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  Document : Chapitre « Risques »


Rubrique : AREVA
Les réacteurs réalisés avec les technologies française et allemande qui ont contribué à la conception de l’EPR (réacteurs N4 et Konvoi et leurs nombreux prédécesseurs) ont fonctionné de façon très satisfaisante, au total pendant 2 700 années-réacteurs à la fin 2004. Le niveau élevé de sécurité est ainsi amplement désormais démontré par l’expérience. Cependant, l’EPR inclut plusieurs améliorations significatives par rapport aux modèles dont il s’est inspiré.

Le risque d’un accident entraînant une fusion du coeur a été divisé par dix par rapport aux précédents modèles, avec une probabilité statistique d’un accident de fusion de coeur par million d’années-réacteur. Ce résultat a été obtenu par une augmentation des marges de fonctionnement du coeur (la puissance produite par unité de volume est réduite de 10 % par rapport au modèle N4) et par l’augmentation de la disponibilité des systèmes de sécurité destinés à enrayer le développement d’un tel accident. Par exemple, l’EPR dispose de quatre systèmes différents d’injection d’eau (« trains de sûreté ») pour refroidir le coeur en cas d’accident : ces systèmes sont indépendants les uns des autres, physiquement séparés pour éviter qu’un accident sur l’un des systèmes s’étende aux autres ; chacun de ces quatre systèmes de sûreté est capable d’assurer à lui seul toute la fonction de sûreté.

Dans l’hypothèse où une fusion de coeur interviendrait néanmoins, l’EPR dispose de plusieurs dispositifs pour éviter une contamination de l’environnement. Le coeur est entouré de deux enceintes concentriques de béton. L’enceinte intérieure, en béton précontraint et doublée entièrement par une peau métallique d’étanchéité, est équipée des dispositifs nécessaires pour résister aux effets de pression et de température qui pourraient résulter d’une fusion du coeur.
Le coeur fondu serait récupéré dans une zone d’étalement, dotée d’un dispositif de noyage et conçue pour accélérer son refroidissement. Les fuites éventuelles entre la première et la seconde enceinte seraient récupérées et filtrées de manière à ne pas être évacuées à l’extérieur.

Conçue pour tenir compte de la menace terroriste, l’enceinte extérieure en béton armé est dimensionnée de manière à résister à l’impact de la chute d’un avion de ligne. Deux des quatre trains des systèmes de sûreté sont également protégés contre ce risque par cette enceinte.
Les solutions mises en oeuvre pour se prémunir contre les conséquences d’actes de malveillance allant jusqu’à la chute d’un avion commercial sur l’installation ont reçu l’accord de l’autorité de sûreté finlandaise.

Les préoccupations de sûreté dans la conception de l’EPR concernent également la radioprotection des personnels. Les personnels de maintenance et d’exploitation ne seront plus exposés qu’à une dose moyenne collective ne dépassant pas 0,4 Sievert par an. Par comparaison, la dose collective constatée pour les réacteurs en fonctionnement était en moyenne de 1 Sievert par an en 2000 et 7 Sievert par an en 1980.

La maîtrise des risques concerne également le risque de prolifération. Comme tous les réacteurs à eau pressurisée (REP), l’EPR est conçu pour que le combustible ne puisse pas être sorti du réacteur sans que celui-ci ait été arrêté et la cuve ouverte, opérations lourdes et étroitement surveillées. Le combustible utilisé par l’EPR emploie, comme celui des REP des générations précédentes, de l’uranium faiblement enrichi en U-235 : l’enrichissement est inférieur à 5 % donc très loin des niveaux nécessaires pour une utilisation militaire. De plus, l’EPR offre des garanties supplémentaires de non-prolifération. Le fort taux de combustion a pour conséquence que le plutonium sortant du réacteur est impropre, du fait de sa composition isotopique, aux applications militaires1. Ce plutonium peut en revanche être recyclé pour une utilisation en réacteur sous forme de combustible MOX (oxyde mixte d’uranium et de plutonium). Le plutonium présent dans le combustible usé est alors encore plus éloigné de la qualité militaire.

Le risque environnemental lié aux déchets est encore réduit, par rapport aux générations précédentes de réacteurs, pour deux raisons principales.

La première raison tient à une conception innovante du coeur de l’EPR. Celle-ci permet des gestions du combustible qui sont plus performantes que celles des réacteurs actuellement en service, notamment en ce qui concerne le taux de combustion moyen des recharges d’assemblages de combustible (au moins 60 000 MWj/tonne d’U comparés à 45 000 pour le réacteur N4). Par ailleurs, l’EPR a un rendement énergétique supérieur de 2 points à celui du N4.

Tout cela concourt à une production de déchets issus du combustible inférieure, pour une même énergie électrique produite, à celle des réacteurs actuellement en service :

- 35 % de moins pour les structures métalliques des assemblages de combustible irradiés ;
- 15 % de moins de produits radioactifs à vie longue (actinides), gain qui passe à 20 % si l’on réutilise, sous forme de combustible MOX, la totalité du plutonium produit par les
combustibles à l’uranium enrichi ;
- 6 % de produits de fission en moins.

La deuxième raison tient à la durée de vie de 60 ans de l’EPR, supérieure de 20 ans à celle des réacteurs actuels. Les déchets issus du démantèlement seront donc réduits, à énergie produite égale, dans le rapport des durées de vie.

Enfin, grâce à la puissance unitaire de l’EPR (1 600 MWe), la production totale d’électricité pourra être concentrée sur un nombre de sites plus limité qu’aujourd’hui.

AREVA

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