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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Janvier

Question de ROUX Marc-   - le 28/01/2010
- Dire : « la propre nature de l’homme […] est interrogée et les seuils de transformation que l’humanité est prête à accepter sur elle-même. » N’est-ce pas reconnaître ou considérer que l’humain a toujours fait partie d’un processus de trans-formation ? Dans ce cas, ne faut-il pas reconnaître aussi que les seules questions qui se posent dorénavant sont celle du contrôle suffisant de cette évolution par l’humain lui-même et celle du choix suffisamment démocratique de son rythme et de son orientation ? (et nous sommes là en plein dans le sujet de ce débat sur les nanotechnologies)

- Par ailleurs, dans quelle mesure cette question des « seuils de transformation » acceptables doit-elle relever de choix collectifs ou de choix individuels ?

Réponse le  13/02/2010

Réinscrire l'homme dans la nature comme un processus et non pas comme une substance qui aurait le privilège de la stabilité est le principal résultat des sciences humaines, dont Lévi-Strauss disait qu'elles doivent réintégrer l'homme dans la nature. Les idéaux humanistes s'en trouvent évidemment ébranlés. L'homme est un être perfectible, indéfiniment perfectible, disait Rousseau. Avec le darwinisme, on comprendra qu'il est aléatoirement sélectionné, dans un cadre où les pressions sélectives constituent cependant une nécessité. De sorte que le projet scientifique et technique a pu légitimement se donner comme objectif de tâcher de contrôler l'aléatoire, de dissiper le hasard. Projet ambitieux dont nous mesurons peut-être aujourd'hui l'arrogance. Il s'agit de contrôler autant que faire se peut. Mais le peut-on avec des technologies qui visent explicitement à produire de l'autonomie (ce qui nous échappe), à miser sur l'émergence à partir de systèmes complexes... ? Ces questions sont inhérentes au principe de l'épistémologie contemporaine qui confine forcément avec l'éthique, en tant que tentative pour orienter rationnellement l'action et décider en situation d'incertitude.

Question de RICHARD Françoise - le 28/01/2010
Toxicologie
Peut-on imaginer qu'un jour des modèles informatiques représentant l'interaction entre les nanoparticules et le vivant viennent compléter (ou remplacer ?) certaines méthodes toxicologiques classiques in vitro ou in vivo ?

Réponse le  09/02/2010

 


Des progrès considérables ont été réalisés dernièrement dans la simulation numérique et l'informatique est devenue un outil pratiquement indispensable pour la recherche et la conception de nouveaux produits dans différents domaines, dont les nanotechnologies. Les études des interactions entre les nanoparticules et le vivant bénéficieront certainement de l'apport de la simulation numérique. Mais il ne semble pas possible de pouvoir remplacer complètement les méthodes classiques d'étude toxicologiques, tout au moins dans l'immédiat. Le vivant est d'une grande complexité et nous n'avons compris que quelques aspects de son fonctionnement, ce qui rend sa modélisation complète très difficile. Mais il est certain que cette modélisation se développera de plus en plus.


 


De la même manière qu'il faut tester un avion en vol, bien qu'il ait été conçu par ordinateur, il faut tester les nanoparticules in vitro et in vivo pour être certain qu'elles ne présenteront pas d'effets indésirables pour la santé humaine.


 

Question de CREUSOT sophie - le 28/01/2010
p87 du dossier du maître d'ouvrage, il est abordé la question de l'autoréplication.
Des applications faisant converger nanotechnologies et virus sont à l'étude. Par ex. les travaux d'Angela Belcher (building tiny living batteries - Scientific american.com) sur des accumulateurs. Ces travaux se basent sur la capacité des virus à se répliquer.
Quels sont les implications et les risques liées à cette convergence de technologies?

