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II) Etat initial de l'Environnement



Pédologie

Les sols sont situés à l’interface entre la surface, ou le terrain naturel, et la roche en place. Leur formation, la pédogenèse, résulte de processus physiques, chimiques et biologiques faisant intervenir la dégradation de la roche mère, le relief (action mécanique de la pente), le climat (érosion par l’eau et le vent), la végétation et les activités humaines.

Méthode

L’analyse pédologique commence généralement par l’établissement des unités pédologiques permettant de définir les différents types de sols.
Les unités pédologiques de la carte II.3.2-1, numérotées de 1 à 10, ont été définies par l’INRA dans le cadre du programme IGCS (Inventaire, Gestion et Conservation des Sols). Il s’agit d’une analyse couvrant l’ensemble du territoire régional. La carte II.3.2-1, comme la carte II.3.2-2, est un extrait de la carte régionale.
Les éléments présentés dans cette partie, unités de sol et texture, ont été fournis par l’INRA, par l’intermédiaire de la DRIAAF Ile-de-France. Ils explicitent la légende de la carte.

Types de sols rencontrés
La distribution des sols dans la région IDF est dominée par la grande extension de la couverture limoneuse d’origine éolienne déposée au quaternaire (voir figure II.3.2-1). En l’absence de cette couverture on observe divers sols développés dans des couches géologiques (roches mères) plus ou moins dures (calcaires, marnes ou craie) qui alternent avec des couches plus meubles (argileuses ou sableuses).

- Unités 1 et 2 : Sols développés dans des matériaux limoneux :
Ces sols sont principalement développés dans des matériaux limoneux d’origine éolienne, déposés au quaternaire dans les périodes interglaciaires. Ces dépôts peuvent être épais ou bien reposer directement sur des argiles à meulières (unité 2) ou sur le calcaire de Beauce.
Leurs propriétés leur confèrent généralement une bonne réserve en eau, qui peut toutefois nécessiter le recours à l’irrigation lorsque le limon est peu épais. Les sols de l’unité 1 présentent un bon drainage naturel, et une structure stable et favorable à l’enracinement. Ils permettent une mise en valeur par une large gamme de cultures et la production de céréales avec un haut niveau de rendement. Les sols de l’unité 2 sont distingués en raison d’un drainage naturel moins favorable pouvant entraîner un excès d’eau temporaire. Pour cette raison ils sont fréquemment drainés et ils peuvent présenter des problèmes de tassement ou d’anoxie des cultures liés à des travaux du sol en condition difficile.

- Unité 3 : Sols développés dans des matériaux dérivés de calcaires :

Ces sols présentent en commun le fait d’avoir un substrat ou une roche mère calcaire à faible profondeur. Ils dérivent de l’altération de calcaires ou de craies. En règle générale ces sols sont très bien drainés et présentent une structure très stable. Leurs contraintes principales sont liées à leur faible profondeur (faible réserve en eau) et à la présence de cailloux. Ils sont souvent irrigués et nécessitent une gestion optimale des apports d’eau et de fertilisants afin de garantir à la fois leur rentabilité économique et la protection de la qualité des eaux souterraines.

- Unités 4 et 5 : Sols développés dans des matériaux sableux :
Ces sols sont développés sur des matériaux sableux (sables dits de Lozère, de Fontainebleau, de Marines ou d’Auvers, et de Cuise). En règle générale (unité 4) ces sols sont légers et faciles à travailler. Ils présentent un bon drainage naturel mais offrent en revanche de très faibles réserves en éléments minéraux et en eau. Ils présentent par conséquent de forts risques de sécheresse, mais peuvent, lorsqu’ils sont irrigués, permettre le développement de cultures maraîchères à forte valeur ajoutée. Localement, la présence de niveaux argileux à faible profondeur peut nécessiter leur drainage. Les sols de l’unité 5 sont exclusivement situés en forêt de Fontainebleau et développés sur des sols sableux très acides (sols podzoliques) et à très faible réserve en eau. Leur usage est exclusivement forestier.

