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centrale nucléaire EPR Flamanville

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  Document : Synthèse cahier collectif d'acteurs


Rubrique : négaWatt
En tant qu’outil de production d’électricité de très grande puissance, le projet d’EPR s’inscrit dans ce qu’on appelle une « politique de l’offre », c’est-à-dire qu’il est censé répondre par avance à l’augmentation future des besoins en énergie de la population et des entreprises. Cette augmentation est présentée comme inéluctable et on l’associe bien souvent à l’idée même de« progrès ». Mais ce qui a pu sembler une évidence, notamment pendant les décennies qui ont suivi la Seconde guerre mondiale, repose en fait sur une vision tronquée de la réalité qui fait abstraction de deux problèmes majeurs et inéluctables : la raréfaction physique des matières premières (le pétrole et le gaz, mais aussi l’uranium) et les risques environnementaux et sanitaires (changements climatiques, mais aussi déchets nucléaires fortement toxiques à très longue durée de vie).

Il existe aujourd’hui une alternative crédible, fondée à la fois sur une approche nouvelle et sur des techniques prouvées et sans risque, que nous appelons la « démarche négawatt ». Elle nous invite à poser un regard différent sur l’énergie, en nous interrogeant d’abord sur nos propres besoins, réels ou artificiels, puis en cherchant ensuite à y répondre de la manière la plus efficace possible. Elle mise enfin sur les énergies renouvelables, c’est-à-dire sur des ressources inépuisables, propres et locales.

Partant de cette démarche simple et rigoureuse, le scénario négaWatt, élaboré par des gens de terrain dans le domaine de la maîtrise de l’énergie ou des énergies renouvelables, permet de stabiliser puis de réduire notre consommation primaire d’énergie en 2050 à 54 % de sa valeur actuelle. Il limite, tout en maintenant un confort de vie au moins équivalent, nos émissions de gaz à effet de serre dues à la production et à la consommation d’énergie à 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne, contre 6,7 actuellement, soit une réduction de 67 %. Il permet aussi de se passer totalement de la production d’électricité nucléaire à partir de 2030 environ, à la fin de vie des centrales actuellement en fonctionnement, et sans avoir besoin de moyens productifs tels que l’EPR.

Il ne s’agit en aucune manière d’un « retour en arrière », bien au contraire !

La France du scénario négaWatt continue à utiliser l’électricité : elle a simplement stabilisé sa consommation à son niveau de 1994, ce qui signifie qu’en réalité, grâce aux gains en efficacité, le service rendu par l’électricité est double par rapport à celui d’aujourd’hui.

Ce scénario met la France en phase avec les grands objectifs mondiaux de retour à l’équilibre environnemental : une consommation en énergie primaire de 2 tep par personne et par an et une émission annuelle de 2,0 tonnes d’équivalent CO2 par personneCes résultats n’ont rien de la science-fiction : différentes études européennes sur des « sociétés sobres en carbone et en énergie » ont donné des résultats similaires en Allemagne (- 80 % sur les émissions de carbone en 2050, Etude Ministère allemand de l’environnement), en Suisse (- 60 % en 2030, « Société à 2 000 W », IPFL Lausanne), aux Pays-Bas (- 80 % en 2050) et au Royaume-Uni (- 60 % en 2050, « Livre blanc sur l’Energie »).

Les conclusions du travail effectué autour du scénario négaWatt sont claires : une telle politique énergétique est gagnante à tous les niveaux, qu’ils soient économiques, sociaux et environnementaux.

Non seulement la mise en service d’une unité de production telle que l’EPR, fondée sur une source d’énergie dangereuse et non renouvelable, irait à l’encontre des principes même du développement durable, mais son caractère très centralisé, mobilisant des capitaux importants, ne ferait que retarder l’avènement d’une nouvelle politique énergétique fondée sur la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables.

négaWatt

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