Recherche par mots clés ou par thématique

Autre recherche
Retour à la liste des documents

Documents

Chapitre I - Pour replacer l'espace central français au coeur des dynamiques nationales et européennes.pdf



Les dynamiques contrastées du territoire du centre de la France

I.1.1 Les dynamiques contrastées du territoire du centre de la France

Le territoire du projet présente des réalités très diverses, du point de vue de sa situation et de son évolution démographique et économique.

Au-delà des deux grandes métropoles d’envergures européenne et mondiale que sont Lyon et Paris, les grands foyers de croissance démographique et économique du territoire sont concentrés dans l’aire urbaine d’Orléans, sous influence parisienne, et dans celle de Clermont-Ferrand, en relation avec la métropole lyonnaise.

Quant aux villes moyennes, leur développement est plus ou moins affirmé, selon qu’elles ont réussi ou non leur reconversion industrielle. Ce dynamisme économique s’appuie sur une organisation en réseau, qui permet des coopérations au niveau régional et national, voire international.

A. De grands foyers de croissance démographique et économique

Orléans

Située à 120 km de Paris, Orléans bénéficie d’une situation sociale et économique particulièrement favorable.

Avec ses 370 000 habitants, l’aire urbaine d’Orléans connaît un essor démographique dû à un solde naturel positif (+ 0,7% en 2006). Entre 1999 et 2006, l’aire urbaine a en effet gagné 14 000 habitants et 19 000 emplois ont été créés. Le taux de chômage y est, en 2007, de 3 points inférieur à la moyenne nationale ; le revenu moyen des ménages, supérieur de 5,5 points.

Le dynamisme économique et démographique de la ville repose aujourd’hui sur deux moteurs : les liens étroits qu’elle entretient avec la métropole parisienne et la dynamique qu’elle a su créer sur son territoire à partir de ses propres ressources.

Les relations d’Orléans avec la capitale se manifestent de multiples façons : 30 % des salariés de l’aire urbaine travaillent, en 2004, pour des sièges sociaux parisiens. Le nombre de migrations domicile-travail vers Paris et l’Ile-de-France s’élève à près de 9 600/jour, avec trois fois plus d’orléanais qui se déplacent vers Paris que de Franciliens vers Orléans.

Aujourd’hui encore, la stratégie de développement d’Orléans est largement orientée vers Paris grâce, notamment, aux délocalisations administratives (la plus connue est celle du Centre national de chèques postaux) et dans le tertiaire avec la présence de grands groupes pharmaceutiques (Servier, Novartis, Pfizer),
cosmétologiques (Dior-LVMH, Shisheido, Caudalie), informatiques et électroniques (Thalès, IBM) et agroalimentaires (Cargill). L’activité dans ce secteur est conséquente, avec un taux d’encadrement nettement plus élevé que dans les aires urbaines similaires (14,4 % des emplois en 1999 contre une moyenne de 11,7%).

En même temps, Orléans a su se spécialiser à travers des pôles de compétitivité comme Elastopole, S2E2, Nekoé ou Cosmetic Valley. Ce dernier fédère près de 400 entreprises rassemblant 34 000 emplois et a pour objectif de devenir le premier pôle mondial, en créant 4 à 5 000 nouveaux emplois sur 10 ans. Grâce à ce dernier pôle, des coopérations étroites sont menées avec d’autres villes, comme Paris, bien sûr, mais aussi Blois, par exemple. Des collaborations institutionnelles sont, en outre, à l’étude entre les deux villes du Centre, à propos du nouvel hôpital La Source.

Les pôles de compétitivité mobilisent aussi les acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur. L’université d’Orléans accueille 16 000 étudiants, encadrés par plus de 1 100 enseignants et enseignants-chercheurs, répartis sur quatre sites (Orléans, Bourges, Chartres et Châteauroux/Issoudun). Deux projets permettront d’intégrer les étudiants de l’université d’Orléans dans le
centre de la ville : la transformation de l’ancien évêché en centre universitaire et de recherche dès 2013 et l’accueil de 1 500 à 2 000 étudiants sur le site Madeleine en 2015-2016.

Définitions...

Aire urbaine : Ensemble de communes d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle urbain et de communes rurales ou d’unités urbaines.

Le solde naturel : Différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Il est positif lorsque le nombre de naissances est plus important que le nombre de décès.

Un pôle de compétitivité regroupe des entreprises, des établissements d’enseignement supérieur et des organismes de recherche publics ou privés, afin de mettre en œuvre, par synergie, des projets de développement économique et d’innovation.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année.

Le Produit intérieur brut (PIB) est la valeur totale de la production interne de biens et services dans un territoire donné, au cours d’une année, par les personnes résidant à l’intérieur de ce territoire. C’est aussi la mesure du revenu provenant de la production dans un territoire donné.

