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QUESTION 539 -
Posée par Yves BERTHELEMY, le 22/11/2013

Question posée lors du débat contradictoire du 13 novembre 2013 - Coûts et finanacement du projet :

La science d'aujourd'hui peut elle prévoir et endiguer les catastrophes de demain, peut elle en déterminer les coûts industriels et humains...?

Réponse du 05/02/2014,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
 
La question de la protection de l’homme et de l’environnement vis-à-vis de la dangerosité des déchets radioactifs se pose quel que soit le mode de gestion envisagé. Ces déchets ont été produits en France depuis une cinquantaine d’années par les premières installations nucléaires, aujourd’hui arrêtées, et par les installations nucléaires actuelles, dont le démantèlement produira également des déchets radioactifs. Notre génération est donc responsable de mettre en place des solutions de gestions sûres pour ces déchets et de ne pas reporter la charge de leur gestion sur les générations suivantes. Ces principes sont inscrits dans le code de l’environnement par la loi du 28 juin 2006.
 
L’objectif du stockage profond est de protéger à très long terme l’homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs. Du fait de son implantation à 500 mètres de profondeur, il sera peu vulnérable aux activités humaines comme aux catastrophes naturelles. La sûreté à très long terme du stockage doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique, qui assure le confinement de la radioactivité à très long terme, et sur la conception du stockage. Cette solution reste sûre à long terme, même en cas d’oubli du site, contrairement à l’entreposage. 

Si Cigéo est autorisé, notre génération aura mis à la disposition des générations suivantes une solution opérationnelle pour protéger l’homme et l’environnement sur de très longues durées de la dangerosité de ces déchets. Grâce à la réversibilité, les générations suivantes garderont la possibilité de faire évoluer cette solution si elles le souhaitent.

 

Réponse apportée par Benjamin Dessus, ingénieur, économiste et président de l’association Global Chance :

Il est bien évident que la science même avec un grand « S » n’est pas capable de répondre à ces questions mais en même temps elle n’est pas sans ressources :

  • d’abord parce qu’elle peut progresser à un rythme inattendu : souvenez vous qu’il y a cent ans on ne savait rien de la radioactivité, alors dans 100 ans on peut fort bien avoir trouvé un moyen de réduire celle des déchets,
  • ensuite parce qu’elle nous permet déjà de mesurer les incertitudes qu’il reste à lever dans le domaine du stockage des déchets et
  • enfin parce qu’elle sait déjà très bien qu’elle ne pourra jamais affirmer avec sérénité que les déchets ne ressortiront pas à la surface de la terre avant 100 000 ans.

La proposition de l’enfouissement relève donc en grande partie de l’idée de pari et pas de la science. On a bien le droit de prendre ce pari mais c’est une question d’éthique et de société dans laquelle la science et ses certitudes ne peut jouer un rôle que mineur.

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