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Questions de la salle 13 – 14 - 15

Thématiques : complémentarité des projets et financement – envie et besoins de mobilité

Jean-Luc MATHIEU : nous allons prendre deux dernières questions.

Abel GUGGENHEIM : je voudrais d'abord vous dire très rapidement que contrairement à des choses qui ont été dites, j'ai personnellement suivi d'assez près la consultation avec les architectes. J'ai été très déçu, et j'ai trouvé que c'était sans grand intérêt. Je connais des gens qui trouvent comme moi que l'on a quand même mis beaucoup de moyens pour un résultat final peu probant.

Je suis également étonné par des choses que j'entends. En particulier, j'ai des rappels. Lorsque j'étais étudiant à la fin des années 60, j'ai eu un travail pendant un certain temps. C'est-à-dire que je faisais des conférences sur le schéma directeur d'aménagement de la région parisienne. C'était le district à l'époque. Nous étions très fiers de ce que nous faisions. Nous avions fait de grands projets. Je voudrais quand même appeler chacun à un peu de modestie. Toutes les prévisions démographiques que nous avions faites se sont révélées fausses. Nous avions prévu huit villes nouvelles, alors qu'il n'y en a eu que trois réellement. Et sur tous les projets de déplacement qui avaient été faits, les projets de transport, nous avions prévu une ligne Est-Ouest qui a été réalisée, mais deux lignes Nord-Sud qui ne l'ont pas été. Sur les projets à long terme, je voudrais donc quand même que l'on reste un petit peu modestes.

Guillaume BORLAS, Conseiller régional de Paris : j'avais une observation et une question. Mon observation est la suivante. Tout à l'heure, il a été dit, notamment par Madame PECRESSE, que si jamais il y avait convergence, il n'y aurait alors les financements, notamment pour Arc Express. Je ne peux pas imaginer que sur un projet comme Arc Express qui a été porté par la région, et donc validé d'une certaine manière par les électeurs, il y aurait une certaine forme de mise sous conditions de financement d’Arc Express par rapport à la discussion qu'il y aurait par rapport au grand huit.

Ma question est plus technique, et concerne notamment Paris. Je n'ai pas bien entendu la réponse. Cela concerne la question de la saturation de la ligne 14 éventuelle avec le projet grand huit. Quelles réponses pouvons-nous faire aujourd'hui par rapport à cela ? Et la technologie sur pneumatiques, notamment pour la ligne 14, permettrait-elle aujourd'hui à cette ligne 14 d'être réellement prolongée vers Roissy ?

Michel CANTAL DUPART, architecte : je n'avais pas prévu de parler, parce que je suis venu là pour écouter. Je revois néanmoins ce schéma réalisé par le sociologue Monsieur CHAMBARDELEAU, quand il avait montré les déplacements des Parisiens sur Paris-commune. Il y avait ce merveilleux croquis de la jeune fille du 16e arrondissement, qui prenait bien sûr sa leçon de piano dans le neuvième arrondissement, et qui suivait des études à Sciences-Po. Ils se répartissaient donc sur un an avec une espèce d'étoiles pratiquement sur la moitié de Paris, sur la moitié ouest de Paris. Il comparaît également avec les familles du 13e arrondissement. Il y en avait une qui avait dû aller à la Pitié-Salpêtrière. Elle avait du toucher à peine le cinquième arrondissement. Ces familles étaient néanmoins réduites à vivre dans le 13e arrondissement.

Lorsque je vois tout ce qui est prévu au niveau du temps de déplacement, et de l’espace à s'approprier, comment penser culturellement à faire que les gens de Clichy-Montfermeil arrêtent d'être réduits à tourner en rond autour d'une commune, et aient ce pouvoir culturel à pouvoir aller voir ailleurs, et ouvrir les fenêtres ?

Applaudissements

Jean-Luc MATHIEU : nous allons maintenant arrêter les questions. Vous pouvez poser toutes les autres questions par écrit et par Internet, et vous aurez des réponses. Je vais maintenant me tourner vers les deux équipes pour voir à quelles questions elles peuvent répondre.

Marc VERON : je précise que la première question que je me suis posée lorsque je me suis retrouvé à Clichy-Montfermeil-Sevran, c'est : qu'elle est la raison pour laquelle les habitants de ces communes ne pouvaient pas prétendre à un emploi à Roissy qui est tout près, à environ 5 kilomètres, dès lors qu'elles n'avaient pas de voiture.

Jean-Paul HUCHON : j'ai bien entendu tout à l'heure le développement effectué par Marc VERON, sur les projets qu'il appelle actuels, et dont on a au fond plus besoin de s'occuper puisqu'ils sont là. Ils sont actuels.

Le problème est que je me bats avec des projets actuels qui sont en même temps des projets futurs. Quand vous avez mis 140 millions d'euros, comme par exemple sur T4 de Clichy-sous-Bois, le tramway n'est pas fait. Il faut encore couvrir 300 millions d'euros dans les années à venir. Il ne faut donc pas m'opposer les projets dits actuels qui seraient déjà derrière nous, et auxquels il ne faudrait plus penser, et les projets du futur. La réalité, c'est que c'est toujours sur ces projets actuels, ces projets du plan de mobilisation, celui que nous avons réussi à cofinancer avec l'État à 50-50 grâce au plan de Fadela AMARA, et à l'appui que nous lui avons apporté… Très franchement, je reste sur ma faim. Parce que s'il y a véritablement un des éléments du plan de mobilisation important, que ce soit un tramway, une prolongation de ligne, une tangentielle, qui doit disparaître au profit d'un projet qui est vraiment beaucoup plus à long terme et qui n'a pas la même finalité…

Cela me permet d'aborder la réponse sur la convergence. Il ne peut pas y avoir de convergence sur un projet unique. Il peut y avoir une complémentarité que l'on trouve entre les projets pour améliorer l'un par rapport à l'autre. Peut-être. Il y a surtout d'abord que nous devons être assurés, en tant que responsables de la région et de nos collègues des départements, que le financement de ce plan de mobilisation est possible. Sinon, nous allons casser tout l'espoir, et nous allons raconter des bêtises à tout le monde. Si l'État a effectivement 25 milliards sous le pied, qu'attend-il ? Nous lui demandons uniquement 4 à 5 milliards pour boucler le plan de mobilisation qui est attendu. Le problème est que l'État n'a pas d'argent, et qu'il va bien falloir encore une fois que ce soient les collectivités locales qui se mettent à la tâche. Or, dans le budget de la région Île-de-France qui est quand même la plus grande région d'Europe, les transports représentent maintenant plus du tiers, voire 40 %.

J'ai donc besoin de savoir de quel financement nous pourrons disposer. Après, je suis prêt à toutes les discussions sur la complémentarité, sur le partenariat et sur tout ce que l'on voudra. Mais avant que je pousse des cris d'amour, il faut me donner des preuves d'amour.

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