/ Comptes rendus provisoires
 / Comptes rendus exhaustifs
 / Réponses aux questions



 / Réponses aux questions

Voici les questions posées par le public. Nous affichons les réponses obtenues du maître d'ouvrage, après vérification par la CPDP.

Retour à la liste des thèmes

Thème séléctionné : Le cycle d'un combustible nucléaire

Question de : GANDON REMI EQUEURDREVILLE 50120
Dans la filière des réacteurs PWR, la gestion du plutonium et des déchets radioactifs à vie longue est quelque peu perturbée par la présence de 241 Am (émetteur gamma), fils de 241 Pu. Cela impose le retraitement des stocks de Pu utilisés comme combustibles fissiles dans les MOX.
A la sortie des réacteurs enrichis en MOX, les isotopes du Pu de masses paires (242 Pu et 244 Pu), susceptibles d'être formés après plusieurs recyclage, posent des problèmes de sécurité combien plus gênants et non résolus à ce jour.

Leurs produits de filiation 242 Cf et 244 Cm sont générateurs de neutrons (potentiellement, le parc électronucléaire français produirait 80 kg. de 244Cm par an, soit une source de 960 milliards de neutrons par seconde).

Comment résoudre le problème?
J'entends qu'il n'est pas envisagé de recycler plus de deux fois le Pu en MOX? Que fait-on alors des stocks de Pu qui contiennent déjà 242 Cf? Autre solution: brûler le Pu dans des surgénérateurs couplés ou non à des accélérateurs installés sur le site de retraitement des combustibles. Comment et à quel prix? Où en est la recherche en France et dans le monde sur le sujet?
J'ai posé cette problématique à COGEMA la Hague le 20 Janvier 2005. Ma question a été transmise à la direction d'AREVA. A ce jour j'attends une autre réponse que le livre (intéressant ) de B.BARRE: Tout sur l'énergie nucléaire. Je me suis ensuite tourné vers mon député Jean LEMIERE qui m'a aimablement accordé une audience mais sans pouvoir prendre parti,la commission parlementaire qui devait statuer sur l'avenir du nucléaire reporte la publication de ses conclusions aux calendes grec. Il transmet mon dossier près de la Commission Spéciale et Permanente d'information près de l'établissement COGEMA-la Hague. J'attends...Répondez-moi, s'il vous plaît! je suis un fervent convaincu du fait que le nucléaire est incontournage pour la production d'énergie. Je n'hésite jamais à affronter les antinucléaires sur le sujet mais j'aimerais disposer d'un maximum d'information sur les points notés plus haut.
Il est utile de consulter l'ouvrage de Robert DAUTRAYparut en novembre 2004 aux édition O.Jacob: Quelles énergies pour demain?

Réponse de : DGEMP
Réponse : COGEMA
Les captures neutroniques donnant des radioéléments de plus en plus lourds sont d’autant plus sensibles que les taux de combustions sont plus élevés ou que le recyclage est pratiqué. Ceci est principalement le cas du curium, mais aussi du californium comme vous le soulignez (à des taux toutefois nettement plus faibles). En parallèle, la formation de plutonium 241 provoque par décroissance de l’américium, émetteur gamma significatif.
Il n’y a pas de limite technique rigide à l’acceptabilité technico-économique de ces phénomènes, qui rendent toutefois moins efficace le système nucléaire en place lorsque ces radionucléides sont plus nombreux. C’est pourquoi l’industrie nucléaire, à tous les stade du cycle du combustible développe des actions spécifiques :
-emballages de transports adaptés
-protections biologiques dans les usines (MOX notamment)
-procédures particulières de gestion, modification des procédés (traitement des combustibles)
-évolution des spécifications des colis de déchets (colis de déchets vitrifiés…)
-conséquences sur le stockage des déchets (analyses de sûreté)
Ces actions sont notamment suivies par l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui a mis en place un groupe de travail ad hoc. Au total, le progrès technique de l’industrie nucléaire anticipe ces phénomènes dont la physique est bien connue et permettent graduellement d’augmenter les taux de combustion des combustibles MOX et UOX.
Les techniques industrielles actuellement disponibles permettent de recycler le plutonium dans des combustibles MOX. Le traitement de tels combustibles dans l'objectif de recycler les matières contenues a déjà été réalisé dans le cadre de contrats avec l'Allemagne
A terme, il est certain que le recours aux réacteurs à neutrons rapides permettra de gérer ces questions avec plus de facilité, de nombreux radionucléides devenant fissiles pour des neutrons de forte énergie.

Question de : MARILLIER Monsieur PARIS
EDF ne retraite pas tous les combustibles (certains UOX et MOX). Pourtant ces déchets vont à la Hague. Y a-t-il un contrat d'entreposage? Y a-t-il un contrat de retraitement pour après 2030? Si oui, pour quoi faire?

Réponse de : DGEMP
Signataire : EDF
Les contrats de traitement des combustibles qui lient EDF à COGEMA
incluent toutes les opérations requises pour une gestion complète : le
transport des combustibles des centrales vers l' usine de la Hague,
l'entreposage en attente du traitement, les opérations de traitement, le
conditionnement des déchets, la récupération des matières recyclables et
enfin l'entreposage de déchets conditionnés et des matières recyclables.
Le contrat actuel, qui couvre la période 2001-2007, comprend
l'engagement d'EDF à traiter tous les combustibles expédiés jusqu'à fin
2007, ce qui correspond à une activité de traitement jusqu'à 2015.