Réponse le  09/02/2010

 


Les travaux d'Angela Belcher utilisent le bactériophage M13, un virus qui attaque la bactérie Escherichia coli et qui est complètement inoffensif pour l'homme. En modifiant l'ADN du bactériophage, on peut produire une protéine qui se lie spécifiquement aux ions de cobalt. Mises dans une solution, ces protéines servent d'échafaudage pour placer les ions de cobalt dans un réseau bien déterminé. L'ensemble est ensuite soumis à haute température, les protéines se dégradent et le cobalt est oxydé. On obtient ainsi un nanomatériau très poreux, ayant une grande surface de contact, qui peut être utilisé comme électrode dans les batteries lithium-ion, en leur conférant une plus grande capacité de stockage.


Ceci est un exemple de technologie qui fait appel aux propriétés du vivant, en particulier les virus, pour produire des nano-objets difficilement réalisables par des méthodes classiques. Les experts estiment que ces technologies ne présentent pas de risque particulier car les virus choisis n'attaquent pas l'homme. Il ne faut pas oublier que nous sommes entourés par des millions de virus différents dont la plupart sont heureusement inoffensifs et qu'ils existent depuis que la vie a commencé sur terre.


Cependant, cet aspect de la convergence des technologies pose effectivement des questions d'éthique et de gouvernance qu'il ne faut pas éluder.


 

Question de MÉCHINEAU Alain CRÉTEIL - le 28/01/2010
Comment fonctionnent concrètement les synergies et le partage entre centres de recherches et quelles connexions entre recherche fondamentale, recherche appliquée et industries?

Réponse le  09/02/2010

 


Les universités et les organismes de recherche disposent à la fois de laboratoires de recherche fondamentale et de laboratoires de recherche appliquée, et peuvent favoriser des thématiques qui recouvrent simultanément les deux. Elles ont également des structures de transfert de technologies qui font l'interface avec le monde industriel, à travers l'aide aux chercheurs pour déposer ou valoriser des brevets, ou créer des entreprises. Enfin, dans la proximité des campus, il y a des incubateurs où les créateurs d'entreprise peuvent s'installer afin de mener à bien leur projet. Ils bénéficient d'un hébergement gratuit et de conseils en matière de fiscalité, de propriété intellectuelle ou de toute autre activité liée au développement de l'entreprise.


 


Des agences de financement de la recherche et de l'innovation comme l'Agence nationale de la recherche (ANR) ou Oséo soutiennent des projets communs entre différents laboratoires de recherche ou entre des laboratoires et des entreprises. Ils sont complétés au niveau national par les programmes européens du type PCRD ou ERA-Net.


 


En France, plusieurs structures ont été créées pour favoriser les synergies dont vous parlez :


 


- les RTRA (Réseaux Thématiques de Recherche Avancée) sont des fondations de coopération scientifique qui rassemblent des laboratoires de recherche situés dans une région géographique donnée, avec des chercheurs de très haut niveau et ayant des objectifs scientifiques communs ;


- certains instituts ou laboratoires de recherche publique qui favorisent particulièrement le transfert de technologies, le partenariat entre laboratoires publics et entreprises, et le développement de l'innovation, ont reçu le label "Institut Carnot" ;


- les pôles de compétitivité sont des structures qui associent, sur un territoire géographique donné, des entreprises, des laboratoires, des organismes de recherche et des instituts de formation, travaillant en étroite collaboration autour de projets innovants. Ces acteurs sont censés mettre en œuvre une stratégie commune de développement économique cohérente avec la stratégie globale du territoire, se concentrer sur des technologies destinées à des marchés à haut potentiel de croissance et atteindre une taille critique suffisante pour acquérir une visibilité internationale.


 


Si vous souhaitez avoir plus d'informations à ce sujet, vous pouvez consulter le site dédié aux nanotechnologies du ministère chargé de la recherche : www.nanomicro.recherche.gouv.fr


 

Question de CREUSOT Sophie - le 27/01/2010
Pouvez-vous donner des exemples d'interfaçage homme-machine, comme en a parlé la dernière intervenante?

