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QUESTION 408 -
Posée par Richard DUDLEY, le 15/10/2013

Question posée lors du débat contradictoire du 23 septembre 2013 - Les expériences internationales :

Je ne pense pas que la France soit le premier pays à vouloir un stockage profond. Qui le fait déjà?

Réponse du 27/11/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Aux Etats-Unis, le WIPP (Waste Isolation Pilot Plant) stocke depuis une dizaine d’années, à environ 700 m de profondeur dans une formation géologique de sel, des déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL) issus des activités de défense américaines. En Finlande et en Suède, les demandes d’autorisation de création de centres de stockage dans le granite pour les combustibles usés sont en cours d’instruction. De nombreux autres pays mènent également des recherches en vue de la mise en œuvre d’un stockage profond (Allemagne, Belgique, Canada, Chine, Japon, Royaume-Uni, Suisse…). L’Union européenne considère également que le stockage géologique constitue actuellement la solution la plus sûre et la plus durable en tant qu’étape finale de la gestion des déchets de haute activité (directive européenne du 19 juillet 2011).

 

Réponse apportée par Jean-Marie Brom,  physicien nucléaire, universitaire et chercheur :

Aucun pays nucléarisé n'enfouit actuellement ses déchets nucléaires. Sous différentes formes, ces déchets sont actuellement stockés et surveillés en surface, ou à faible profondeur. Il s'agit de stockages temporaires, et donc par nature réversibles complètement.

La plupart des pays envisagent cependant d'enfouir leurs déchets nucléaires. Les pays les plus "avancés" dans ce domaine sont clairement la Finlande, la Suède et la France. Avec une différence essentielle : Il n'y a qu'en France où l'on prévoit d'enfouir de façon définitive les déchets issus du retraitement. Dans les autres pays, il s'agit d'un stockage souterrain complètement réversible de combustibles irradiés dans les centrales nucléaires.

Quelques exemples :

En Suède (10 réacteurs et décision prise d'arrêter le nucléaire), le lieu d'un tel stockage a été identifié, les demandes d'autorisations sont en cours depuis deux ans environ.

Aux Etats-Unis (104 réacteurs), la décision a été prise de stocker les combustibles irradiés à sec dans des galeries creusées à flanc de montagne. Après plusieurs années de négociations, le site prévu des Yucca Mountains a été abandonné, et les USA ont relancé un processus pour trouver un lieu approprié… et accepté par la population. Pour le moment, les combustibles sont stockés dans des fût en béton sur le site des centrales.

La Finlande (4 réacteurs) envisage de stocker ses combustibles sur l'Ile d’Olkiluoto, à 300m de profondeur. Les travaux sont en cours.

Encore une fois : les projets existent, mais aucun pays n'est encore passé au stade effectif de l'enfouissement  souterrain des déchets. Les projets les plus optimistes prévoient le début de l'enfouissement pour les années 2025 à 2030. Le problème principal auquel se heurtent les projets actuels tient dans la difficulté de convaincre les populations locales de la sécurité pour des périodes très longues (les projets finlandais et suédois prévoient des durée 100 000 ans…).

Il est dommage qu'en France, on commence à se préoccuper de l'avis des populations concernées après que la décision ait été prise, et actée par la loi.

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