Réunions

< RETOUR

QUESTION 382 -
Posée par Jacques MERY, le 03/10/2013

Bonjour,

En page 15 du verbatim du débat du 11 juillet 2013 est abordée la question en objet de la comparaison des coûts entre stockage et entreposage.

Dire que cela ne se compare pas, pourquoi pas, mais il faut le justifier car en effet les économistes n'ont pas inventé et raffiné le concept d'actualisation pour rien (cf. Kula, Bayer, Gollier, Stern...) !

Il est possible que cela ne puisse se comparer mais il faut le justifier sur des bases philosophiques et économiques solides, sachant qu'un taux annuel de 2% ou 3 % appliqué sur plusieurs siècles (voire millénaires ?), cela revient en effet à ne pas tenir compte des générations futures les plus éloignées : quel pourrait ainsi être l'horizon temporel pertinent de calcul pour les coûts d'entreposage ?

Y aura t-il bien un débat consacré plus spécifiquement aux aspects économiques ?

Meilleures salutations,

Réponse du 06/01/2014,

Réponse apportée l’Andra, maître d’ouvrage :
 
Le débat consacré aux solutions de gestion (stockage réversible, entreposage, séparation-transmutation) a eu lieu le 18 septembre 2013 et celui sur les aspects économiques le 13 novembre 2013.
 
La comparaison économique des coûts entre une stratégie fondée exclusivement sur l’entreposage ou une stratégie intégrant le stockage présente plusieurs limites :

  • Dans son avis du 1er février 2006, l’Autorité de sûreté nucléaire a considéré qu’il ne serait pas raisonnable de retenir comme solution de référence la solution consistant à renouveler plusieurs fois un entreposage de longue durée, car elle suppose le maintien d’un contrôle de la part de la société et la reprise des déchets par les générations futures, ce qui semble difficile à garantir sur des périodes de plusieurs centaines d’années. Cette considération, faite sous l’angle de la maîtrise technique et de la sûreté, vaut aussi du point de vue économique : les travaux des économistes montrent que la défintion d’un taux d’actualisation à des échelles de temps de plus de cent ans est difficile compte tenu notamment des incertitudes prévalant sur la croissance de long terme à ces horizons de temps.
  • La réversibilité du stockage pourra préserver les mêmes libertés de choix qu’une poursuite de la gestion en entreposage, mais ajoutera la possibilité de fermer le stockage pour mettre en sécurité de manière définitive les déchets les plus radioactifs et ne plus transmettre la charge de la gestion des déchets aux générations suivantes. Si on veut comparer les coûts et les bénéficie du stockage et de l’entreposage, il conviendrait de valoriser cette possibilité, sachant que l’évaluation devrait valoriser les projets qui laissent le plus de possibilités d’adaptation aux événements futurs.

A l’échelle séculaire, une approche globale des scénarios de gestion industrielle des déchets associant l’entreposage et le stockage a été proposée par l’Andra. Elle a montré qu’il est possible d’optimiser le système industriel constitué de l’entreposage et du stockage, ainsi que des moyens de transport entre les sites, en utilisant au mieux les capacités d’entreposage existantes ou en projet. Les flux de colis mis en stockage pourront croître progressivement pendant une première période après la mise en service de Cigéo prévue en 2025. Cela ouvre la possibilité d’une montée en puissance graduelle. Il est ensuite possible de stabiliser dans le temps le niveau d’activité industrielle de Cigéo. L’exercice a aussi montré l’intérêt d’une mise en stockage par campagnes de différentes familles de colis.

Commentez




Le débat s'est terminé le 15 décembre 2013, cette fonctionnalité n'est plus active







J'ai pris connaissance de la charte de modération
Je souhaite recevoir par e-mail la lettre d'information du débat