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 / Réponses aux questions

Voici les questions posées par le public par mail, par courrier ou lors des réunions publiques. Nous affichons les questions et les réponses.

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Thème séléctionné : horizons lointains

Question n°214 de : benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 24/04/2006
est-ce que ce projet de recherche sur la fusion est le plus futuriste dans le domaine de la production d'energie ou existe-t-il des projets encore plus futuristes attendant dans des cartons ?

Réponse du   04/05/2006
Réponse telle que nous l'a transmise la personne publique responsable du projet :

Le futurisme est une notion qui sous entend un grand éloignement de la réalité. De ce point de vue, l’énergie de fusion par confinement magnétique a réalisé des progrès substantiels au cours des deux dernières décennies qui permettent de mieux tracer la route qu’il reste à faire pour atteindre le niveau d’un réacteur produisant de l’électricité.. Ce réacteur pré-industriel a été étudié du point de vue économique à la demande de la Commission européenne. Le résultat indique que cette énergie pourrait rivaliser avec les autres formes de production d’énergie si on tient compte du coût environnemental de l’énergie à l’horizon 2050.
Parmi les projets qui ont pu être évoqués, on peut citer la captation de l’énergie solaire à partir de voiles de réception géants satellisés et transférant leur énergie par des faisceaux de microondes jusqu’à des récepteurs terrestres. Un tel projet paraît se heurter à des difficultés techniques mais aussi en termes de rentabilité, de coût d’investissement et de longévité.

L’Agence ITER France

Question n°189 de : benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 13/04/2006
ITER et son démantelement :
- Quelle est la nécessité de démantelement d'ITER ?
- La construction d'ITER intégre-t-elle la phase de démantelement ?
-Il y a t-il une possible sous-évaluation du cout du démantelement ?
- La durée de démantelement ne risque-t-elle pas d'etre réduite par rapport à la durée prévue afin d'en diminuer le cout mais aux dépends de risques sanitaires et environnementaux accrus: radioactivité encore importante, travaux de déconstruction hatifs, contrôles réduits, etc ?

Réponse du   25/04/2006
Réponse telle que nous l'a transmise la personne publique responsable du projet :

En France, selon la réglementation applicable à toutes les installations nucléaires de base en France, l’exploitant nucléaire doit « préciser les dispositions destinées à faciliter le démantèlement ultérieur de l'installation » en application de l’article 3 du décret n°63-1228 du 11 décembre 1963 relatif à la création des installations nucléaires modifié par le décret 2002-255 du 22 février 2002. L’exploitant nucléaire s’engage à respecter l’autorisation qui lui a été accordée sur la base de dossiers donnant les caractéristiques de l’installation et de son fonctionnement, les mesures prises pour faire face aux risques et en limiter les éventuelles conséquences, y compris les dispositions prévues pour le démantèlement. Tout écart par rapport à cette autorisation durant l’exploitation d’ITER pourrait entraîner l’arrêt immédiat de l’installation.

Les ressources financières pour le démantèlement d’ITER seront constituées durant la phase d’exploitation. Ces ressources ne pourront en aucune façon être utilisées pour d’autres applications. L’évaluation du coût du démantèlement a été fait par l’équipe internationale sur la base de plusieurs données et sur le retour d’expérience acquis par différents partenaires.
S’agissant du démantèlement, avant d’engager tout travaux, l’exploitant nucléaire doit fournir différentes études à l’autorité de sûreté expliquant quelles mesures il prévoit, selon quel rythme et quels moyens techniques et humains. Une fois approuvé par l’autorité de sûreté, le plan d’actions proposé devra être ensuite suivi. Toute évolution de ce plan nécessiterait une autorisation préalable de l’autorité de sûreté qui en assure également le contrôle.
La phase de démantèlement sera précédée d’une phase de cessation définitive d’exploitation pour les opérations suivantes : retrait des composants internes par des moyens robotisés et démontage et décontamination de plusieurs dispositifs comme le circuit primaire de refroidissement et de l’installation de traitement du tritium.
La phase de démantèlement comprendra plusieurs phases :
- Durant la première année, découpage de la paroi interne de la chambre à vide tout en conservant l’intégrité de l’alvéole en béton qui contient l’ensemble de la machine ;
- Démontage du couvercle de l’alvéole en béton et préparation des installations de traitement des déchets les 2ème et 3ème année ;
- Démontage de l’ensemble de la machine à l’intérieur de l’alvéole pendant les trois années suivantes ;
- Démantèlement des équipements annexes (tuyauteries, circuits électriques…) et démolition des bâtiments les quatre dernières années.

