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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Novembre

Question de PARTICIPANT À LA RÉUNION DE TOULOUSE Julien - le 13/11/2009
Question extraite du verbatim de la réunion de Toulouse, page 19


Au niveau des nanotubes, les assurances avaient refusé d’assurer les entreprises qui les fabriquent parce que, justement, ces nanotubes laissent penser que les risques sont énormes. La question qui a notamment été posée par les gens derrière, c’est : pourquoi n'arrête-t-on pas sur cette question des nanotubes de carbone, alors que les assurances elles-mêmes refusent de soutenir les industries qui les fabriquent ?

Réponse le  01/12/2009

Les assureurs rencontrent des difficultés dans l'évaluation du risque en raison du manque de données relatives aux effets potentiels des nanomatériaux sur la santé et l'environnement.



Ces incertitudes affectent les couvertures proposées en matière de responsabilité environnementale, de protection de la santé des travailleurs ou encore de responsabilité du fait des produits.


 Cette exclusion générale des risques associés aux produits incluant des nanotechnologies ne constitue pas néanmoins une solution satisfaisante, de la même façon qu'arrêter le cours du progrès technologique apparît illusoire, eu égard à la compétition internationale. 


La voie à privilégier pour répondre aux enjeux des nanotechnologies est sans doute la maîtrise des risques.


C'est pourquoi c'est une approche de précaution qui est actuellement recommandée aux assureurs.


C'est ainsi que des suggestions se font jour, proposant que les compagnies d'assurance demandent à leurs clients de procéder au recueil systématique des données significatives sur les nanomatériaux, ce qui permettrait de mieux connaître leurs propriétés, leurs risques intrinsèques, ainsi que les possibles expositions.


Il leur est également suggéré de proposer à leurs cocontractants des périodes de couverture relativement courtes, pour éviter d'avoir à garantir les conséquences à long terme d'expositions durables, qui sont les plus difficiles à anticiper.




Cette démarche aurait le mérite de ne pas freiner l'innovation technologique tout en intégrant les préoccupations de sécurité et de développement responsable.


Question de benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 10/11/2009
Les assureurs , qui sont gens avisés et prudents, ont-ils commencés à mettre dans leurs clauses d'exclusions générales de leurs contrats toutes les conséquences et causes liées aux nanotechnologies , ou alors pourquoi ne l'ont-ils pas encore fait ?

Réponse le  20/11/2009


Les assureurs estiment qu'ils n'ont pas assez d'éléments pour couvrir actuellement l'ensemble des secteurs industriels. Ainsi, aux Etats-Unis, un assureur a choisi d'exclure des contrats d'assurance la couverture des risques associés aux produits incluant des nanotubes.


La non-assurabilité potentielle des nanotechnologies peut représenter un frein à leur développement.


Le secteur des assurances est conscient des difficultés que cela peut poser aux entreprises et est prêt à couvrir les risques sous réserve d'un développement des connaissances car la maîtrise des risques constitue la voie à privilégier pour répondre aux enjeux des nanotechnologies.


En tout état de cause, les assureurs souhaitent privilégier l'approche sectorielle et l'appréhension du risque au cas par cas, car une solution globale semble peu envisageable.


 

Question de VILLARD Michel - le 02/11/2009
Lorsque des emplois et de l'argent sont en jeu, peut-on demander à des industriels voire des politiques, d'avoir une opinion juste sur les dangers de leur production ?

Réponse le  06/11/2009

 



Lorsqu'un industriel envisage la mise sur le marché d'un produit, il


se détermine d'abord en général pour des raisons économiques et sociales : faire prospérer son entreprise, préserver ou créer des emplois, créer de la valeur pour ses actionnaires lorsqu’il en a. En second lieu, il souhaite répondre à un besoin formulé ou non par le marché. Enfin, il se lance quand il possède la capacité technique (et les droits de propriété industrielle nécessaires) permettant de réaliser le produit. Ce processus décisionnel se déroule dans un contexte culturel évolutif et s’il est incontestable qu'au cours d'une bonne partie du XXème siècle, la société a été peu regardante sur les aspects sanitaires et environnementaux, les choses ont bien changé.  La réglementation s'impose à l'industriel et permet de lui rappeler ses devoirs de producteur « responsable », devant assumer l’entière responsabilité des conséquences sanitaires et environnementales des produits qu’il met sur le marché. Pour ce qui concerne les nanotechnologies, l'encadrement législatif et réglementaire se précise aux niveaux national avec les lois issues du Grenelle de l’environnement (obligations de déclaration et d'information)et  européen avec une meilleure prise en compte à l’horizon 2012 des nanomatériaux dans le règlement relatif aux substances et préparations chimiques(règlement REACH) . Des discussions internationales ont lieu qui visent à mettre en œuvre une gouvernance mondiale sur ce sujet, mais à ce niveau les conclusions sont moins avancées.


Ainsi donc, on voit mal un industriel aborder un nouveau marché (en l’occurrence celui des nanotechnologies) en méconnaissance des réglementations communautaires et nationales.  S'il contrevenait aux dispositions réglementaires, il serait susceptible de faire l'objet de sanctions.