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Question n°77

Equilibre économique d'une liaison ferroviaire

Ajouté par Loïc VALERY (Betton), le
[Origine : Site internet]
Rentabilité/financement

Lorsqu’on parcourt les questions ou interventions, on ressent une forte demande d’irrigation du territoire par le ferroviaire. Pourtant le train reste, me semble-t-il, un moyen de transport de masse. Pouvez-vous, à partir de votre expérience et/ou à partir des données de la bibliographie, nous indiquer à partir de quels seuils de population une liaison ferroviaire entre deux villes peut fonctionner en équilibre économique ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

La rentabilité économique d'une ligne ferroviaire résulte de la mise en regard des revenus des trafics qu'elle engendre (liés au nombre de voyageurs qui l'empruntent) et des coûts associés à cette infrastructure (investissement initial, coûts d'exploitation et de maintenance).

Il existe en France à ce jour trois types de transport ferroviaire de voyageurs :

  • Le TGV, activité commerciale de la SNCF, qui fonctionne sans subvention publique ;

  • Le Train d'Equilibre du Territoire (TET) qui correspond au service grandes lignes entre régions conventionné et organisé sous l'autorité de l'Etat qui compense le déficit d'exploitation de ce service ;

  • Le Train Express Régional (TER) qui est organisé par les Conseils Régionaux pour les services locaux et qui est subventionné également.

Les lignes TER les plus fréquentées se rapprochent de ce que l'on appelle le petit équilibre : les recettes couvrent le coût d'exploitation hors investissement en matériel roulant.

En général, le coût du billet payé par les voyageurs ne couvre pas les coûts d'investissement (achat du matériel roulant, ...), d'exploitation (personnel, électricité, ...), de maintenance des équipements ferroviaires. Ces services sont subventionnés par les Régions. Si nous ne disposons pas de chiffres précis sur le sujet qui relève des relations commerciales entre les Autorités Organisatrices de Transport et leur exploitant, on considère de manière générale que le coût du billet supporte entre 15 et 20% du coût réel des transports collectifs (source : Groupement des Autorités Responsables des Transports, http://www.gart.org/Les-dossiers/Tarification).

L'analyse de la rentabilité socio-économique d'une liaison est nécessairement réalisée au cas par cas. Elle suppose une étude préalable de mobilité et de trafics. Si la démographie fournit une information pertinente sur le potentiel de déplacements, celle-ci doit être complétée par des enquêtes sur les motifs, les distances à parcourir et les caractéristiques socio-économiques des personnes concernées (revenus, valeur du temps...). Sur la base d'études antérieures, des modèles peuvent alors être calibrés pour déterminer la répartition des voyageurs entre modes de transport concurrents, en fonction des caractéristiques du service offert (rapidité, prix, confort, fréquence...).

Cette étude permet de déterminer le mode de transport le plus performant pour chaque liaison. En fonction du nombre de voyageurs, le mode ferroviaire n'est pas toujours le plus pertinent. C'est en effet un mode de transport qui requiert des investissements élevés qui ne peuvent être amortis si la fréquentation est trop faible.

Nous ne disposons pas de bibliographie générique sur ce sujet qui relève d'études spécifiques au cas par cas et de choix d'aménagement du territoire des collectivités locales concernées et de l'Etat.