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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Mars

Question de ASSOCIATION Vosges écologie SAINT NABORD - le 03/03/2010
Vendredi soir, nous étions une cinquantaine de personnes à St Nabord pour la projection du film "le silence des nanos", suivit d'un débat avec le public. Les questions qui en sont ressorties sont claires et en partie listées ci dessous. D'autres questions d'ordre philosophique ont été évoquées : de quel programme politique les nanotechnologies résultent-elles et quel genre de société vont elles engendrer? On retrouve les mêmes sociétés commerciales en tête des producteurs des "nanos" que les promoteurs des ogm. Aussi nous demandons que soit mis en place d'abord et avant tout un système d'informations (suivi des produits et analyse de leur toxicité avant commercialisation, étiquetage des produits contenant des nanotechnologies. A quels besoins de l'humanité les nanos répondent-elles? Au delà du profit (but premier des multinationales) on voit se profiler un contrôle accru des populations sous prétexte sécuritaire, que les nanos démultiplient. Le but avoué est d’améliorer l’être humain, de créer une race d’hommes supérieurs, à l’aide d’implants électroniques dans le corps et dans le cerveau. Que restera-t-il d’humain dans nos relations, notre vie sociale, notre sensibilité, notre rapport au monde lorsque notre vie entière, de la naissance à la vieillesse, sera confiée à des puces électroniques ?

Réponse le  19/03/2010

Les nanotechnologies ne résultent pas d'un programme politique. La recherche a débouché sur la mise en évidence de propriétés particulières, susceptibles d'apporter une amélioration des qualités de certains produits, destinés à répondre à des besoins, et par là même être utiles à l'homme et à la société.


Pour l'industrie, fabriquer de nouveaux produits représente un investissement considérable. Le bénéfice attendu ici, pour les diverses applications, est essentiellement de disposer de produits plus performants, d'une plus grande longévité, consommant moins de matière première, plus faciles d'entretien, etc... Des exemples détaillés et concrets des types d'application et des objets de la vie courante figurent dans le dossier de présentation du maître d'ouvrage. Au-delà des usages à satisfaire et de l'aspiration à un confort supérieur, des applications comme celles du domaine médical peuvent contribuer à soulager la souffrance et faire reculer la mort, comme le laisse espérer le recours à la nano-vectorisation dans le traitement des cancers. Il est question, dans ce domaine, d'aider et d'améliorer le diagnostic et le traitement, et non de mettre en oeuvre des mécanismes modifiant l'homme, qui relèveraient de la science fiction.


La recherche et les applications se font aujourd'hui en développant autant que possible l'estimation des risques, notamment pour l'homme et l'environnement, toxicologiques et écotoxicologiques, en faisant la balance entre bénéfices et risques et en intégrant les questions d'éthique. Les laboratoires sont d'ailleurs tenus de se doter de comités d'éthique.


L'évocation des puces électroniques appelle en outre quelques remarques. La technique RFID d'identification par radiofréquence ne relève pas du champ des nanotechnologies. Elle met en oeuvre au niveau macroscopique des principes relatifs aux ondes électromagnétiques et la puce, visible à l'oeil nu, est essentiellement destinée à faciliter ou réserver à des individus l'accès à des lieux ou à des services.


Devant ces questionnements légitimes et afin de permettre une meilleure compréhension de l'intérêt et des risques que peuvent présenter les produits issus des nanotechnologies, il est évident que l'information la plus transparente doit être fournie.


D'ores et déjà, la loi de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement du 3 août 2009 a fixé des objectifs de déclaration obligatoire imposée aux fabricants, responsables de la mise sur le marché et importateurs de substances à l'état nanoparticulaire ou de produits contenant des nanomatériaux, et d'information du public et des consommateurs.