- Unité 6 : Sols développés dans des matériaux argileux ou marneux :
Ces sols sont développés sur les pentes de Brie, et du Hurepoix, Mantois, Vexin et Pays de France, dans les formations géologiques du Sparnacien et du Bartonien. Ce sont des sols argileux à très argileux, souvent calcaires ou calciques. Ils présentent généralement une structure stable et une bonne réserve en eau. En revanche, leur texture les rend difficiles à travailler et réduit les périodes favorables à la préparation des sols par les travaux culturaux.

- Unité 7 : Association complexe de sols limoneux sableux redistribués sur pentes :
Cette unité regroupe des sols issus de remaniements limoneux sableux ayant pour origine la redistribution de matériaux sur les pentes. Ils reposent souvent à faible profondeur sur des substrats variés dont les principaux sont des argiles à meulière ou des calcaires. Le comportement de ces sols est le résultat du contact brutal entre deux matériaux de perméabilités très différentes. Ils présentent par conséquent souvent des problèmes d’excès d’eau en hiver et au printemps (nappes temporaires, mouillères), et de sécheresse en été (liée à la faible profondeur d’enracinement). Ils sont souvent laissés en forêt ou en prairie, et les plus épais et les moins humides sont parfois utilisés en arboriculture ou en maraîchage.

- Unité 8 : Association de sols calcaires peu épais :
Cette unité regroupe des sols extrêmement divers dont le développement est principalement lié à des redistributions sur pentes, recouvrant des matériaux géologiques très variés (calcaires, argiles, sables). A cette échelle de représentation, il n’est pas possible de distinguer toutes les variantes rencontrées sur le terrain ni d’en dégager des aptitudes ou des contraintes agronomiques généralisables.

- Unité 9 : Sols d’alluvions anciennes :
Ces sols sont développés sur des terrasses anciennes développées au quaternaire qui correspondent à l’étagement des anciens niveaux alluviaux des cours d’eau. On peut les subdiviser en fonction de leur altitude par rapport au lit majeur actuel (basses, moyennes et hautes terrasses) qui est inversement liée à l’ancienneté de leur mise en place. Les sols sont fréquemment sableux et caillouteux et présentent de ce fait de faibles potentialités. Ils sont souvent laissés en forêt ou en friche ou bien, du fait de leur proximité des voies de communication, soumis à une urbanisation progressive.

- Unité 10 : Sols d’alluvions modernes :
Ces sols tapissent le lit majeur actuel des rivières. Ce sont des sols jeunes, qui résultent des apports alluviaux et colluviaux. Ils se caractérisent fréquemment par un mauvais drainage naturel et parfois par un risque d’inondation important. Ils sont souvent dédiés à la prairie ou à des productions forestières adaptées (peupleraies, aulnaies). Dans les secteurs les plus humides, des tourbières peuvent se développer où seule la végétation naturelle hydrophile subsiste. Le graphique de la figure 1 présente la superficie occupée par chaque unité au niveau régional.

Les principales unités (1, 2 et 7) sont toutes en relation avec la couverture limoneuse quaternaire. Elles sont présentes (seule ou à plusieurs) dans toutes les zones d’interférence.

Textures

Chaque horizon (couche de sol) possède une texture (composition granulométrique) qui conditionne en particulier la réserve en eau des sols ainsi que la facilité de réalisation des façons culturales. La texture a également une incidence directe sur le comportement des sols au cours des travaux et sur la possibilité de réemploi des matériaux sur site.
Les classes de textures sont déterminées d’après un triangle qui représente la répartition des constituants du sol suivant leurs dimensions (sables, argiles, limons).
Les textures dominantes sont à base de limons : limon argileux, limon moyen, limon sablo-argileux, limon sableux.
La carte présente des textures sableuses au niveau de la boucle d’Achères (boucle n°3 de la partie topographique), au Nord-Ouest de la carte.
Les textures argileuses sont liées à la dynamique des cours d’eau. Cela s’explique par la sédimentation des particules les plus fines au niveau des cours d’eau.
Enjeux régionaux et dans le périmètre d’étude