Clermont-Ferrand

Au coeur d’un réseau urbain dense et s’étendant sur 120 km, l’aire urbaine de Clermont-Ferrand compte 429 000 habitants, la plaçant parmi les vingt premières de l’hexagone. Elle enregistre un accroissement de population de l’ordre de 0,6% par an, un chiffre qui se rapproche progressivement de la moyenne nationale (+0,7%/an).

Clermont-Ferrand se caractérise par un dynamisme économique exemplaire, révélateur d’une mutation réussie : de grand centre urbain intensément industriel, en raison de la présence de Michelin, la capitale régionale présente un profil économique diversifié qui rayonne sur une large part du Massif Central et même au niveau mondial. Cette bonne santé économique se reflète
dans la manière dont la ville a su se doter, en l’espace d’une vingtaine d’années, d’équipements sociaux (le Nouvel Hôpital d’Estaing), culturel (le Zénith), sportif (l’extension du stade Marcel-Michelin) et accueillir des évènements très couverts médiatiquement (le Festival international du court-métrage).

Clermont-Ferrand peut compter sur deux points forts. Elle est, d’une part, le siège d’entreprises de rayonnement international – Michelin, numéro un mondial du pneumatique, Limagrain, numéro un mondial des semences et Aubert-et-Duval, l’un des leaders des produits métallurgiques - et de grands groupes industriels - Société des Eaux de Volvic, Merck-Sharp & Dohme-Chibret. La politique de recherche, publique ou privée, qui y est menée est plus génératrice
d’activités qu’ailleurs : près de 8 500 emplois en 2005, soit 28% du total contre 15% pour les autres aires urbaines. Clermont-Ferrand investit 2,5 % de son PIB pour la recherche et le développement, contre 1,7% en moyenne nationale. L’université, qui compte près
de 15 000 étudiants, possède l’un des douze pôles de recherche et d’enseignement supérieur de France.

D’autre part, la ville accueille un pôle de compétitivité, Céréales Vallée. Elle constitue un centre majeur de deux autres pôles, ViaMéca, basé à Saint-Etienne, qui regroupe des petites et très petites entreprises mécaniques dispersées dans plusieurs régions, et Elastopole, basé à Orléans, qui ambitionne de devenir un pôle de référence à l’échelle européenne dans le domaine des caoutchoucs et des polymères. Enfin, plusieurs laboratoires clermontois collaborent au Cancéropole Lyon-Auvergne-Rhône-Alpes.

Rhône-Alpes est le premier client et fournisseur de Clermont-Ferrand et de l’Auvergne en général : 60% des échanges économiques clermontois s’effectuent avec Lyon, 25 % des sorties et 35 % des entrées de marchandises en Auvergne se font en relation avec Rhône-Alpes. Les échanges se réalisant de plus en plus à l’échelle d’un centre-est de la France, Clermont-Ferrand
a choisi tout naturellement d’accentuer sa coopération avec la métropole lyonnaise.

Cependant, l’attractivité de Clermont-Ferrand reste fragile. Ainsi, le solde migratoire des 25-39 ans est déficitaire dans l’aire urbaine entre 1999 et 2006. Le solde migratoire global est positif, mais dans des proportions sensiblement moindres que dans les franges
de l’est, du sud et du sud-ouest du Massif Central, qui bénéficient de l’influence de Lyon, Montpellier et Toulouse.

Les projections à l’horizon 2030, établies par l’Insee, font apparaître que les dynamiques orléanaises et clermontoises ont besoin d’être confortées.

Orléans a besoin d’asseoir ses ambitions nationales et internationales, et de donner davantage de crédit à l’implantation
d’activités innovantes à valeur ajoutée, technologiques et scientifiques.

De son côté, la situation démographique de Clermont-Ferrand à l’horizon 2030 apparaît fragilisée : la part des 25-29 ans pourrait baisser de 11% dans l’aire urbaine clermontoise alors qu’elle devrait
augmenter de 5% dans les aires urbaines comparables.

B. Des villes moyennes qui se renforcent et se restructurent

Le reste du territoire du projet est caractérisé par la présence d’un nombre important de villes moyennes affectées, à des degrés divers, par les restructurations industrielles de ces dernières décennies. Face à la concurrence internationale, leur processus de reconversion est, en outre, inégalement avancé.

De telles situations économiques ont, bien sûr, des répercussions démographiques. Certaines villes ont été plus épargnées socialement et/ou se sont plus facilement adaptées, enclenchant un processus positif en matière démographique. D’autres villes ont été plus fortement touchées et peinent encore à retrouver le chemin d’une démographie positive.

Voici, région par région, les villes concernées par le projet.

En région Centre