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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Décembre

Question de RICHARD Françoise - le 17/12/2009
La rénovation thermique des bâtiments existants est un enjeu essentiel de la politique énergétique.

Les nanomatériaux permettront-ils de disposer, pour l'isolation thermique intérieure ou extérieure, de produits moins épais et plus efficaces que les produits actuels ?

Quelles seront les précautions à prendre lors de la pose, en usage courant et en fin de vie (démolition du bâtiment par exemple) ?

Réponse le  19/02/2010

L'intégration de nanoparticules dans les isolants leur confère essentiellement une plus grande résistance au feu. Pour l'instant, elles ne permettent pas encore d'augmenter la résistance thermique des isolants.


Pour l'avenir, le développement de matériaux superisolants ultrafins est attendu et contribera à la performance de la maison à énergie positive.


La question de savoir si les matériaux contenant, puis libérant des nanoparticules ont une incidence sur la santé n'est pas tranchée; c'est pourquoi l'agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail recommande une traçabilité.


En l'attente de données précises sur d'éventuels effets, il convient, comme pour bon nombre de produits, de respecter les prescriptions et les usages, de manipuler les matériaux avec précaution, en respectant leur intégrité, et d'éviter le contact direct avec les composants en se munissant, par exemple, de gants et de masques.

Question de DELOUX Xavuer - le 17/12/2009
Dans les médias, bon nombre de reportages sont consacrés aux maisons "écologiques". Panneaux solaires, collecteurs d'eau, pompes à chaleur, double peaux... sont autant de caractéristiques mises en avant pour témoigner des améliorations énergétiques de l'habitat individuel.

Toutefois, pourriez-vous nous indiquer si des débouchés issus des nanotechnologies concerneront les économies d'énergie réalisables par un particulier résidant en appartement.
Y-a-t-il des applications concrètes concernant l'éclairage, l'isolation, l'économie d'eau....

Réponse le  19/02/2010

Les nanotechnologies trouvent des applications dans des matériaux, équipements, et notamment dans un ensemble d'appareils électroniques, utilisés dans les logements. Leur usage peut concourir à une meilleure gestion de l'énergie.


Tout appareil électronique contenant des nanoparticules installé dans un bâtiment au service de la performance peut participer à la réalisation d'économies d'énergie. La lampe basse consommation contient des éléments électroniques dans lesquels peuvent se trouver des nanoparticules. Le vitrage rendu auto-nettoyant par un traitement dans lequel entrent des nanoparticules conserve une plus grande efficacité dans le temps pour transmettre la chaleur solaire s'il est convenablement orienté. Un panneau photovoltaïque utilise des nanoparticules et participe à une moindre consommation d'énergie fossile.

Question de MASCLE Françoise - le 17/12/2009
Utilisation des nanotechnologies pour l'éclairage des locaux et l'éclairage public (économie, confort, esthétique,...). Les ampoules basse consommation actuelles aux bilans économique et écologique incertains ne seront-elles pas dépasses à brève échéance ? Faudra-t-il une filière spécialisée de recyclage / élimination ?

Réponse le  11/03/2010

Les ampoules désignées par les mots "basse consommation" ne font pas appel aux nanotechnologies. Néanmoins, la question de leur recyclage se pose, d'autant que ces ampoules contiennent du mercure dont l'usage doit être strictement encadré.


Les nanotechnologies sont toutefois utilisées dans les technologies d'écalairage via les dispositifs appelés diodes électroluminescentes (LED en abréviation anglo-saxonne). Ces dispositifs utilisent l'effet photoélectrique qui transforme un courant électrique en photons, donc en lumière dans les semi-conducteurs. Des alliages de plusieurs semiconducteurs sont généralement utilisés. Ces dispositifs sont déjà présents dans des applications courantes (lampes de poche), dans l'éclairage automobile, dans l'éclairage urbain et, de plus en plus, dans l'éclairage domestique.


Ces diodes présentent de nombreux avantages. Il est possible d'obtenir des surfaces éclairantes (et non plus des sources ponctuelles comme avec les ampoules traditionnelles) et donc de bénéficier d'un éclairage homogène, non agressif et de ce fait plus confortable. Un autre avantage non négligeable est le rendement extrêmement favorable, autour de 70%.Leur durée de vie, liée à leur rendement, est beaucoup plus importante (50000 heures) que pour les autres sources de lumière (8000 pour les ampoules à basse consommation). Une généralisation de ce type d'éclairage urbain permettrait d'économiser au moins la moitié de l'énergie consommée dans ce domaine, et comme cet éclairage représente 15% de toute l'énergie consommée sur la planète, les économies résultantes seraient considérables. En outre elles n'émettent pas de rayonnement comme le font les ampoules à basse consommation et ne contiennent pas de mercure. Leur recyclage est aussi plus simple, puisqu'il s'agit fondamentalement de composants électroniques.


Pour ces dispositifs, comme pour tous les systèmes à base de nanotechnologies, la fin de vie est une étape importante qu'il convient de gérer au mieux. L'émergence de filières dédiées au recyclage de divers produits ayant des caractéristiques particulières s'impose progressivement. C'est déjà le cas, notamment, pour les piles et accumulateurs usagés de longue date, et les  produits électriques et électroniques en fin de vie. Mais les consommateurs peuvent aussi ne pas jeter ces nouvelles sources d'éclairage parmi leurs déchets ménagers ordinaires.

Question de Deloux Xavier-  75014 Paris - le 13/12/2009
Quelles sont les débouchés des nanotechnologies concernant les économies d'énergie réalisables par un particulier résidant en appartement ?
Y-a-t-il des applications concrètes concernant l'éclairage, l'isolation, l'économie d'eau....
Merci d'avance pour votre réponse pratique et détaillée.

Réponse le  17/12/2009

Les nanotechnologies offrent en effet  des solutions intéressantes pour le confort domestique.


Les débouchés des nanotechnologies pour les économies d’énergie concernent l’isolation thermique, avec le développement des isolants nanoporeux (aérogels de silice, de cellulose …).


Les premiers produits arrivent sur le marché, comme Aspen Aerogel (www.aerogel.com ), ou Cabot Nanogel (www.nanogel.com )


Concernant l’éclairage, les diodes électroluminescentes sont disponibles: le site du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) en présente une synthèse à l'adresse suivante: http://www.cstb.fr/actualites/webzine/editions/edition-de-mars-2009/eclairage-a-diodes-electroluminescentes-que-la-lumiere-soit.html


D’autres projets de recherche concernent l’utilisation des propriétés de nano-luminophores (ou "quantum dots") synthétisés par voie chimique. Ces produits sont également brièvement décrits sur le site du CSTB à l'adresse: http://www.cstb.fr/actualites/webzine/editions/edition-de-decembre-2008/leclairage-entre-dans-lere-des-nanotechnologies.html


 Les matériaux micro-nanoporeux (zéolithe) sont aussi utilisés pour le piégeage des polluants (COV). La société Knauf est présente sur ce segment avec son produit Cleaneo ( http://www.knauf-batiment.fr/default.aspx?docId=B697qZ%2FgXF0%3D ), de même que Placo qui commercialise le produit Lutèce Air'Pur (http://www.placo.fr/bpb_fr/docfiles/2009_166.PDF ).


 Pour en savoir plus sur les nanotechnologies dans la construction, la FIEC a publié un rapport sur le sujet  (http://www.fiec.org/Content/Default.asp?PageID=31)


Un recensement a été aussi réalisé dans le projet européen « nanoroadmap » (http://www.nanoroadmap.it/)