Réponse le  13/02/2010

 


Plusieurs domaines sont à considérer pour aborder l'interface dite "homme-machine" :


 1.     Les technologies dites immersives de la réalité virtuelle, avec toutes sortes de finalités ( jeu-loisir, jeu-apprentissage ou jeux "sérieux", pour une fonction productive de conception/stratégie, jeu-acquisition de réflexes dans une situation à risque, remédiation au handicap et recouvrement partiel ou total de fonctionnalités déficientes, augmentation des performances humaines...).


Le  LIMSI,  unité de recherche du CNRS, dispose d'un laboratoire avancé en ce domaine en France, récemment inauguré. Voir , par exemple, l'article référencé dans le lien ci-après.


http://www.limsi.fr/RS2003FF/CHM2003/GI2003/GI2/gi2.html


 2.    Les technologies  du design des émotions, qui intéressent tous les professionnels du marketing et de la publicité, indépendamment de la nature du "produit". Vous pouvez consulter le programme prévisionnel de la première édition hors Japon (Kansei/Tsukuba) de KEER (Kansei Engineering and emotion research) 2010, qui aura lieu au cocervatoire national des arts et métiers (CNAM).


http://pie.kansei.tsukuba.ac.jp/keer2010/index.php?option=com_content&view=article&id=8&Itemid=6


 3.    La réalité virtuelle, à travers, notamment, la conférence internationale réalité virtuelle, avec des domaines applicatifs précis, dont la santé :


http://www.laval-virtual.org/#VRIC%202010


avec, par exemple, pour la médecine et la chirurgie, les correspondants sélectionnés pour cette conférence:


http://www.laval-virtual.org/#VRIC%202010-Symposium%202%20:%3Cbr%3EVR%20for%20Medecine%20&%20Surgery


La thèse évoquée lors de l'intervention au cyber-débat de la CPDP NANO, est celle  selon laquelle les "objets"  que nous créons, ainsi que la façon de mobiliser nos sens avec ces objets et interfaces, ont une influence sur notre manière de penser, raisonner, décider, agir. Le professeur Jean-Pierre DUPUY va jusqu'à parler de mécanisation de l'esprit. Dès lors que cette reconnaissance est acquise, il devient possible d'apprivoiser nos créations, d'en cerner les limites, notamment éthiques, et d'en dresser un mode d'emploi avec des limites fixées si nécessaire par la loi, tout en prenant en compte la nécessaire spécificité des approches coût-bénéfice dans le domaine médical. Voir par exemple la présentation de CLINATEC à Grenoble :  http://www.ujf-grenoble.fr/1245750254400/0/fiche___article/%20


 

Question de BENAISSA-MESKRINE Amira - le 25/01/2010
Bonjour,
ma camarade et moi-même faisons un TPE sur la nanotechnologie. Pouvez vous m'indiquer quels sont les progrès déjà effectués et les perspectives envisagées ?

Réponse le  07/02/2010

 


Votre question est trop vaste pour pouvoir répondre en quelques lignes. C'est à travers les diverses applications possibles que l'on peut avoir une estimation des avancées déjà réalisées et des perspectives d'avenir.


Vous trouverez dans le document de présentation édité à l'occasion de ce débat public un ensemble très complet d'informations qui devrait répondre à votre attente. A télécharger sur le site du débat public : Dossier du maitre d'ouvrage : développement et régulation des nanotechnologies(http://www.debatpublic-nano.org/informer/synthese-du-dossier-du-maitre-d-ouvrage.html?id_document=17)


Vous pourrez notamment y parcourir la partie consacrée aux applications par domaines d'activités, qui devrait vous apporter les éléments recherchés.


