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DEBAT AVEC LA SALLE

Question de la salle 3

Thématiques : aménagement du territoire et équilibre

Jean-Jacques FOURNIER, Président de la ville nouvelle de Sénart, Maire de Moissy : Oui, bonsoir. Jean-Jacques FOURNIER, je suis Maire de Moissy. Nous avons parlé de la gare de Lieusaint-Moissy. J’interviens comme Président de la ville nouvelle de Sénart. Une des cinq villes nouvelles imaginées comme pôle d’équilibre pour le développement de l’Ile-de-France.

Je dois dire que je suis totalement hostile à ce projet et je dois dire que je considère que c’est une grave erreur, en matière d’aménagement, d’urbanisme. Une fois de plus, le Sud-est francilien est totalement oublié. Et nous ne sommes pas du tout attentifs aux problèmes qui sont les problèmes des gens, c’est-à-dire le travail, les transports. Il est évident que ce parti de liaisons ferrées fait que nous allons, dans une perspective de ville-monde et je suis pour une ville-monde, conforter des pôles qui sont déjà des pôles existants. Je crois qu’un des enjeux d’avenir pour l’aménagement, c’est un équilibre entre l’habitat, l’emploi, les équipements et les transports. Je pense qu’il faut réfléchir à l’échelle de notre Ile-de-France pour avoir cet équilibre. Aujourd’hui, quand nous disons que nous allons conforter des pôles existants, cela veut dire que le développement économique, qu’il faudrait peut-être répartir de manière équilibrée, va à nouveau être concentré sur certains points. Nous allons faire des investissements extrêmement importants en matière de transport, pour conforter ces secteurs, au détriment du reste. Je dois dire que les habitants de notre secteur sont des Franciliens. Pour moi, le Grand Paris c’est l’Ile-de-France. J’aurais aimé que nous traitions le Grand Paris à l’échelle de l’Ile-de-France. Demain, une ville-monde réussie, c’est une ville équilibrée, dans laquelle le logement, l’emploi, les transports ont été répartis de manière équitable et où tout Francilien est effectivement considéré et respecté. Je dirais que nos habitants, ici, participent à la richesse de l’Ile-de-France. Aujourd’hui, ils souffrent parce que nous manquons d’emplois et de transports. Avec ce projet, nous allons aggraver la situation. Il n’y aura toujours pas d’emplois, parce que nous allons les mettre ailleurs, où il y aura les gares. Et concernant les transports, nous allons continuer à souffrir de transports actuels, qui sont insuffisants.  

François LEBLOND, Président de la Commission particulière du débat public sur le projet de réseau de transport public du Grand Paris : Monsieur le Président, vous me rendrez cette justice que c’est moi qui ai voulu qu’il y ait une réunion à Melun aujourd’hui. C’est bien la volonté de la Commission de parler de l’ensemble de l’Ile-de-France et de toutes les préoccupations des uns et des autres en Ile-de-France, et de voir dans quelles mesures ce projet peut être compatible ou incompatible avec certaines observations, dont la vôtre. Mais peut-être que Monsieur VERON peut apporter quelques éléments ?

Marc VERON, Président du directoire de la Société du Grand Paris : la force d’un maire, c’est qu’il est capable en 3 minutes de soulever tellement de questions qu’il faut au moins trois quarts d’heure pour lui répondre. Malheureusement, je ne dispose pas de ce temps.

Vous avez soulevé une première question, c’est implicite dans votre exposé, de savoir quelle est la limite territoriale du Grand Paris. Je réponds qu’il n’y en a pas. Pourquoi ? Parce que le législateur a souhaité d’abord aborder la question du projet, avant d’aborder la question de la gouvernance, considérant qu’il y avait toutes les raisons de se noyer si nous commencions par la gouvernance. Donc, vous êtes justifiés de dire « Le Grand Paris, y compris ma commune, c’est l’Ile-de-France. ». C’est tout ce que vous voulez d’ailleurs, puisqu’il y a un certain nombre de communes extérieures à l’Ile-de-France qui se dit du Grand Paris. Je ne développe pas ce premier point.

Deuxième point. Vous dites que nous avons tort, que ce projet est une erreur du point de vue de l’aménagement du territoire. Nous serons d’accord au moins sur un point, je pense facilement. Ce projet est d’abord un projet d’aménagement du territoire. Alors que ce soit un bon ou un mauvais projet, vous avez le droit de penser que c’est un mauvais, mais c’est d’abord un projet d’aménagement du territoire. Quand nous regardons le tracé, quand nous regardons la localisation des gares, cela ne fait absolument aucun doute.

Vous avez ajouté qu’il y a quantité d’autres questions qu’il faudrait régler, sous-entendu d’abord. C’est une vraie question que celle de la méthode du Grand Paris. Par quoi commencer ? D’aucuns prétendent qu’il faudrait commencer par l’urbanisme. Il y a des tas d’avis. Nous nous sommes dit la chose suivante : si nous ne commençons pas par un objet extrêmement concret (et il n’y a rien de plus concret que le transport), dans 10 ans nous disserterons encore sur le Grand Paris, et il ne se sera rien fait. C’est pour cela que nous commençons par les transports. C’est peut-être critiquable du point de vue du tracé, mais sur le plan de la méthode, il vaut quand même mieux les transports d’abord et des polarités ensuite que le contraire, c’est-à-dire des zones (vous en avez cité plusieurs) qui ne sont pas desservies et qui continuent de traîner ce problème pendant des années et des années.

Enfin, dernier point, pardonnez-moi, je ne couvre pas toutes les observations que vous avez faites, mais vous êtes trop concis pour mon temps de parole. La zone de Sénart, je dis tout de suite qu’il y a des zones en région parisienne qui se considèrent comme des territoires de développement. J’ajoute à juste raison qu’ils ne sont pas aujourd’hui sur le tracé de réseau de métro automatique. Je vais vous citer un exemple, qui est très loin d’ici, qui est-ce que nous appelons le territoire de la confluence, en partie dans les Yvelines, en partie dans le Val d’Oise, entre Achères et Cergy-Pontoise, pour prendre deux pôles de référence, qui ont beaucoup travaillé. Aujourd’hui, ils présentent toutes les caractéristiques d’un territoire de développement. Si vous parliez de Sénart, je vous renvoie une interrogation. Je l’ai exprimée l’autre jour à Monsieur le Maire. Je renvoie une interrogation, au premier degré : de votre point de vue, sur la bande passante qui va, je suis large, je mords sur deux départements, entre Melun, Sénart, Évry, Corbeilles, y a-t-il, à votre sens, la matérialisation d’une zone potentielle de développement d’une taille certaine ? Encore une fois, les zones de développement dont nous parlons sont des zones de plusieurs centaines de milliers d’habitants, qui offrent des réserves foncières et de développement importantes. Je n’ai pas la réponse. Je vous la retourne. Mais si vous voulez que soit pris en compte une zone ou un territoire de développement, faut-il encore travailler collectivement à ceci et que nous en fixions les identités et les objectifs.

 

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