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centrale nucléaire EPR Flamanville

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  Document : Annexe 1


Rubrique : Préambule
L’étude présentée recense les différentes projections de demande commerciale d’électricité à l’horizon 2050. Ces représentations sont issues des principaux travaux de prospective menés depuis 10 ans, et utiles au débat public sur l’EPR « tête de série».

Cette étude propose d’expliciter les différentes hypothèses sous-jacentes à ces projections, de façon à les regrouper au sein de « visions » cohérentes, qui sont autant de façons de concevoir l’avenir d’ici 2050.

Ces façons de concevoir l’avenir marquent des différences d’appréciation sur la façon de prendre en compte deux réalités majeures : le changement climatique à juguler, le rôle plus ou moins actif des citoyens dans la réponse aux défis environnementaux.

Les principaux enseignements ont été ainsi rassemblés et synthétisés au sein de 4 prospectives (des perspectives plausibles) différentes de l’avenir en 2050. Chacune d’elles est intrinsèquement cohérente et exprime une dynamique de la demande commerciale d’électricité d’ici 2050 selon des orientations différentes que la Société peut choisir de se donner.

Vues d’aujourd’hui, ces 4 « visions » sont également possibles : chacune est aussi plausible, aussi réaliste que les autres. À chacun de choisir laquelle est la plus souhaitable.

Elles ont vocation à éclairer et argumenter les choix structurants qui doivent être faits
dès aujourd’hui en matière de politique énergétique : 45 ans sont nécessaires pour parvenir à l’objectif fixé en 2050, et toute décision qui engagera les choix énergétiques du futur de manière déterminante réduira de manière progressive et irréversible l’accès aux autres options.

Les 4 « visions » développées s’inscrivent dans le contexte suivant :

• Une volonté et un engagement politique de la France :
- Sur le court-moyen terme, de lutter contre le changement climatique dans le cadre du
Protocole de Kyoto et de ses prolongements futurs.
- Sur le long terme, de diviser par 41 les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2050, par rapport au niveau de 1990 pour lutter contre la transformation des climats résultant du renforcement de « l’effet de serre ».

• Des exigences de politiques énergétiques française et européennes : la sécurité d’approvisionnement, la maîtrise des consommations et la promotion des énergies renouvelables.

• L’instabilité énergétique mondiale : la perspective d’un retournement de la production mondiale de pétrole d’ici 2050 entraîne des perturbations fortes et persistantes sur les marchés énergétiques mondiaux dès 2010-2020.

• L’intégration des marchés de l’électricité en Europe, sans pour autant que l’on attache à ces visions un volume particulier d’échanges d’électricité entre la France et ses voisins européens.

Ces « visions » sont fondées sur un point commun : des besoins humains supposés identiques en 2050. À la source de la demande d’énergie se trouvent les besoins de services énergétiques des personnes – confort, mobilité, information-communication, etc… – ainsi que ceux des organisations (entreprises, administrations, collectivités locales…). Ce sont ces besoins qui ont été pris en compte à l’identique dans toutes les visions.

Mais trois critères les différencient :

a) Les demandes d’énergie sont différentes. La demande d’énergie qui résulte des besoins dépend de la façon dont ceux-ci sont exprimés (plus ou moins grande sobriété), des performances techniques des équipements utilisés, et d’une façon générale de l’efficacité énergétique avec laquelle les besoins sont satisfaits.

b) La part de l’électricité dans la demande d’énergie varie selon les visions. Une partie de la demande d’énergie s’adresse spécifiquement à l’électricité (usages captifs), une autre correspond à des usages où l’électricité est en concurrence avec d’autres énergies comme le gaz ou le pétrole.

c) Deux réponses sont possibles pour satisfaire les demandes d’électricité. Elles se combinent en proportions différentes selon les visions.

- Production industrielle d’électricité dite «concentrée »
Dans ce cas, la demande est satisfaite par des grandes entreprises ou des producteurs indépendants connectés directement aux consommateurs par un réseau « gravitaire » (c’est-à- dire où l’électricité « coule » dans un seul sens, de la centrale au consommateur : c’est la situation actuelle en France et dans la plupart des pays aujourd’hui). Le nucléaire, les centrales thermiques, les grands équipements éolien et hydraulique, les usines marémotrices ou géothermiques font partie de ces moyens mis en oeuvre dans cette organisation ;

- Production localisée dite « diffuse » et échanges locaux d’énergie
Dans ce cas, la demande est satisfaite par des moyens de production localisés chez les consommateurs ou à proximité immédiate. Ces producteurs-consommateurs sont connectés entre eux par un réseau local d’échanges, lui même connecté au réseau gravitaire essentiellement pour les demandes de pointe et la sécurité (un réseau local d’échange peut être par exemple celui d’une ville, géré par un gestionnaire local, lequel est le seul client du réseau gravitaire) ; cette organisation sera appelée par la suite « diffuse ».

La part de la demande électrique satisfaite par une organisation diffuse diffère d’une vision à l’autre, selon le développement attendu des réseaux d’échange locaux et les micro-moyens de production chez les consommateurs ou proches d’eux qui y sont liés.

Ces quatre « visions », dont les caractéristiques sont résumées dans le tableau ci-dessous, conduisent à quatre niveaux très différents de demande commerciale d’électricité sur le réseau gravitaire en 2050. On voit que, si l’on part de la situation actuelle en 2004, les divergences sont déjà sensibles en 2020 pour être très marquées en 2050.

Tableau synoptique des quatre scénarios

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