Vous pouvez également consulter des ouvrages de vulgarisation sur les nanotechnologies comme ceux qui sont listés sur le site Internet du ministère chargé de la recherche : www.nanomicro.recherche.gouv.fr/fr/comm.html


 

Question de benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 21/01/2010
Bonjour,
associé à la métrologie des NPMs, n'y aurait-il pas besoin d'établir un système de coordonnées au niveau nanométrique dédié aux NPMs afin par exemple de pouvoir les localiser de façon précise dans le corps humain, dans une pièce,etc
à quand un GPS pour les nano particules ?

Réponse le  31/01/2010

Actuellement, il existe déjà des méthodes de localisation pour certaines NPM (nanoparticules manufacturées) dans l'organisme humain; certaines applications visent explicitement à les visualiser pour en faire de nouveaux outils d'imagerie médicale.


Par ailleurs, il existe également des méthodes de mesures de nanoparticules dans l'air ambiant.


D'importants efforts de recherche visent à améliorer les méthodes existantes et à mettre au point de nouvelles méthodes de détection, car elles constituent des outils indispensables pour l'étude de l'impact sanitaire et environnemental des nanoparticules.

Question de VENOUIL Alexis-    MONTÉLIMAR - le 18/01/2010
Bonjour,

On parle beaucoup de nanobiotechnologies mais, quelle en est la situation actuelle ?

Merci d'avance de prendre en compte ces questions.

Des élèves du Lycée Alain Borne, à Montélimar.

Réponse le  23/02/2010

Les nanobiotechnologies, dont la définition est actuellement en cours de détermination au niveau international, font référence à la taille (nanométrique), aux applications à la biologie ( bio) autant qu'à la médecine, la recherche dans les sciences de la vie, l'agroalimentaire, l' environnement, et aux technologies, c'est-à-dire aux objets, services ou systèmes fabriqués par l’homme.


Un exemple d'utilisation de cet ordre est offert par la fabrication de médicaments anticancéreux vectorisés, à savoir des vecteurs à l’échelle nanométrique capables de concentrer les principes actifs dans les cellules ou les organes cibles : cela évite que les principes actifs ne soient dégradés avant d’atteindre leur cible ou provoquent des effets secondaires indésirables.



Question de ROUX Marc - le 18/01/2010
- Les chercheurs que vous êtes se posent-ils parfois la question de l’utilisation des nanotechnologies médicales à destination non seulement de la thérapie, mais de l’augmentation humaine ? Si oui, comment y répondez-vous et pourquoi ?
- Qui pourrait notamment argumenter en faveur de l’utilisation de ces technologies à des fins d’augmentation de l’humain (durée de vie, perception sensitive, facultés motrices, cognitives, etc. ) ?

Réponse le  31/01/2010

À l'heure actuelle nous ne connaissons pas de nanotechnologies permettant une augmentation humaine, sauf à ranger par exemple les lunettes ou les prothèses auditives dans cette catégorie. Mais cette notion demande à être définie. S'il s'agit d'augmenter les performances de productivité face à une tâche bien précise, l'orientation est plutôt celle de l'utilisation d'outils qui se substituent à la force physique (machines outils, robots) ou mentale (ordinateurs) des hommes. Dans le domaine de la perception, il existe des équipements qui permettent d'augmenter les performances des sens des êtres humains (jumelles, microphones, etc...). On peut aussi ajouter à la vision naturelle de l'homme des informations qui l'aideront à prendre une décision, par exemple en superposant à une image vidéo de la scène des données issues de capteurs divers ou de bases de données. C'est ce que l'on appelle la réalité augmentée. Mais il n'existe pas actuellement de nanotechnologies susceptibles d'augmenter les performances humaines au sens où elles modifieraient les cellules ou l'ADN pour accroître les performances physiques ou mentales.


Si, par augmentation, il faut entendre l'allongement de l'espérance de vie, il est évident que les recherches menées dans le domaine des applications médicales des nanotechnologies visent explicitement cet objectif, soit en permettant des diagnostics plus précoces et plus précis de pathologies en cours de développement, soit en mettant à la disposition des médecins des médicaments qui ciblent mieux les organes à traiter donc en augmentant l’effet thérapeutique tout en diminuant les effets secondaires (principalement dans les thérapies anticancéreuses).


