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Documents du débat
Cahiers d'acteurs
Les cahiers d'acteurs du débat public sont des contributions écrites d'acteurs du débat public, institutionnels ou associatifs, édités par la CPDP au cours du débat. Ils permettent d'éclairer le public, sur des questions touchant les nanotechnologies.
FIDEA
Positionnement général : vue d’ensemble et perspective
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La
FIDEA (Fédération Inter Départementale de l’Environnement Avignonnais),
comme ses statuts l’indiquent, s’intéresse principalement à
l’environnement, dans un cadre géographique large qui englobe le Rhône
et la Durance ainsi que leurs affluents. Notre Fédération associative,
très moderne, opère à partir d’une plate-forme multidisciplinaire qui
comprend à la fois l’environnement, ses pollutions ainsi que leur
encadrement juridique.
C’est donc au niveau général des
pollutions (air, sols, eaux) que la FIDEA, qui mène des études
d’impacts, rencontre les particules de petites dimensions ; particules
qui sont principalement émises par les multiples procédés ou avatars
(incendies d’origine anthropique ou naturelle) faisant appel à la
combustion.
Pour un public non averti nous tenons à préciser
ici que les particules carbonées émises à ces occasions de par leurs
aptitudes à chimisorber les molécules accompagnantes, se présentent,
de fait, comme autant de vecteurs d’entités métalliques,
organométalliques et organiques dont elles exaltent le plus souvent la
réactivité (catalyse supportée) quand elles se déposent sur l’eau, les
sols, les végétaux, voire intègrent un organisme animal ou humain.
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Les
applications faisant appel aux nanocomposites commencent à apparaître
et, déjà, elles font l’objet d’un éventail d’attitudes qui va depuis
l’emphase jusqu’à
l’inquiétude voire l’angoisse.
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De l’emphase |
Au
risque de décevoir beaucoup, la « révolution » nanométrique est le
résultat, dans la grande majorité des cas, de la simple croissance du
rapport Surface/Volume quand on diminue la taille d’un matériau, d’un
objet. Et les lois classiques de la physique comme celle de la chimie
qui y sont rattachées sont de fait encore et toujours d’application
(catalyse, fluorescence, perméabilité et imperméabilité… écrans
lumineux… renforts mécanique… ignifugation… encore et toujours suivent
ces lois). Ce qui change ce sont les rendements, souvent améliorés, de
ces phénomènes (plus vite, plus lumineux, plus résistant…). Rendement
qui le seront encore, d’ici les prochaines décennies, lorsqu’on
atteindra les picomatériaux (10-12 M), puis les femtomatériaux
(10-15 M) avant d’aborder finalement les rivages des clusters, des
atomes et des molécules auxquels certains d’entre-nous rêvent déjà.
Restent
alors à considérer ici les premiers signes avant-coureurs, pratiques,
de la physique et de la chimie quantiques, signes que l’on perçoit au
travers des microscopes à effet tunnel. Mais nous sommes là aux
frontières de la technologie actuelle, frontières qui n’ont pas encore
donné lieu à quelque nouveau matériau que ce soit.
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De l’inquiétude, de l’angoisse, associées
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Il
nous est difficile de nous substituer ici aux professions qui devraient
avoir une bonne connaissance des réactions statistiques de nos
concitoyens vis-à-vis de tels évènements. Mais, pour avoir passé de
nombreuses années à l’avant-garde des matériaux, certains experts de
notre Fédération s’interrogent sur le rôle des nombreux chercheurs, en
France, impliqués dans ce domaine.
Combien de temps consacrent-ils à la diffusion de leurs connaissances vis-à-vis de :
> leur hiérarchie
> leur entourage professionnel (publications, congrès…)
> aux autres (les citoyens)
Une
réponse statistique à ces questions, via un audit approprié, au travers
de toute la recherche française concernée, devrait permettre de lever,
pour une bonne part, l’atmosphère anxiogène qui accompagne les
nanomatériaux et leurs applications. Ceci permettra, alors, de
s’attaquer plus sereinement aux problèmes environnementaux et de santé,
limités mais bien réels, que certains d’entre eux posent. Nous pensons
également, à ce niveau, qu’un tel audit devra révéler la nécessité de
mettre en place le concept de gouvernance transversale pour les
nanomatériaux et les nanoobjets de façon à mieux relier et récompenser
les compétences entre-elles.
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Des nanomatériaux naturels et anthropiques déjà existants
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Le
dossier des maîtres d’ouvrage nous l’apprend, la nature n’a pas attendu
l’homme, que du contraire, pour réaliser ses propres nanoobjets et
matériaux au milieu desquels nous vivons depuis fort longtemps déjà.
Quant
aux nanomatériaux anthropiques, il est important de réaliser ici que
tous les types de combustion de la matière carbonée que nous pratiquons
sont générateurs de particules dont la taille élémentaire est de
l’ordre d’une dizaine de nanomètres, environ (voir photo). Et ceci
depuis les incendies naturels ou non jusqu’aux moteurs thermiques les
plus sophistiqués.
