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QUESTION 95 -
Posée par Françoise DELBE, (JOINVILLE CEDEX), le 22/05/2013

Pourquoi ce stockage en Haute-Marne et Meuse? N'y a-t-il pas d'autres moyens pour détruire ces déchets, plutôt que le stockage près des habitations qui contamine nos sols.

Réponse du 15/07/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Suite au vote de la loi de 1991 relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs, des recherches ont été menées en France pour implanter un laboratoire souterrain. Plusieurs sites se sont portés candidats et ont été étudiés, dont les départements de Meuse et de Haute-Marne. En 1999, après l’évaluation scientifique du site, la consultation des collectivités locales et une enquête publique, le Gouvernement a autorisé l’Andra à construire un laboratoire souterrain à la limite entre les deux départements de Meuse et de Haute-Marne pour étudier la couche d’argile du Callovo-Oxfordien. En s’appuyant sur l’ensemble des recherches menées sur le site depuis 1994, l’Andra a montré qu’il présente des caractéristiques favorables pour assurer la sûreté à long terme du stockage. La Commission nationale d’évaluation mise en place par le Parlement pour évaluer sur le plan scientifique les travaux de l’Andra souligne ainsi dans son rapport 2012 : « le site géologique de Meuse/Haute-Marne a été retenu pour des études poussées, parce qu’une couche d’argile de plus de 130 m d’épaisseur et à 500 m de profondeur, a révélé d’excellentes qualités de confinement : stabilité depuis 100 millions d’années au moins, circulation de l’eau très lente, capacité de rétention élevée des éléments ».

Le choix du stockage profond a été fait par le Parlement après 15 ans d’études menées sur différentes solutions de gestion pour ces déchets. Des recherches sont menées en France et à l’étranger concernant les techniques dites de séparation et de transmutation des déchets radioactifs. Le principe consiste dans une première étape à séparer les uns des autres les différents radionucléides contenus dans ces déchets. Une seconde étape vise ensuite à transformer par une série de réactions nucléaires, les radionucléides à vie longue en radionucléides à vie plus courte. Les résultats des recherches menées notamment par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) montrent que la séparation/transmutation ne supprime pas la nécessité d’un stockage profond car elle ne serait applicable qu’à certains radionucléides contenus dans les déchets (ceux de la famille de l’uranium). Par ailleurs, les installations nucléaires nécessaires à la mise en œuvre d’une telle technique produiraient des déchets qui nécessiteraient aussi d’être stockés en profondeur pour des raisons de sûreté. Il n’est donc pas possible de « détruire » ou de faire disparaître ces déchets radioactifs.

Le stockage profond n’est pas un choix par défaut, il n’est pas question de contaminer les sols. Il est conçu pour être sûr et isoler les déchets radioactifs. Les études ont montré qu’une fois fermé, le stockage n’aura pas d’impact avant 100 000 ans et que cet impact sera largement inférieur à l’impact de la radioactivité naturelle (qui est de 2,4 mSv/an en moyenne en France).

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