Le développement des applications des nanotechnologies dans le domaine de la convergence "NBIC" (nano-bio-info-cognitive) pose de nouvelles questions.



Les essais de telles techniques, comme toute expérimentation sur les êtres humains, doivent d'abord recevoir une approbation d'un comité d'experts de l'institution promotrice de la recherche, avant que le projet reçoive un avis favorable d'un comité de protection des personnes (CPP) et de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.


Si le bien de l'individu est toujours principalement recherché, se pose la question de la difficile distinction entre restauration ou maintien de capacités "normales" et amélioration des potentialités.


Ces enjeux éthiques nouveaux ont été abordés dans le rapport produit en 2009 par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques en vue de la révision de la loi de bioéhique de 2004.

Question de ROUX Marc - le 18/01/2010
- Etes-vous déjà en mesure de citer quelques exemples dans lesquels une nanotechnologie permet déjà une augmentation humaine ? Lesquels ?

Réponse le  31/01/2010

A l'heure actuelle, nous ne connaissons pas de nanotechnologies permettant une augmentation humaine, sauf à ranger par exemple les lunettes ou les prothèses auditives dans cette catégorie.
Cette notion demande cependant à être mieux définie. S'il s'agit d'augmenter les performances de productivité face à une tâche bien précise, cela se traduit par l'orientation vers l'utilisation d'outils qui se substituent à la force physique (machines outils, robots) ou mentale (ordinateurs) des hommes.
Dans le domaine de la perception, il existe des équipements qui permettent d'augmenter les performances des sens des êtres humains (jumelles, microphones, etc...). On peut aussi ajouter à la vision naturelle de l'homme des informations qui l'aideront à prendre une décision, par exemple en superposant à une image vidéo de la scène des données issues de capteurs divers ou de bases de données. C'est ce que l'on appelle la réalité augmentée.
Mais il n'existe pas actuellement de nanotechnologies susceptibles d'augmenter les performances humaines au sens où elles modifieraient les cellules ou l'ADN pour accroître les performances physiques ou mentales.

Question de ROUX Marc - le 18/01/2010
- Si un « principe de précaution » raisonné me paraît souhaitable, comment peut-on prouver par avance une non toxicité éternelle et totale ? Un tel désir ne relève-t-il pas de l’irrationnel ?

Réponse le  31/01/2010

Suivant l'enseignement de Paracelse, la science doit rester modeste et les chercheurs ne peuvent jamais affirmer avec certitude qu'ils comprennent tous les phénomènes qu'ils étudient. Nous sommes entourés en permanence par des produits et des objets dont nous ne sommes pas complètement sûrs qu'ils ne pourraient pas avoir des effets négatifs sur notre santé.



Une non-toxicité éternelle et totale n'a pas de sens. Sauf pour les poisons avérés, la nocivité d'un produit est souvent une notion complexe qui dépend de plusieurs paramètres : au bout de combien de temps, pour quelle dose, dans quelles conditions ? Par exemple, de nombreux médicaments sont toxiques lorsque les doses prescrites ne sont pas respectées.


S'agissant des nanoparticules, la toxicité dépend des caractéristiques physiques et chimiques spécifiques telles que la taille et la distribution, la forme, l'état d'agrégation et d'agglomération, la structure cristalline, l'énergie et le traitement de surface, la solubilité et la biopersistance. Ceci explique que de nombreuses études de toxicologie ont été lancées pour quantifier le danger des nanoparticules en fonction de leur utilisation et de leur dégradation dans l'environnement.