Il va de soit qu’en la matière, nous
sommes nombreux à être les Messieurs Jourdain des nanomatériaux qui,
par la force des choses, ne sont pas, et de loin, suffisamment pris en
compte par la plupart d’entre-nous, professionnels compris. Cette
situation, regrettable mais bien réelle, est ainsi responsable, pour
partie, d’effets dommageables sur notre santé et notre environnement
(on notera ici, néanmoins, l’évolution rapide des normes « poussières
», ces dernières années, dont la dernière en date – la norme sur les
2,5 µm – n’est pas encore suffisante et devra continuer d’évoluer pour
rencontrer les nanoparticules déjà existantes comme celles qui
arrivent).
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Des nanomatériaux actuels et en voie de développement : aspect santé et environnement
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> Au niveau des investigations et de la production
Que
chacun de nous se rassure, si le passage en revue des technologies
utilisées pour générer et mettre en œuvre les nanomatériaux révèle des
technologies relativement sophistiquées, celles-ci sont déjà connues
depuis plusieurs dizaines d’années déjà. Ce qui les différencient
d’année en année est le lent, patient et formidable travail
ingénièrique de perfectionnement dont elles sont l’objet. Il en est de
même des enceintes de plus en plus vastes dans lesquelles ces
techniques sont utilisées. Nous comprenons ici l’étonnement de beaucoup
qui ont cru « au miracle d’une nouvelle ère » ; nous en sommes désolés,
ce n’est pas de miracle qu’il s’agit mais bien du résultat des efforts
à la fois conjugués (une analyse fine des brevets internationaux le
montre) et souvent concurrentiels de milliers de personnes très
qualifiées tant aux USA qu’en Europe.
En ce qui concerne
plus spécifiquement le travail avec ces nanomatériaux, les moyens de
protection existent ou peuvent être relativement facilement adaptés. Il
s’agit donc ici de déployer les mesures et les moyens appropriés ;
situation qui n’est vraiment pas neuve pour l’industrie et les
autorités impliquées et ce d’autant plus que le nombre de travailleurs
concernés sera relativement modeste.
Cette situation
favorable devra, toutefois, être conduite sans le moindre laxisme : un
suivi médical des personnes actives sera réalisé, dès le début des
opérations ; les industriels ou labos actifs devront contracter des
assurances pour leur personnel et subvenir à la mise en place d’un
ensemble de laboratoires de contrôles des objets et des matériaux
renfermant des nanoparticules (voir paragraphe suivant).
A
tous niveaux, celui du public compris, un étiquetage approprié des
emballages sera réalisé. Cet étiquetage portera obligatoirement la
mention NANO (éléments concernés) : par exemples : NANO (Ti, Al, Si)
pour un cosmétique qui en renferme, NANO (Cr, Co) pour certains
alliages ou compositions…
> Au niveau des usages (stockage et recyclage inclus)
Il
est clair et absolument pas nouveau dans la démarche, que des tests de
dispersion et de perte des nanomatériaux présents dans des objets lors
de leurs usages, stockage, recyclage ou destruction doivent être
conduits dans des labos agréés avant toute autorisation d’accès au
marché.
Et il est important de remarquer ici qu’il est
illusoire voire dangereux de dissocier les nanomatériaux présents dans
un objet de son environnement matériel. C’est l’ensemble qui doit faire
l’objet de tests appropriés.
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Premières conclusions
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Comme
nous venons de le voir, les nanomatériaux de synthèse commencent à
apporter une série de propriétés utiles au monde complexe et varié des
matériaux. Leurs productions, leurs usages et leurs recyclages font
appel à des techniques sophistiquées qui existent déjà et qui sont bien
maîtrisées. Toutefois, il conviendra, dès à présent de mettre en place
une série d’organismes agréés aux tests desquels devront être
obligatoirement soumis tout matériau ou objet renfermant des
nanoparticules avant que d’accéder au marché. Un étiquetage généralisé,
professionnel et public, sera mis en place et comprendra la mention
NANO (suivi des éléments atomiques qu’il renferme).
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Les
nanomatériaux n’étant qu’une étape utile, comme l’étaient et le sont
encore leurs prédécesseurs millimétriques et micrométriques, avant que
d’aborder, dans les prochaines décennies, les Pico et les Femto
matériaux, il y aurait lieu, dès à présent, de prévoir une structure
évolutive pour les labos agréés à mettre en place et d’introduire, dans
la recherche française concernée, le concept de gouvernance
transversale ; gouvernance sans laquelle une efficacité suffisante ne
sera pas atteinte (trop peu de brevets au regard de beaucoup de
publications tous azimuts) avec pour conséquence une exclusion de plus
en plus marquée des étapes successives de la conquête et du contrôle
des matériaux et partant un prix de plus en plus élevé à payer pour
accéder à leurs produits dérivés (coûts des licences).
L’Equipe technico-scientifique de la FIDEA
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Fédération Inter Départementale de l’Environnement Avignonnais
23 chemin des Barthelasses
84510 Caumont / Durance
E-mail : fed.interdep.env@orange.fr
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