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Voici les questions posées par le public. Nous affichons les réponses obtenues du maître d'ouvrage, après vérification par la CPDP.

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Thème séléctionné : Les déchets nucléaires

Question de : MORICHAUD Jean-Pierre Venterol 26110
Les 58 réacteurs d'EDF produisent 1200 tonnes de combustibles usés. Elles sont stockées dans les picines EDF et de la Hague. A quel prix et pour combien de temps?
Il y a 220 000 tonnes d'uranium appauvri à Pierrelatte venant d'Eurodif. Est-ce un déchet valorisable? Que devient le sodium radioactif de Phénix? et celui de SuperPhénix? Quelle est la réglementation pour les ferrailles contaminées de démantèlement? Que fait-on du graphite de G1, G2, G3, Chinon etc?

Membre CIGEET pour le FRAPNA. Ces questions ont été posées dans "mon" cahier d'acteur sur le site internet de la commisssion.

Réponse de : DGEMP
Réponse EDF :

Les combustibles usés sont envoyés à la Hague pour y être traités. Ils sont entreposés dans les piscines des réacteurs avant évacuation, puis dans les piscines de la Hague avant traitement.

Vu du client, le coût de traitement du combustible usé et de la gestion à long terme des déchets radioactifs représentent environ 10 €/an et par foyer. Au niveau de l’entreprise, cela représente une charge annuelle de plus d’un demi milliard d’euros.

L’uranium appauvri est une matière valorisable qui peut être utilisée pour fabriquer de nouveaux combustibles. De plus avec l’avènement des réacteurs de quatrième génération à l’horizon 2040, l’uranium appauvri actuellement entreposé pourrait constituer une ressource d’énergie pour de très longues durées.

Le sodium issu du réacteur de Creys Malville sera stabilisé par cimentation puis entreposé sur le site pendant 35 années, au terme desquelles son contenu radioactif aura suffisamment décru (moins de 10 Bq/g) pour être géré dans une des filières de stockage en surface déjà existante. Le même procédé sera mis en œuvre pour le sodium du réacteur Phénix dont les opérations de démantèlement n’ont pas encore débuté et devraient être initiées vers 2009.
Le stockage des déchets « Faible Activité Vie Longue : FAVL », catégorie à laquelle appartient le graphite issu de la déconstruction du palier UNGG, fait actuellement l’objet d’une étude de faisabilité par l’Andra. Le Plan National de Gestion des Déchets Radioactifs et des Matières Valorisables (PNGDR-MV) recommande de rechercher un site pour ce stockage dans la perspective de l’ouverture d’une filière de gestion à l’horizon 2012.

Question de : LECONTE Frédéric Equeurdreville 50120
Quelle utilisation du nitrate d'uranyl? Pourra-t-on effectivement le recycler sous forme de MOX ou autre et dans quelles proportions?

Réponse de : DGEMP
Signataire : COGEMA

1. Nature du nitrate d’uranyle :
Le nitrate d’uranyle est un composé d’uranium qui peut être formé avec n’importe quel type d’uranium. En pratique, c’est sous cette forme qu’est géré et transporté l’uranium non totalement « brûlé » dans les réacteurs et contenu dans les combustibles usés, après récupération lors de l’opération de traitement et appelé « uranium de traitement » ou « de retraitement ».
Cette manière contient un potentiel énergétique important et peut être utilisée dans les réacteurs sous forme de combustibles dits « URE » (pour « Uranium de Retraitement Enrichi ») et non pas de MOX, combustible qui recycle, lui, le plutonium récupéré.

2. Statut et recyclage :
L’uranium de retraitement (URT) est aujourd’hui recyclé en partie par EDF (actuellement dans les deux réacteurs de la centrale de CRUAS) après ré-enrichissement en 235U. La quantité d’URT recyclée dépend fortement de l’état du marché de l’uranium naturel. Avec l'augmentation forte récente du prix de l'uranium et en présageant qu'il s'agit de tendances de long terme, EDF et AREVA mènent en commun une réflexion sur les possibilités d'augmentation significative des flux recyclés.
Actuellement, une partie du flux annuel d'URT n'est donc pas encore recyclée et est entreposée. Elle constitue un stock stratégique, qui sera valorisé en fonction des prix futurs de l’uranium et de la compétitivité de la technologie employée (cf supra). Par ailleurs, le potentiel énergétique de cet uranium pourrait également être utilisé dans des réacteurs rapides de quatrième génération.
Enfin, parallèlement aux actions de recyclage et d’entreposage industriels, des travaux préliminaires ont été menés sur les possibilités de stockage définitif de ces matières.

3. Expériences étrangères :
Outre EDF, de nombreux pays ont développé des programmes de recyclage de l'URT. Un pays comme la Suède, qui se place dans la perspective d'un arrêt du nucléaire, a ainsi recyclé l'ensemble de l'URT dont il était propriétaire. Les électriciens belges ont recyclé à ce jour la quasi-totalité des flux séparés par le traitement effectué en France. Le Royaume-Uni en a recyclé depuis le début des années 1990 15 000 tU dans ses réacteurs AGR. Des pays comme le Japon, l'Allemagne, la Suisse et les Pays Bas ont réalisé à ce jour des programmes totalisant plusieurs milliers de tonnes d'URT. La Russie recycle dans les réacteurs RBMK et a entamé le chargement de plusieurs VVER. Ainsi, l'ensemble des pays ayant choisi la voie du recyclage disposent d'une expérience industrielle significative.