/ Comptes rendus provisoires
 / Comptes rendus exhaustifs
 / Réponses aux questions



 / Réponses aux questions

Voici les questions posées par le public. Nous affichons les réponses obtenues du maître d'ouvrage, après vérification par la CPDP.

Retour à la liste des thèmes

Thème séléctionné : Génération IV

Question de : MARNEFFE Monsieur
Comment est intégré le débat sur les déchets radioactifs dans le développement de nouveaux réacteurs nucléaires, notamment dans les pays en développement ?

Réponse de : DGEMP
Signataire : ministère

Des études sont aujourd’hui menées pour concevoir les réacteurs qui pourraient succéder aux réacteurs à eau pressurisée aujourd’hui disponibles (par actuel et réacteur de type EPR dit de 3ème génération).

La nécessité de diminuer le plus possible les quantités et la nocivité des déchets qui seraient produits par ces futurs réacteurs, constitue l’un des principaux objectifs que se sont donnés les scientifiques, avec notamment la mise en œuvre de technologies issues de l’axe 1 de la loi de 1991 (séparation poussée / transmutation). Ces recherches sont menées au niveau international au sein du Forum international Génération IV auquel la France participe.

Concernant l’accès au nucléaire des pays en voie de développement, d’autres critères doivent être pris en compte, comme celui majeur de la non prolifération. Des réflexions sont aujourd’hui menées sous l’égide de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour élaborer des systèmes visant à garantir à ces pays l’accès aux combustibles nucléaires sans qu’ils aient à développer les technologies sensibles que sont l’enrichissement et le traitement des combustibles usés. La France participe à ces réflexions en rappelant de façon permanente que cette stratégie, tout à fait louable, ne doit en aucun cas remettre en cause l’un de nos principes fondateurs, à savoir l’interdiction de stocker en France des déchets étrangers.

Question de : Guignard Pierre-Yves Bondy 93140
Je suis fortement étonné de ne pas voir la transcription de la question (question N°1 au quel vous n'aviez d'ailleur pas répondu) que j'avais posée lors de la première table ronde du 8 octobre sur le redémarrage de superphénix parallèlement au redémarrage du surgénérateur japonnais.

Réponse de : DGEMP
Signataire : Ministères

"les japonais relancent leur surgénérateur. Pourquoi ne pas relancer Superphénix en France, Coût? Délais?"

La fermeture de Superphénix, annoncée par le Premier ministre le 19 juin 1997, a été confirmée lors du comité interministériel du 2 février 1998. La “surgénération” a été mise en place dans les années soixante pour pallier les risques de pénurie en uranium nécessaire aux équipements nucléaires classiques. Cette technologie permet notamment à une centrale de fabriquer, à partir du plutonium, davantage d’énergie qu’elle n’en consomme. Les prototypes, comme Phénix à Marcoule (Gard), furent donc construits ainsi qu’un grand surgénérateur pour une production industrielle (Superphénix, à Creys-Malville dans l’Isère). Or l’uranium naturel ne manque pas aujourd’hui. Par ailleurs, trop coûteux, le maintien de l’activité de Superphénix ne se justifiait plus. Les travaux de démantèlement sont aujourd’hui trop avancés pour qu’il puisse être envisagé de redémarrer le réacteur Superphénix.

Comme vous l’indiquez, les programmes de recherche sur la transmutation ont néanmoins pu être poursuivi grâce à la réorientation de ceux-ci vers le réacteur Phénix, réacteur de taille plus petite mais conçu dès le début à des fins de recherche. Il est donc particulièrement souple pour l’expérimentation, du fait notamment de la brièveté de son cycle de fonctionnement. Il a donné lieu à un certain nombre de travaux qui ont permis un avis favorable de l’Autorité de sûreté pour un fonctionnement jusqu’en 2008.
Dans le cadre des études sur la faisabilité de la transmutation, plusieurs voies sont explorées : les réacteurs à eau sous pression (REP) correspondant au parc actuellement exploité par EDF, les réacteurs à neutrons rapides et les systèmes hybrides de type ADS constitués d’un cœur sous-critique couplé à un accélérateur.

La transmutation est plus efficace pour réduire rapidement la radiotoxicité des déchets en réacteurs à neutrons rapides, par rapport à ce qui serait obtenu dans les réacteurs à eau pressurisée aujourd’hui exploités par EDF. Les réacteurs à neutrons rapides peuvent être refroidis, entre autres caloporteurs, au gaz ou au sodium.

Le CEA étudie ces deux types de réacteurs dans le cadre de programmes de recherche menés notamment au niveau international (Forum Génération IV regroupant entres autres les Etats-Unis, le Japon, la France, le Royaume-Uni et le Canada). Ces recherches pourraient aboutir dans quelques dizaines d’années, à l’horizon 2040 environ. Les choix technologiques ne sont pas encore faits aujourd’hui.

Dans le cas où le concept de réacteur rapide fonctionnant au sodium serait retenu, le modèle de “quatrième génération” comporterait des innovations majeures par rapport à Superphénix, en termes de capacité à transmuter les actinides, de maintenance, de facilité d’inspection, de sûreté encore améliorée et d’économie. Le délai de mise au point est justement nécessaire pour corriger et améliorer, selon les critères ci-dessus, ce qui a été observé avec Superphénix dont le fonctionnement a été effectivement souvent perturbé par certains défauts de conception.