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centrale nucléaire EPR Flamanville

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  Document : Chapitre « Coûts »


Rubrique : Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN)
EPR : Coûts directs et indirects

Le prix d’une source d’énergie est un élément, mais n’est pas le seul critère à prendre à considération. Les critères environnementaux et de sûreté, ainsi que la stabilité des coûts futurs, la sécurité des approvisionnements, la capacité à répondre à la demande doivent être également considérés. Dans le contexte actuel de raréfaction des énergies fossiles et de grande volatilité des cours du pétrole, introduction progressive de taxes sur le CO2, tous ces critères sont favorables au nucléaire et à la construction de l’EPR.

Avec une production électrique importante (1 600 MWe), fonctionnant en base (7 000 heures par an), une durée de vie allongée de 40 à 60 ans, des périodes d’intervention pour changement de combustible et maintenance réduites à 16 jours, l’EPR permet de répartir le coût d’investissement sur une durée plus longue et un nombre plus grand de kWh produits, d’où une meilleure rentabilité économique, avec une sûreté elle-même accrue (risque d’accident divisé par 10).

Les réacteurs actuels sont déjà tout à fait compétitifs puisque la France gagne de l’argent en exportant son électricité nucléaire dans la plupart des pays voisins (Espagne, Italie, Belgique, Grande-Bretagne, Suisse).

L’EPR fera cependant encore mieux que nos réacteurs actuels sur le plan économique, avec un rendement thermodynamique qui passe de 33 à 36-37 % (soit 10 % de mieux). La quantité d’uranium nécessaire pour produire la même quantité d’électricité avec un EPR est réduite de 15 % en augmentant le taux de combustion (burn-up), ce qui diminue d’autant le volume des déchets produits. La durée de construction du réacteur diminue également, ce qui réduit les intérêts intercalaires.

Comparativement au kWh produit par un EPR, la construction des éoliennes les plus modernes installées en France coûte par puissance produite environ deux fois plus cher. De plus, le vent ne souffle que de manière intermittente, pas forcément au moment où les citoyens ont besoin d’électricité. Il faut donc prévoir, pour chaque éolienne installée, la même puissance en capacité de secours. L’énergie éolienne raccordée au réseau est certainement propre, pour les quelques petits kWh qu’elle produit lorsque le vent veut bien souffler, mais elle ne fournit que de petites quantités d’énergie. Et surtout, elle n’est pas fiable, ni économique. Quelques % d’électricité éolienne dans la production nationale est certes envisageable, à grands frais et non
sans impact sur les paysages, mais construire un EPR représente un coût bien moindre. On pourrait alors consacrer davantage de ressources aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables apportant un bénéfice réel, à la fois économique et écologique (pompes à chaleur, isolation des habitations et eau chaude solaire par exemple).

Le véritable concurrent de l’EPR, la seule énergie capable de rivaliser à ce niveau de puissance en polluant moins que le charbon, est en réalité le gaz. Les centrales à gaz les plus modernes, à cycle combiné, très performantes, sont certes moins chères à construire mais il faut ensuite acheter pendant des années, des quantités extrêmement importantes de gaz, dont le prix ne cesse de monter. Un rapport parlementaire de 20011 donne les chiffres suivants :

Comparaison des coûts du courant produit par l’EPR et une centrale à gaz (CCG) fonctionnant tous les deux en base. Ceci ne tient pas compte d’une éventuelle taxe sur le carbone qui pénaliserait encore davantage le gaz.

Le prix de l’énergie nucléaire est par définition stable et prédictible : il s’agit essentiellement du prix de construction de la centrale. Le prix du combustible (uranium) n’entre que pour 5 % dans le prix final du kWh électrique, contre 80 % pour le gaz. Bien sûr, il convient de prendre en compte également les coûts indirects, environnementaux et sanitaires, habituellement laissés de côté, pour chaque type d’énergie. L’étude européenne ExternE2 a chiffré précisément ces coûts indirects en France pour chaque moyen de production d’électricité :

On voit que la prise en compte des coûts externes ne fait que renforcer l’avantage compétitif de l’énergie nucléaire sur ses concurrents. L’industrie nucléaire civile a déjà, depuis plusieurs décennies (dès l’origine), pris en compte les coûts indirects que d’autres industries oublient parfois : le coût du retraitement et du stockage à long terme des déchets, ainsi que des provisions pour le démantèlement des centrales ou usines en fin de vie. 15 % du prix de construction sont ainsi mis de côté au fur et à mesure pour couvrir les frais de démantèlement le moment venu et sont inclus dans le prix du kWh nucléaire payé par le client.

L’avantage économique de l’EPR se trouve conforté également dans l’hypothèse (extrêmement vraisemblable) de l’introduction d’une taxe sur le CO2 dans un proche avenir, pour lutter contre le réchauffement climatique. Il en va de même dans le cas (également très probable) d’une montée des prix des produits pétroliers et de l’épuisement progressif dans les prochaines décennies des réserves pétrolières et gazières. En comparaison, les réserves énergétiques en uranium sont beaucoup plus durables et mieux réparties sur la planète des pays amis (Australie, Canada…). À l'inverse, des tonnages extrêmement importants de pétrole et de gaz sont importés en totalité en provenance de pays fort peu démocratiques, particulièrement instables
politiquement et qui ne sont pas nos amis.

L’EPR fournira une électricité propre à des prix prédictibles, stables et compétitifs, surtout s’il est intégré sur un site déjà en partie aménagé comme celui de Flamanville. Les prix des autres énergies (gaz et charbon notamment), outre qu’ils sont déjà plus onéreux, échappent quant à eux à notre contrôle et risquent de croître encore davantage dans les prochaines décennies.

Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN)

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