 


 

Question de ROUX Marc - le 18/01/2010
- Sans parler de science-fiction, mais en ne parlant que de ce qui existe aujourd'hui, certains cas d'augmentation humaine ne sont-elles pas déjà possibles ?
- Si oui, pourquoi toute perspective d'augmentation humaine est-elle présentée comme une "dérive" (dixit M. Bergougnoux) ?

Réponse le  20/02/2010

La notion d' « augmentation humaine » nécessite d'être définie de façon rigoureuse, afin d'éviter une confusion générale. A notre connaissance, il n'existe pas d'augmentation « humaine » due aux nanotechnologies, sauf à considérer les prothèses, par exemple les prothèses auditives destinées à des personnes ayant un déficit d'audition, comme une augmentation humaine. Dans le domaine de la santé, les nanotechnologies sont utilisées de différentes manières: diagnostic, imagerie médicale, médicaments, prothèses. Mais dans toutes ces applications il s'agit de diagnostiquer, de  traiter ou de prévenir des maladies qui touchent la personne humaine, non d'en augmenter les performances.

Question de Boiron Erick-  69005 Lyon - le 14/01/2010
Peut-on, en utilisant les divers microscopes à effet tunnel, réorganiser à distance la matière vivante, les tissus, les cellules, de manière à créer de nouvelles fonctions organiques ?

Réponse le  31/01/2010

L'effet tunnel est un phénomène quantique qui se manifeste sur de très courtes distances, typiquement de l'ordre du nanomètre. Au-delà de cette distance, cet effet décroît exponentiellement et devient inexistant à l'échelle d'une cellule vivante. L'effet tunnel permet de manipuler ou d'observer des atomes car leurs dimensions sont compatibles. Mais il ne permet pas de modifier une cellule dont les dimensions sont énormes à cette échelle.


L'effet tunnel permer de réarranger des atomes; cependant, la cellule a sa propre organisation et la microscopie par effet tunnel n'est pas adaptée pour interférer dans les processus d'une cellule.

Question de benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 14/01/2010
nano particules et performances espérées :

Les gains présentés dans certains domaines : ex 20 % de réduction de la consommation d'essence, augmentation de 20% de la résistance des matériaux , utilisation de nano pesticides alors qu'il existe l'agriculture bio = 0 pesticides
ne sont quand même pas miraculeux par rapport à la réduction d'une taille d'échelle de 1000 obtenus avec les nano particules

S'il est possible de faire mieux sans les nanoparticules et avec moins de risques et pour moins cher, pourquoi ne pas faire sans ?

Réponse le  24/01/2010

Dans le secteur de l'agriculture par exemple, où des enjeux essentiels sont de faire face à l'accroissement de la demande alimentaire mondiale et d'assurer la sécurité sanitaire des denrées d'origine végétale, ainsi que la sécurité alimentaire, il est indispensable d'assurer une protection efficace des cultures contre l'attaque de ravageurs divers.
Aujourd'hui, en l’état actuel des connaissances et des pratiques agronomiques viables sur le plan économique, la protection des culture est largement dépendante de la chimie.

L'enjeu actuel est de trouver les moyens d'assurer cette protection dans un contexte de réchauffement climatique et d'émergence d'organismes ravageurs nouveaux tout en réduisant la dépendance vis à vis des produits chimiques.
Dans ce cadre et compte tenu des possibilités offertes par les nanotechnologies, il importe d'étudier l'intérêt que celles-ci pourraient apporter dans le secteur de la protection des cultures et plus largement de l'agriculture.
Les décisions quant à leur développement dans ce domaine d'activité seront à prendre à la lumière des conclusions d'évaluations adaptées et objectives des risques pour les applicateurs, les consommateurs et l'environnement, que peuvent constituer ces technologies, ainsi que des bénéfices qui pourraient en découler.


A la lumière de cet exemple et pour l'ensemble des domaines d'application des nanotechnologies dans les divers secteurs d'activité, c'est ainsi, au cas par cas, l'estimation de la balance entre les bénéfices et les risques qui est à prendre en compte.