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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Novembre

Question de benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 29/11/2009
en ce qui concerne la R/D, quel est le pourcentage consacré à la RD fondamentale sur les nanotechnologies et nanoparticules, sans objectif d'applications ou de rentabilité ?

Réponse le  10/12/2009

Il est difficile d'obtenir ce chiffre car la frontière entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée n'est pas bien délimitée. En revanche, on dispose de données concernant la recherche publique et la recherche privée. Selon une étude réalisé par Lux Research, au niveau mondial, en 2006, les dépenses de recherche en nano s'élèvent à 11,8 milliards de  dollars, dont 5,79 en recherche publique, le reste en recherche privée. Pour la même année en France, le montant de la R&D publique en nano est estimée à 352 millions de dollars, celle de la recherche privée à 110 millions de dollars.


Enfin, si on regarde le financement de l'Agence Nationale de la Recherche qui est la principale source de financement public nationale, la répartition est largement en faveur de la recherche fondamentale comme le montre le diagramme ci-dessous qui concerne l'appel d'offre P-Nano sur les nanotechnologies : 


répartition des projets financés par l'ANR P3N


légende: RF: recherche fondamentale, RI: recherche industrielle, DE: developpements expérimentaux.


Le diagramme suivant montre même que l'évolution des budgets va vers l'augmentation de la part « fondamentale », due à une prise de conscience que la compréhension des phénomènes est essentielle pour maîtriser ces technologies :


évolution de la répartition du programme P3N


 

Question de DELPORTE Dimitri Hem - le 24/11/2009
Comment pouvons nous supposer que nous créerons, dans le futur, des nanomatériaux ou des nanoparticules qui ne nuiront pas à la santé, à l'environnement?

Réponse le  10/12/2009

 


C'est en faisant de la recherche dans le domaine de la toxicologie et l'écotoxicologie que nous pouvons vérifier l'impact des nanomatériaux sur la santé et l'environnement. Il faut mettre au point des protocoles d'évaluation toxicologique et écotoxicologique avec des tests de laboratoire, ainsi que des systèmes de surveillance de l'état de santé des personnes exposées. A cela s'ajoutent les tests que les industriels doivent effectuer pour garantir l'innocuité des produits qu'ils mettent sur le marché.


A titre d'exemple, une étude est en cours au sein de l'OCDE pour connaître la toxicité et l'ecotoxicité de quatorze matériaux, parmi lesquels l'oxyde de titane, qui se trouve dans les crèmes solaires, ou le noir de carbone présent dans les pneus des véhicules. Le programme européen Nanogenotox vise à établir une méthodologie pour la détection de molécules potentiellement toxiques pour le génome humain. Le dernier appel à projets de l'Agence Nationale de la Recherche  dans l'initiative Nano-Innov comporte le financement d'études de toxicité et d'ecotoxicité. Enfin, une plate-forme d'écotoxicologie est en voie construction à Grenoble.


En 2009, la recherche sur la sécurité des nanoparticules a été renforcée de 2,5 M€ au titre du plan de relance (recherche et mise en place d'instrumentations de contrôle ad hoc) et un budget de 1 M€ a été consacré à l'étude des bénéfices et des risques des nanoparticules.