Par précaution, l’Andra envisage cependant des scénarios accidentels et prévoit un ensemble de dispositions techniques complémentaires et redondantes pour prévenir toute dispersion de radioactivité et limiter les conséquences éventuelles de telles situations. L’évaluation réalisée par l’Andra, à ce stade de la conception, de l’impact des scénarios accidentels, que ce soit en exploitation ou après fermeture, montre que leurs conséquences sur l’environnement resteraient très limitées.

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