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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Février

Question de Martin Gaspard Lens - le 24/02/2010
j'aimerais en apprendre davantage sur les nanosondes

Réponse le  12/03/2010

Il existe de nombreux types différents de nanosondes. C'est même l'invention de l'une d'entre elles, le microscope à force atomique, qui a permis réellement de voir ce qui se passait à l'échelle nanométrique. Mais un nouveau type est apparu récemment.


Celui-ci est constitué de quelques milliers d'atomes et mesure un nanomètre (10- 9 m) de diamètre. Il ressemble à une sphère faite de couches superposées, dont la première est dotée de bras minuscules terminés par un grappin. Les sphères sont assez petites pour rester en suspension plusieurs mois dans un liquide. Pour les tests, ce liquide est mélangé avec un échantillon, les sondes n'agrippant que les cellules visées et aucune autre. Ces nouvelles nanosondes sont encore un produit de laboratoire et sont principalement destinées au diagnostic.

Question de benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 22/02/2010
Pourquoi enlever aux nanoparticules , la faculté de s'autorépliquer, de façon si catégorique, alors que nous humains y arrivont bien alors qu' à l'échelle de l'univers , nous sommes encore plus petits que des nanoparticules ?

Réponse le  14/03/2010

Les nanoparticules ne sont pas des êtres vivants. Il s'agit de matière inerte qui n'a pas la capacité de s'autorépliquer.

Question de BEHAGHEL romaric ANGERS - le 17/02/2010

Pouvez vous expliquer le terme de nanotube de carbone?En quoi est-ce avantageux et au contraire dangereux?

Réponse le  12/03/2010

 


Le nanotube de carbone est un feuillet de graphite formé d'atomes de carbone disposés en réseau hexagonal, comme un nid d'abeilles, et enroulé sur lui-même comme un cigare. Son diamètre est de l'ordre du nanomètre. Sa longueur peut atteindre plusieurs micromètres. Il a été découvert en 1991 par Sumio Lijima, qui travaillait aux laboratoires NEC au Japon. Depuis, on s'est rendu compte que des nanotubes de carbone existent dans la structure des célèbres épées de Damas ou sont produits par les feux de cheminée.


Le nanotube est environ 100 fois plus résistant et 6 fois plus léger que l'acier. Il est utilisé dans la fabrication de matériaux composites performants pour les raquettes de tennis, les cadres de vélo, les clubs de golf. Une poudre de nanotubes en vrac a une très grande surface de contact, ce qui la rend potentiellement utilisable pour la catalyse chimique, le stockage de gaz, la filtration des polluants ou la fabrication des batteries des voitures électriques. Plus récemment des tapis de nanotubes ont été réalisés et utilisés pour la filtration de l'eau.


Néanmoins, des études de toxicologie réalisées sur l'animal avec certains types de nanotubes ont montré des effets toxiques, c'est pour cette raison que des règles de protection du personnel manipulant ces nanoparticules ont été recommandées par le Haut Conseil de santé publique . Des projets de recherche sur le cycle de vie des produits contenant des nanotubes ont été également lancés.


En ce qui concerne la protection des travailleurs, il convient d'indiquer qu'au même titre que pour les autres agents chimiques susceptibles de présenter un danger pour la santé ou la sécurité des travailleurs, les nanoparticules relèvent d'une manière générale, de l'ensemble de la réglementation du code du travail relative à la prévention du risque chimique notamment les dispositions relatives à la prévention des risques liés aux agents chimiques dangereux (ACD) et, le cas échéant, celles applicales aux agents chimiques dangereux cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) de catégorie 1 ou 2. Les obligations relatives à la prévention de ces risques qui s'imposent à l'employeur, prévoient par ordre de priorité et sur la base de leur évaluation leur suppression, la substitution des substances concernées, et la réduction du risque au niveau le plus bas possible par la mise en oeuvre de moyens techniques et organisationnels collectifs.


Il est vrai que la connaissance précise des dangers d'une substance est le fondement d'une évaluation des risques permettant de définir les moyens de prévention et de protection adaptés. Pour autant, l'absence d'informations exhaustives concernant les nanoparticules n'empêche pas la réglementation du code du travail de s'appliquer. Dans l'attente d'une meilleure connaissance des dangers intrinsèques des nanoparticules, la plus grande vigilance peut et doit être observée dans les entreprises par l'adoption d'une démarche de précaution consistant à mettre en place les mesures de gestion des risques les plus strictes (notamment systèmes clos, moyens techniques et organisationnels collectifs et équipements individuels de protection les plus exigeants, information des salariés et de leurs représentants, suivi médical, traçabilité des expositions, exclusion des postes de travail concernés des femmes enceintes - Cf. à cet égard, les préconisations de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET), du Haut Conseil de santé publique, du Comité de la prévention et de la précaution -). En effet, comme pour l'ensemble des risques professionnels, l'employeur est tenu à une obligation de sécurité de résultat vis-à-vis de ses salariés.