Au niveau de la Région Ile-de-France, les zones urbanisées occupent 20 % du territoire en superficie. Les zones agricoles et les bois en représentent au total 76 %. Contrairement aux idées reçues, la région capitale est à la fois une région agricole et boisée.
Cependant, l’urbanisation n’est pas répartie de façon homogène : le centre de la région, Paris et les départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) présentent des taux d’urbanisation de 70 à 100 %. Les sols y sont donc majoritairement artificialisés ou imperméabilisés. A contrario, la grande couronne (Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val d’Oise), présente de faibles taux d’urbanisation, ce taux diminuant de façon centrifuge. Les sols agricoles et naturels y sont dominants.
L’urbanisation a pour effet de faire disparaître les sols naturels et de les remplacer par des sols artificiels ou des revêtements. L’imperméabilisation des sols, par des revêtements imperméables (enrobés, bétons) ou des toitures de bâtiments, en est un effet important. L’eau ruisselle et ne s’infiltre plus.
Les espaces verts (jardins collectifs ou particuliers) présentent des sols artificialisés, soit par création ex-nihilo, soit par bouleversement profond de la nature du sol en place par exportation et ou amenée de matériaux.
Les cartes II.3.2-1 et II.3.2-2, représentant la typologie des sols et la texture de surface, traduisent ces constatations : la zone centrale fortement urbanisée est représentée avec un figuré spécial, hors catégorie de sol.
Ces cartes montrent aussi que les sols naturels et agricoles sont consommés par l’urbanisation et que seule la périphérie de la région garde des zones où leurs caractéristiques sont préservées.
La préservation des sols est un enjeu important de la région.

Enjeux au niveau du fuseau
Le premier constat est que l’essentiel de la zone concernée par l’enveloppe du fuseau est la zone centrale fortement urbanisée. L’interférence projet/sols est donc limitée d’une manière générale. Cependant, elle peut être forte localement.
Elle est très faible si le projet est en totalité souterrain car elle est réduite aux ouvrages d’accès à l’infrastructure (construction et exploitation).
Le second constat permet d’identifier les principales zones d’interférence. Les zones d’interférence suivantes sont concernées :
• Plateau de Saclay : les unités 2, 7 et 10 sont concernées. Ce plateau, très agricole, présente des sols de très bonne qualité agricole en relation avec la couverture limoneuse existante. L’unité 10 apparaît au fond des principales vallées,
• Bougival et boucles de la Seine : les unités 7, 9 et 10 sont concernées. L’unité 7 concerne plutôt le plateau, l’unité 9 les versants qui sont constitués de terrasses alluviales. L’unité 10 se trouve dans le fond plat alluvial de la vallée de la Seine,
• Secteur du Bourget/Gonesse : les unités 1, 2, 3 et 10 sont concernées. L’unité 3 apparaît au niveau des versants de vallée dont une partie est composée de calcaire.
• Secteur de Chelles : les unités 1, 6, 7 et 9 sont concernées. L’unité 6 concerne les sols sur matériau argileux ou marneux.
• Secteur d’Orly : les unités 1, 2, 6, 7 et 10 sont concernées.
A quelques exceptions près, les sols concernés sont à dominante limoneuse ou situés sur alluvions récentes ou anciennes.

Conclusion
Le projet n’a qu’une faible influence sur les sols : l’essentiel de la zone concernée est déjà urbanisée et les sols y sont artificiels.
La principale zone où l’incidence est forte est le plateau de Saclay, où les sols agricoles sont de bonne qualité.

STRATEC - BURGEAP - BIOTOPE - ATELIER SERAJI