Réponse le 22/03/2010
Il existe un grand nombre de nanoparticules autour de nous, produites notamment de manière naturelle, comme les cendres volcaniques et les embruns. D'autres sont émises non intentionnellement par les activités humaines, qu'il s'agisse par exemple de celles présentes dans la fumée du feu de cheminée, dans les tartines sortant du grille-pain ou encore les gaz d'échappement des véhicules. D'autres enfin sont produites intentionnellement, dans le cadre de processus technologiques de fabrication.
La quantité de nanoparticules produites naturellement ou involontairement par l'activité humaine, en particulier par les moteurs diesel et l'abrasion des pneus, est bien supérieure à celles synthétisées via les nanotechnologies, entrant dans des produits mis sur le marché comme des crèmes solaires ou des peintures.
On estime qu'en atmosphère urbaine il y a entre dix et vingt millions de particules par litre d'air, ce qui représente entre un et deux nanogrammes de matière.
Les données dont on dispose aujourd'hui sur la toxicité des nanoparticules proviennent des études épidémiologiques et expérimentales sur les particules fines et ultrafines de la pollution atmosphérique.
Ces données montrent une association entre les polluants sous forme particulaire présents dans l'air et les maladies cardio-vasculaires et pulmonaires telles que la bronchite chronique et l'asthme. Toutefois, la plupart du temps, la composante nanométrique de la pollution atmosphérique n'a pas été spécifiquement mesurée et il n'est donc pas possible de séparer les effets spécifiquement liés aux particules selon leur taille. Cependant, les études expérimentales montrent clairement que les particules fines et ultrafines sont plus toxiques que les particules plus grosses de taille micrométrique de la même composition.
L'éventuel danger d'une nanoparticule dépend de plusieurs de ses caractéristiques physiques et chimiques: taille, forme, composition, réactivité de surface, biopersistance... Les dangers des nanoparticules sont donc différents selon la nature de celles-ci et les études pour les démontrer doivent ainsi être réalisées au cas par cas.
C'est d'ailleurs l'objet du réglement européen REACH concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques entré en vigueur en juin 2007. Ce réglement, applicable dans l'ensemble des Etats membres de l'Union européenne, poursuit l'objectif de mieux connaître les propriétés de dangers et les risques pour la santé humaine et envionnementale des substances chimiques existantes produites à plus d'une tonne par an. La problématique des nanomatériaux s'inscrit complétement dans celle de l'application de ce réglement. Il implique que les industriels responsables puissent mener des études de dangers spécifiques pour écarter tout risque ou pour mettre en place des mesures de précaution, voire faire entrer dans la liste des substances candidates à l'interdiction et donc soumises à l'autorisation par dérogation.
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