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Document : Dossier du Maître d'ouvrage - Partie 3


Rubrique : Des enjeux majeurs en termes de compétitivité

Pour tirer parti de ces nouvelles propriétés, chercheurs et industriels ont imaginé deux voies : procéder par miniaturisation, voie dite descendante ou top-down ou directement par assemblage d’atomes, voie ascendante ou bottom-up. (Lire page 13).
Ces procédés s’appliquent, de fait, à des activités différentes : la démarche descendante conduit à l’élaboration et la mise en œuvre de nanomatériaux comme produits intermédiaires de transformation ; la démarche ascendante concerne surtout les technologies de l’information. Dans les deux cas, les potentialités d’innovation sont très importantes et elles touchent tout autant les procédés de mise en œuvre que les produits.
Pour valoriser ce potentiel d’innovation, il faut toutefois mobiliser des moyens considérables et recourir à la production de masse qui permet ainsi de rentabiliser les investissements. Les nanotechnologies apparaissent paradoxales : d’une part, certaines de leurs applications envahissent des produits à faible valeur ajoutée technique mais massivement consommés (articles de sport, revêtements pour carrosserie automobile, surfaces autonettoyantes) et d’autre part, elles permettent la réalisation de systèmes complexes de très haute technicité, mais produits de façon plus ciblée, comme tout ce qui touche à la nanoélectronique ou à la nanobiologie.
Par ailleurs, la compétition internationale s’intensifie et le positionnement définitif des pays émergents et des pays très développés dans le leadership durable des nanotechnologies est loin d’être établi. Il est donc crucial de se positionner sur ce secteur, que ce soit en amont sur les activités de recherche (pour disposer d’une recherche compétitive au niveau mondial) et en aval sur la valorisation des inventions. Seuls les pays qui résoudront ce double challenge seront des acteurs économiquement viables sur le long terme.
Ce contexte, marqué par l’incertitude sur le positionnement des acteurs et la concurrence exacerbée, impose aux décideurs publics de se positionner sur certains créneaux et d’y affecter les moyens nécessaires. Les choix d’investissements doivent être guidés non seulement par les critères classiques de retour économique (chiffre d’affaires, emplois créés), mais également, sur ce segment très sensible, par la confrontation à l’acceptabilité sociétale. Ne serait-il pas contre-productif de lancer des produits issus de nanotechnologies n’apportant pas un avantage concurrentiel ou socio-économique indiscutable, en raison notamment du coût des recherches à mener et du poids de la balance bénéfices risques des nanotechnologies ?
Le succès résulte de la résolution gagnante d’une équation à trois inconnues : du côté de la science et de la technologie, ce qui est possible techniquement ; du côté de la société, ce qui est acceptable et souhaitable par le citoyen ; et, du côté du marché, ce qui est susceptible de répondre à une demande du consommateur. C’est au travers de cette problématique que doit s’évaluer la pertinence de la recherche appliquée.

Le maître d'ouvrage