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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Octobre

Question de PELIN Jean-  92800 PUTEAUX - le 26/10/2009
Quelles sont les perspectives d'emplois dans la recherche en France, en Europe, dans le domaine des nanomatériaux et nanotechnologies ?

Réponse le  02/11/2009

Les nanotechnologies sont à même de favoriser l'innovation dans des domaines variés, comme la santé publique, les technologies de l'information et de la communication (TIC), l'industrie manufacturière, la protection de l'environnement, l'énergie, le transport, la sécurité, l'espace.... ce qui va induire de nouveaux emplois.



Peut-on estimer l'ordre de grandeur du nombre d'emplois créés, dans le monde, en Europe, en France ?



Selon les projections américaines, le marché mondial des nanotechnologies pourrait représenter entre 750 et 2.000 milliards d'euros d'ici à 2015 et le potentiel de création d'emplois dans le monde pourrait, quant à lui, atteindre 2 à 10 millions d'emplois d'ici à 2015, soit 10% de la totalité des emplois des industries manufacturières. Selon les mêmes prévisions, il atteindrait plus de 20 millions d'emplois en 2020.



Selon les auteurs, géographiquement, 40% de ces emplois seraient créés aux Etats-Unis, 25% en Asie et 20% en Europe. Sans prendre ces chiffres au pied de la lettre, ils nous indiquent une tendance : l'enjeu est de +200000 à +1 million d'emplois en Europe... 



Quant à la répartition intra-communautaire de ces emplois, si l'on se réfère au nombre des déposants de brevets, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni devraient être en position d'en revendiquer le plus grand nombre.  

Question de BINGER Adeline - le 23/10/2009
Ne faudrait-il pas investir d'abord dans la recherche concernant les risques sur les nanotechnologies avant ses applications ?

Réponse le  27/10/2009

Il n'est pas aisé d'avoir une approche générale de cette question car les nanotechnologies sont un domaine à la fois pluridisciplinaire et très divers en termes d'applications. Il est ainsi difficile de comparer les technologies utilisées en électronique, en biologie, en santé, en matériaux. Qu'il s'agisse des bénéfices espérés ou des risques associés, ils sont totalement différents.


Ces risques dépendent en effet des applications : ils sont liés au mode de production, à l'utilisation et au recyclage des objets. Ils dépendent également des quantités mises en jeu, du conditionnement ou de la mise en forme, et des conditions d'utilisation. Par conséquent, il y a pour chaque domaine des études de risques spécifiques, et les précautions à prendre sont différentes. De même les cycles de vie des produits des nanotechnologies sont totalement différents suivant qu'il s'agit, par exemple,  d'un nanomédicament ou d'un équipement électronique. 


Enfin, de nouvelles applications apparaissent chaque jour et investissent un nombre croissant de domaines. Il existe des applications des nanotechnologies dans les transports, dans la construction, dans le traitement de l'eau et des sols, la production de l'énergie, etc... A chaque fois des études s'efforcent de prévoir systématiquement les risques associés et les précautions à prendre, d'autant que les technologies mises en œuvre sont particulièrement complexes.


Cependant, la prise en compte des risques (potentiels ou avérés) le plus en amont possible est une préoccupation croissante des pouvoirs publics et des chercheurs et s'impose aux fabricantts de produits qui ont à cet égard une responsabilité réglementaire vis à vis de leurs salariés.


Les pouvoirs publics imposent depuis 2007 un chapitre dédié aux risques sanitaires et/ou environnementaux dans tous les projets de recherche et développement bénéficiant de subventions et ceux-ci intègrent de plus en plus les questions de sécurité sanitaire et environnementale.


Divers programmes d'évaluation spécifique des risques sont en outre entrepris par des organismes de recherche publics ou des agences de sécurité sanitaire, en particulier l'agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET). Certains de ces programmes sont  menés au niveau européen (programmes nanogenotox et nanosafe2 notamment).

Question de MALL Martine-  67070 Strasbourg - le 16/10/2009
Quelles entreprises ou groupes utilisent les nanotechnologies (noms ) ? Dans quel domaine sont ils le plus utilisés aujourd'hui ? et à quel niveau de volume ?

Réponse le  20/10/2009

Le début des années 2000 a marqué une rupture dans l'émergence des nanotechnologies. Elles sont en effet passées du stade de la recherche et du développement à celui du déploiement industriel et de la commercialisation. Le dossier du débat retrace cette évolution et souligne l'importance des nanotechnologies dans trois macro-domaines: l'électronique et les technologies de l'information et de la communication, les matériaux et les sciences du vivant et les industries de santé. Dès lors il est difficile de donner un panorama exhaustif, dans le cadre d'une réponse dans un forum internet, à la question de l'identification des acteurs du domaine. On pourrait donc vous suggérer de vous reporter aux nombreuses sources d'information disponibles. Pour les acteurs français, vous pourriez consulter la base "nanomatériaux.org" qui liste les acteurs français dans le domaine des nanomatériaux. Vous pourriez également consulter la base internationale très documentée émise par le Woodrow Wilson Center (http://www.nanotechproject.org/inventories/consumer/). Enfin, le document le plus complet et le plus argumenté est le rapport de l'Institut Lux Research (The Nanotech Report 5th edition 2007). Ce rapport donne la liste exhaustive (à sa date de parution) des entreprises mondiales du domaine des nanotechnologies avec pour chacune d'entre elles des renseignements d'ordre techniques et économiques. Ces quelques documents n'épuisent pas le sujet et nous pourrions vous guider vers des sources plus précises si vous souhaitiez des informations plus ciblées.