Avis n° 102 / A propos du fonctionnement de la CPDP et du débat

Ajouté par Christian Bertola (SAINT-MICHEL-SUR-ORGE), le 12/02/2014 [Origine : Site Internet]

Associé à Débat public

M. le président de la CPDP,

Je suis depuis le début, les travaux de la commission particulière du débat national sur le projet de Grand Stade que vous présidez. Les outils que vous mettez en oeuvre pour alimenter le débat sont de très bonne qualité et apportent beaucoup au citoyen comme moi qui veut connaître un projet et ses conséquences. Dans ces outils, la réunion publique est bien sûr la pièce maîtresse qui permet expression, confrontation et explications, j'allais même dire formation des citoyens, comme des associations. L'équité en est la règle d'or mais il me semble comporter à ce sujet quelques lacunes. En effet avant de venir a la réunion de synthèse jeudi prochain, j’ai assisté à deux des réunions publiques, celle de Brétigny et celle d'Evry. Enthousiaste à Brétigny, j'ai été très déçu à Evry sur la façon dont la réunion a fonctionné. Et cela m'a donné envie de vous transmettre les remarques suivantes, un peu tardivement pour ce débat mais qui pourraient être retenues éventuellement pour d'autres projets.

- Je pense que les membres de la commission doivent être plus directifs pour diriger les débats. Bien sûr c'est quelques fois difficile, surtout quand, comme à Evry certains intervenants de la salle n'ont pas compris ou pas voulu comprendre que ces rencontres n'étaient pas des meetings ou des rings où s'affronteraient les pour et les contre et qu'ils devaient respecter les règles du jeux. Mais cela aurait pu être bien pire vu la façon dont élus et fédération de rugby promoteurs du projet, ont joué dans la provocation en ne répondant pas ou pas clairement à certaines questions, en prenant ceux qui ne sont pas d'accord avec un tel projet pour des gens qui, soit ne proposent rien, ce qui est quelques fois faux, soit ne comprennent rien, limite ''abrutis'', soit sont des immobilistes et des retardataires pour ne pas dire des attardés (le ''être ou ne pas être'' de M Camou, a placé le débat sur le terrain moral et sans alternative - on est dans ''nous ou le chaos'').
Ceci étant la mauvaise humeur de certains intervenants ou opposants est à mon avis significative de l'état d'exaspération de nombreux citoyens sur la pratique de certains élus, surtout en Essonne où des dossiers sont en cours d'examen par la justice, mais surtout il y a exaspérations sur la facilité qu'il y a pour certains élus et acteurs, de privatiser les bénéfices et de mutualiser les pertes. Les risques sont nombreux et énormes concernant ce projet de zone d'activité du Grand stade et beaucoup de citoyens qui ne sont pas des ringards voudraient surtout qu'on fasse revivre les centre villes plutôt que de continuer dans une espèce de course folle à vouloir créer ex nihilo de fausses villes aux avenirs incertains.

- Peut être ne faut-il pas prendre trop de questions a la fois car il n'est plus possible dans la salle de s'y retrouver et notamment pour savoir si la réponse a été donnée et si non, pouvoir relancer soit de la salle, soit des animateurs de la CPDP. La cacophonie vient en partie de cela, surtout que les intervenants de la salle ont souvent plusieurs questions dans leur question.

- Alors que de tels débats doivent avant tout éclairer sur les tenants et aboutissants d'un projet pour ressortir avec une opinion, la tendance est d'aller sur un affrontement pour contre, pro anti, qui certes n'est pas complètement évitable mais devrait être limité. Et à ce propos les PRO, en fait la maîtrise d'ouvrage, élus et fédération ne doivent pas être à la fois à la tribune et dans la salle. Dans la salle il peut y avoir des pro ou plutôt des favorables mais en tant que citoyen, groupe, association, mais pas des acteurs directement impliqués dans le projet. M Raffali les représente à la tribune. Ensuite, M Guedj, M Chouat, M Thomas sont en salle, tous les élus du département, cela déséquilibre le débat et contribue à l'affrontement.