L’Agence ITER France

Question n°138 de : Eldin Roland-  13090 Aix-en-Provence - le 30/03/2006
-Quand est-ce qu'on peut espérer de l'électrcité produite par fusion nucléaire en France ?
-Sont-ils déjà prévus des sites en France pour l'installation des centrales de production par fusion ?

Réponse du   05/04/2006
Réponse telle que nous l'a transmise la personne publique responsable du projet :

Si avec ITER, les scientifiques réussissent à démontrer la faisabilité de la fusion comme une source d’énergie, l’étape suivante consistera à démontrer l’efficacité technique et économique de ce mode de production d’électricité. Ce sera alors l’objectif du démonstrateur préindustriel (DEMO) qui devra démontrer que la technologie mise au point permettra d’atteindre un prix du kWh compétitif, à partir de 2050, c’est à dire à une époque où le coût de l’énergie sera sensiblement plus élevé qu’aujourd’hui.
Aucun site n’est à ce jour envisagé pour l’implantation ni d’un démonstrateur, ni d’un prototype industriel. Toutefois on sait, à l’heure actuelle, que le mode de refroidissement d’une centrale à fusion sera similaire à celui d’une centrale à fission impliquant la proximité de grands fleuves ou d’un bord de mer.

L’Agence ITER France

Question n°131 de : benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 23/03/2006
Politique d'emploi des éventuels futurs réacteur de fusion industriels :
est-ce que les réacteurs de fusion auront les memes problématiques d'emploi que les réacteurs de fission actuels ou seront les éviter :
- c'est à dire une production centralisée décidée à haut niveau sans concertation des populations et instances dirigeantes locales et sans proposer d'alternative
-versements élévés de subventions aux communes pour accepter ce type d'installation
- forte puissance produite loin des lieu de consommations, nécessitant des capitaux et ivestissements lourds (infrastructures, sécurité, etc) pour mise en oeuvre
- problématique du cout global du KWatt produit
- qui dit production centralisé dit installation de lignes THT
- incapacité à produire autre qu'en régime de base sans répondre aux pointes, les plus polluantes
-est-il encore temps d'y réfléchir ? : des petits réacteurs de fusion de petites puissance prohces des lieux de consommations peuvent-ils etre rentables, moins polluants et plus sécurisés ?, est-il possible d'avoir des réacteurs de fusion à puissance variable et non en puissance continue ? Pourquoi partir sur un dimensionnement de gros réacteurs à1500 MW ?

Réponse du   11/04/2006
Réponse telle que nous l'a transmise la personne publique responsable du projet :

Les réponses aux questions posées ne relèvent pas que de solutions techniques et scientifiques mais dépendent aussi de choix politiques et de société. Toutefois, nous pouvons apporter quelques éléments d’information afin d’éclairer cet échange.

Les études actuelles indiquent que le coût du kWh électrique diminue avec l’augmentation de la puissance nominale du réacteur.

Les études relatives au futur réacteur de fusion produisant de l’électricité s’appuient sur des puissances comparables aux centrales actuellement en fonctionnement (réacteurs à eau sous pression). Aujourd’hui, l’implantation géographique des centrales nucléaires n’est pas synonyme d’éloignement des lieux de consommation. Il n’y a pas de raison particulière pour que cela soit différent dans le cas des réacteurs de fusion. Par exemple, un des critères de choix pour le réacteur nucléaire actuellement en construction en Finlande a été la puissance maximale (1500 MW). Il est construit à proximité d’usines de fabrication de papier qui consomment une très grande quantité d’énergie de manière très centralisée.

Deux éléments de réponse à cette remarque :
- Un réseau fortement interconnecté permet de réduire le nombre de centrales
- Les lignes THT permettent de réduire les pertes lors du transport.

Il y a peu d’études à ce sujet. Les réacteurs de fusion devraient pouvoir travailler jusqu’à 50 % de leur puissance nominale. On peut aussi utiliser l’énergie produite en période creuse pour stocker de l’énergie à utiliser en période de pointe (par exemple dans des bassins hydrauliques d’accumulation) : cela permet d’optimiser la puissance des centrales disponibles. Sans le stockage de l’énergie, il est nécessaire de construire des centrales qui ne fonctionnent que pendant un temps très limité.

Sans exclure l’hypothèse de petits réacteurs, il convient de savoir, néanmoins, que cela conduirait à augmenter le coût du kWh. Le suivi de charge est a priori possible entre 50 et 100 % de puissance nominale. Le dimensionnement pris dans une étude ne correspond pas à un choix définitif. Il y a par ailleurs plus d’études pour des réacteurs de 1000 MW que de 1500 MW.