Les deux règlements européens REACH, concernant les substances chimiques, et CLP, relatif à la classification, l'étiquetage et l'emballage des substances et préparations dangereuses,  portent aussi des avancées, tant en matière d'amélioration que de diffusion des connaissances, mais ils demandent à être précisés pour mieux prendre en compte les spécificités des substances de taille nanométrique. En conséquence, la France plaide pour les faire évoluer, notamment dans le cadre de la prochaine révision de REACh prévue courant 2012.


Par ailleurs, l'identification de la présence de nanoparticules à chaque étape de leur cycle de vie est indispensable pour en maîtriser les risques éventuels. Dans l'objectif d'assurer la continuité de la chaîne de l'information relative à la présence des substances de taille nanométrique, l'article 42 de la loi de programmation, relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, du 3 août 2009, dispose notamment que « L'Etat se donne pour objectif que, dans un délai de deux ans qui suit la promulgation de la présente loi, la fabrication, l'importation ou la mise sur le marché de substances à l'état nanoparticulaire ou des matériaux destinés à rejeter de telles substances, dans des conditions normales ou raisonnablement prévisibles d'utilisation, fassent l'objet d'une déclaration obligatoire, relative notamment aux quantités et aux usages, à l'autorité administrative ainsi que d'une information du public et des consommateurs.». Ces dispositions témoignent de la volonté des pouvoirs publics de mettre en place un dispositif national efficace d'identification des substances de taille nanométrique à défaut d'obligations dans ce domaine au plan international. Les modalités d'application du dispositif seront détaillées dans la loi Grenelle 2.


 


 

























Commentaire MO :

Question de HANGARD Vincent PARIS - le 17/02/2010
Bonjour, je me résigne à poser une question pour un débat alors qu'il est quasi hermétiquement clos. Mauvaise information ou pas, je croyais qu'un débat ouvert au public aurait lieu à Paris et je ne trouve que ce système de question durant un débat muet car différé (les questions ne pourront accompagner ou rebondir au débat donc).
Donc je souhaite demander de quelle manière l'approche est mesurée dans la détermination de l'emploi de nanoparticules en fonction de
- leurs tailles
- leurs propriétés connues
- l'état d'observation du comportement de ces nanoparticules dans le ou les milieux dans lesquels elles vont être véhiculées volontairement ou par dissipation ou dispersion future selon le cycle de vie de l'environnement cible
- la quantité
- le mode de manipulation et d'introduction ou transformation des nanotechnologies
- et j'en passe..

Cette mesure m'intéresse par le fait que l'on ne plante pas des petites graines de choux dans un champs sans accord et respect des occupants de cette terre, ni être sûr de leur innocuité ou potentiel invasif, alors même qu'on demeure dans une dimension visible ou macro pour laquelle nos connaissances empiriques sont bien plus grandes que dans le micro (nano) dont nous nous apercevons que les lois fondamentales sont bien plus abstraites, complexes et bouleversées par une approche théorique qui nous apporte régulièrement de nouvelles surprises rabaissant notre prétention au niveau de l'expression d'enfants balbutiant dans un langage trop jeune pour comprendre et se faire comprendre en toute autonomie.
Bref ma question démontre la difficulté de la poser dans le vide de matière où elle se nano-diffuse sans permettre de la canaliser ou de lui donner une ou plusieurs fins biens précises et maitrisées.
Je demeure à l'écoute et espère qu'on ne sombrera pas vers un progrès de consommation futile, polluant par affaiblissement de l'équilibre de notre indispensable écosystème, notamment pas le plus qui tend vers l'excès dépassant le point de non retour.
Pour finir, n'a-t-on pas déjà tant, que nous pouvons dorénavant faire entrer la science dans un domaine essentiellement de recherche avec application dans un cas d'urgence sans solution moins interventionniste et analysé avec grande précaution, parcimonie et échanges transparents entre homo sapiens ?

Réponse le  15/03/2010

 


Votre question appelle deux observations de notre part. Tout d'abord, les recherches actuellement entreprises sur les nanomatériaux ne visent pas à délibérément en diffuser dans l'environnement. La question la plus difficile est plutôt de connaître le comportement d'équipements contenant des nanomatériaux tout au long de leur cycle de vie (y compris en phase finale lors de la récupération et du traitement des déchets).


Ensuite, on ne peut cantonner la recherche à sa seule dimension d'acquisition des connaissances. Tout au long de son histoire, l'humanité a pu s'appuyer sur les communautés de chercheurs pour progresser tant dans la compréhension du monde qui l'entoure que par la découverte et la mise au point d'innovations qui ont permis d'améliorer son cadre de vie. Il est vrai que ce « progrès » n'a pas été réparti de manière uniforme dans le monde. De plus, les usages des technologies issues du processus d'innovation par nos sociétés modernes ne sont pas exempts de critiques. La solution à ces dérives ne se trouve pas dans l'édification de barrières mais par la responsabilisation de l'ensemble des participants au processus d'innovation (y compris les utilisateurs finaux que sont les citoyens). Cela peut passer par la création d'espaces adaptés où les chercheurs, les industriels et utilisateurs se retrouvent pour faire émerger des solutions nouvelles adaptées aux besoins des uns et des autres. Ceci s'appelle un « laboratoire vivant » (« living labs »). Un living lab regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l'objectif de tester en grandeur nature des services, des outils ou des usages nouveaux.