Enfin si en théorie rien n'est joué, si votre commission a la fin du débat ne donne pas d'avis, reste neutre et si vous nous avez indiqué que les projets examinés par la CNDP se terminaient en 3/3 : 1/3 de réalisé tel que, 1/3 de réaliser avec des modifications et 1/3 était abandonnés, ici pour le grand stade la sensation que tout est joué est forte.

Pour cela, il suffit de regarder certaines interventions à la commission culture de l'Assemblée nationale où l'examen du projet donne l'impression non pas de neutralité mais de partialité du président et de certains députés, ce doit être ça la bonne franquette du rugby, alors que nous jouons avec des centaines de millions qui rapporteront aux marchands et coûteront aux contribuables et à cela ajoutons la panneau publicitaire de 100 m2 apposé sur le fronton de l'hôtel de l'Agglo d'Evry Centre Essonne (http://www.agglo-evry.fr/La-Communaute-d-agglomeration qui n'a même pas attendu la fin du débat public pour conjuguer au présent et oublier le mot projet pour parler du grand stade.

Merci de m'avoir écouté lors des réunions publiques et merci là de m'avoir lu.
Cordialement


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Le débat s'est terminé le 21 février 2014, cette fonctionnalité n'est plus active














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LES COMMENTAIRES

Entièrement, totalement, absolument d'accord

Ajouté par Alain LEVEQUE (COLOMBES), le 16/02/2014 [Origine : Site Internet]

Bonjour,

C'est en gros ce que je voulais dire (avis N° 25), j'aurais aimé le formuler aussi bien ...
La CPDP avait apporté une réponse.
Cordialement

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Réponse du président de la CPDP

Ajouté par Jacques ARCHIMBAUD (PARIS), le 25/02/2014 [Origine : Site Internet]

Monsieur,
Nous avons bien pris connaissance de votre avis sur le débat public et nous vous remercions pour votre participation à ce débat que ce soit lors des réunions publiques ou sur internet.
M. Leveque a raison de signaler qu'il avait émis un avis proche du vôtre auquel nous avons apporté des éléments de réponse, quant au nombre de citoyens qui ont pu s'exprimer au cours des réunions publiques et sur internet, et au fait de prendre une ou plusieurs questions à la fois (voir l'avis 25).
Comme vous le soulignez à juste titre, certaines réunions se sont déroulées dans un contexte particulier en raison de la proximité des élections électorales, notamment celle du 30 janvier à Evry. Par respect du principe d'équivalence et des fondements de notre démocratie représentative, nous ne pouvons pas néanmoins ne pas accorder la parole à un élu souhaitant intervenir de la salle ; nous avons veillé à en maîtriser le temps de parole afin de ne pas pénaliser les interventions du public et de la société civile. Notre commission a ainsi oeuvré pour que les réunions soient des lieux et moments d'échange et d'expression pour l'ensemble des parties prenantes au débat, et nous nous attachons désormais à en écrire un fidèle compte rendu.
Le déploiement de la banderole sur la façade de l'hôtel de l'agglomération est, comme vous le précisez également, en contradiction avec la réserve que la maîtrise d'ouvrage devrait adopter en termes de communication publique au cours du débat public. Je l'ai souligné au cours de mon discours introductif (http://grandstaderugby.debatpublic.fr/docs/reunions-publiques/130214/gdstaderugby-reunion-paris-discours-introductif-archimbaud.pdf) à la réunion de synthèse du débat, aux côtés du lancement du programme de debentures par la FFR à propos duquel nous avons également formulé des regrets. A partir du 21 février, notre commission va s'attacher à établir un compte rendu qui consignera les points de vue exprimés et les questions soulevées. Le président de la CNDP en rédigera le bilan. Nous formulerons des recommandations pour la poursuite du dialogue avec les citoyens, dans la mesure où la maîtrise d'ouvrage confirmerait son souhait de réaliser le projet. Nous espérons que ce processus sera à même de vous démontrer que tout n'est pas joué et que l'expression du public a toute sa place dans les phases d'élaboration des grands projets.

Cordialement

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