L’Agence ITER France

Question n°119 de : Barrau Héléne-  13001 Marseille - le 21/03/2006
Honnetement, compte tenu du besoin de construire DEMO après ITER, dans quelle échéance raisonnable pouvons nous penser disposer d'un réacteur capable de produire de l'énergie en lieu et place des centrales à fission?

Réponse du   05/04/2006
Réponse telle que nous l'a transmise la personne publique responsable du projet :

S’inscrivant dans l’histoire du développement de la fusion, ITER succédera à plusieurs installations de recherche, chacune ayant permis de maîtriser des paramètres essentiels : records de puissance de fusion en Angleterre avec le JET, records de température et obtention d’un plasma de grande densité au Japon avec le JT 60, et contrôle d’un plasma durant plus de six minutes en France avec Tore Supra à Cadarache. ITER sera la première installation de recherche qui réunira simultanément toutes ces conditions requises pour obtenir un plasma en combustion (densité, température, durée de confinement). Cela constitue une étape majeure sur les plans scientifique et technique puisqu’il s’agit de démontrer la faisabilité de la fusion comme une source d’énergie industrielle.
Cette étape franchie, il restera à démontrer l’efficacité technique et économique de ce mode de production d’électricité. Ce sera alors l’objectif du démonstrateur préindustriel (DEMO) qui devra démontrer que la technologie mise au point permettra d’atteindre un prix du kWh compétitif ( à partir de 2050, c’est à dire à une époque où le coût de l’énergie sera sensiblement plus élevé qu’aujourd’hui).

Le problème de l’approvisionnement énergétique sera une des questions clé du 21ème siècle et le développement dès maintenant de solutions qui peuvent garantir une production d’énergie massive et concentrée dans le respect de l’environnement doivent être étudiées. Si la fusion arrive tard par rapport aux inquiétudes actuelles traduisant les tensions visibles sur l’approvisionnement des énergies fossiles, la raréfaction des ressources est réelle. C’est pourquoi il est important de préparer les solutions à moyen et long terme dès maintenant.

L’Agence ITER France.

Question n°71 de : Desmouceaux Philippe-  06610 La Gaude - le 20/02/2006
A partir de la conférence du prix Noble, Hans Bethe, vous devriez précisez aux questionneurs qui sont inquiets pour les risques et les conséquences liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire, que ceux-ci sont dérisoires par rapport à ceux qui apparaitraient si l'humanité venait à manquer d'énergie pratique et bon marché?

Compte rendu en anglais de la conférence du professeur H Bethe.

Réponse du   27/02/2006
Réponse telle que nous l'a transmise la personne publique responsable du projet :

Nous vous remercions vivement de votre intérêt pour le débat public et pour votre contribution.
Nous vous remercions également pour tous les articles que nous avons reçus également par courrier le 22 février 2006 dont nous ferons bon usage au cours des semaines à venir.

Question n°70 de : Desmouceaux Philippe-  06610 La Gaude - le 20/02/2006
Si ITER démontre que la fusion ne pourra jamais se substituer à la fission, condamnée comme les autres énergies fossiles, nous n'aurions comme seule alternative que le scénario catastrophe : sobriété/solidarité sur une de vos chartes.

Pourriez vous indiquer clairement qu'elles en seront les conséquences pratiques pour la population?

Edito d'Alfred Sauvy: catastrophe en rose.

Réponse du   22/02/2006
Réponse telle que nous l'a transmise la personne publique responsable du projet :

Les recherches dans le domaine de la fusion n’ont pas vocation à remplacer une énergie par une autre.
Les recherches sur la fusion s’inscrivent dans un contexte énergétique marqué à la fois par des besoins en énergie croissants (la consommation totale d’énergie dans le monde pourrait être 2 à 5 fois plus importante en 2100) et des réserves en énergie fossiles en baisse. Il est de notre responsabilité collective de proposer aux politiques une palette de solutions la plus large possible et d’ouvrir les perspectives ; l’objectif est de disposer, le moment venu, des éléments qui pourraient faire partie du futur « bouquet énergétique » visant à :
-contribuer à l’indépendance énergétique nationale ;
-mieux préserver l’environnement en particulier grâce aux énergies non génératrices de gaz à effet de serre ;
-garantir un prix compétitif de l’énergie et son accès tous.

Quant aux conséquences du scénario « solidarité-sobriété », élaboré par le World Energy Council, il montre effectivement combien la question énergétique est majeure et qu’elle peut être, potentiellement, à l’origine de tensions géopolitiques.

Pour entrer plus dans le détail de ces études complexes et de leurs variantes, nous vous invitons à consulter le site http://www.worldenergy.org/wec-geis/edc/scenario.asp.

L’agence ITER France