Réponse le 21/10/2009
A l'origine les nanotechnologies visent la conception et la fabrication de structures, de dispositifs et de systèmes obtenus en structurant la matière au niveau atomique ou moléculaire, à des échelles caractéristiques situées en dessous d'environ 100 nanomètres, où des propriétés et de comportements nouveaux, spécifiques à cette petite échelle, apparaissent.
Cette ingénierie de la matière, réalisée intentionnellement, vise la réalisation de nouveaux produits ou l'amélioration des produits existants grâce aux phénomènes nouveaux, qui apparaissent à cette petite échelle nanométrique : grande surface de contact, grande réactivité chimique, effets quantiques.
Une définition par l’échelle (est considérée comme « nano » toute étude ou intervention qui s’effectue à l’échelle du milliardième de mètre) est cependant insuffisante, car dans ce cas la chimieserait « nano » depuis au moins deux cents ans…Mais il existe une différence entre un chimiste tel que l'était Lavoisier et le nanotechnologue actuel. Ce dernier "voit" directement le résultat de ses recherches à l'échelle atomique tandis que Lavoisier était obligé de faire travailler son imagination pour comprendre les processus impliqués dans les résultats de ses recherches.
Plus récemment, certains ont essayé d'étendre la définition des nanotechnologies au point de vue d’un but final, celui de la convergence de toutes les sciences et de toutes les technologies à l’échelle du nanomètre. La convergence des sciences et des techniques est même devenue l’objectif à atteindre fixé par la National Nanotechnology Initiative américaine, relayée par la Commission européenne qui a mandaté en 2004 un groupe d’experts pour construire une vision proprement européenne de la convergence.
La difficulté de cette définition par la convergence est qu’elle est en complet décalage avec les discours et les pratiques des chercheurs en nanosciences, en France du moins : ceux-ci ne se reconnaissent en effet pas du tout dans ce programme de convergence. La plupart reste sur les définitions originelles.
D'autant plus que cette notion de convergence a tendance à s'élargir à l'informatique et à d'autres domaines, ce qui brouille encore plus le message. Donc il vaut mieux en rester aux définitions initiales, exposées dans les deux premiers paragraphes ci-dessus.
L'Etat, représenté par sept ministères directement concernés par les nanotechnologies (ministères en charge de l'écologie et du développement durable, de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, du travail et des relations sociales, de la recherche, de la défense, de la santé, de l'alimentation et l'agriculture) constitue le maître d'ouvrage du débat public sur les nanotechnologies prescrit par la loi de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement du 3 août 2009.Il a saisi la commission nationale du débat public de ce sujet et réalisé un dossier destiné à informer le public.
Le dossier du maître d'ouvrage présente l'état des lieux sur ce sujet, apporte des définitions et des exemples de champs d'application. Il aborde la dualité du sujet en montrant tout autant les bénéfices que la recherche et ses applications concrètes peuvent apporter que les risques potentiels et les craintes de dérives qui peuvent s'exprimer, y compris pour l'avenir.
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