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QUESTION 160 -
Posée par Nicolas MATHIAN, (AUBAGNE), le 06/06/2013

Il ressort des différentes lectures que j'ai faite sur le sujet que l'avis des défenseurs du projet relève de la pure conviction scientifique et que les arguments développés par les opposants ne pourront jamais les convaincre. En tant qu'ingénieur je ne peux que regarder d'un œil critique cette solution; l'expérience allemande de stockage dans la mine de sel d'Asse - elle aussi garantie 100% sûre - ne m'aide pas à mieux accepter la solution Made in France. En tant que citoyen je ne peux que m'indigner que l'on cherche à cacher ces preuves de notre cupidité et de notre irresponsabilité. Nous devons garder ces déchets bien en vue en surface, tels des totems de l'Ile de Pâques et non les enfouir dans le sol. Par ailleurs, je trouve que les aspects éthiques/moraux/philosophiques ne sont pas abordés dans les dossiers présentés. Ai-je raté quelque chose ?

Réponse du 05/08/2013,

Réponse apportée par l'Andra, maître d'ouvrage :

Le projet Cigéo est le fruit d’un long travail scientifique, mené depuis plus de 20 ans qui est régulièrement évalué de multiples façons (Autorité de sûreté nucléaire et son appui technique l’IRSN, Commission nationale d’évaluation mise en place par le Parlement, publications scientifiques, expertises indépendantes…). L’Andra écoute les arguments développés par les opposants et prend soin d’y apporter des réponses circonstanciées.

Le cas d’Asse en Allemagne illustre pleinement l’importance de cette démarche d’étude scientifique et d’évaluation préalablement à la décision de mettre en œuvre un projet de stockage. Le stockage à Asse a été réalisé au titre du droit minier et non des réglementations de la sûreté nucléaire telles qu’elles existent aujourd’hui. Il s’agit d’une ancienne mine de sel qui a été reconvertie en un stockage de déchets radioactifs en 1967. Lors du creusement de la mine, aucune précaution n’avait été prise pour préserver le confinement assuré par le milieu géologique. Le stockage n’a pas non plus été conçu au départ pour être réversible. En aucun cas la mine d’Asse ne peut être comparée aux concepts de stockage étudiés par l’Andra pour le projet Cigéo.

Le seul objectif de Cigéo est de protéger l’homme et l’environnement sur le très long terme. La réversibilité laisse des marges de manœuvre aux générations suivantes au travers du pilotage du processus de stockage. Laisser les déchets en surface implique de reporter entièrement la charge de leur gestion sur les générations futures, et leur impose de se protéger elles-mêmes contre la dangerosité de ces déchets, alors qu’elles n’auront pas bénéficié de l’électricité procurée par la production de ces déchets. Ces aspects « éthiques/moraux/philosophiques » ont été débattus lors du débat public de 2006 sur la politique de gestion des déchets radioactifs et c’est notamment sur cette base, ainsi que sur l’évaluation des recherches menées depuis 1991, que le Parlement a demandé à l’Andra de poursuivre ses études de conception du stockage profond réversible en vue d’une possible mise en œuvre, s’il est autorisé, à l’horizon 2025.

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