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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Février

Question de benoit jean-christophe-  35700 rennes - le 23/02/2010
Utilisation desNPMs à des fins létales :
L'utilisation de NPMs pourrait-elle être envisagée pour l'application de la peine de mort par ex aux USA : injection de NMPs létales ou conductrice d'electricité pour la chaise électrique (avantages : moindre quantité de produit injecté ,moins d'electricité necessaire)
ou pour des personnes en fin de vie souhaitant mourir ?
Des chercheurs français seraient-ils prêt à travailler sur ce sujet s'il y a un potentiel financier prometteur ?

Réponse le  12/03/2010

Du point de vue d'un chercheur ce type de question n'a pas de sens. Ce genre d'étude ne présente aucun intérêt scientifique. De plus, il serait contraire à l'éthique, à la morale et à la loi française, la peine de mort ayant été abolie dans ce pays. 

Question de ROUX Marc - le 17/02/2010
J. Mazaudier a rappelé que les choix éthiques s’appuyaient sur le respect de la dignité humaine. Mais les Nanosciences et les Nanotechnologies remettent en question ce que nous croyions être la nature même de l’humain. Ne faut-il pas donc reprendre notre réflexion sur ce que nous croyons être l’humain ? Par exemple, pourquoi refuser une augmentation humaine si celle-ci est permise par les nanotechnologies ? Pourquoi aller au-delà de l’humain serait-il forcément contraire aux aspirations de l’humain ?

Réponse le  15/03/2010

Les nanosciences et nanotechnologies ne remettent pas en cause en elles- mêmes la nature de l'être humain ! Ce sont les usages envisagés par certains et surtout l'appréciation éthique qu'en a la société, laquelle peut être évolutive, qui permettent d'éclairer la question de la séparation entre l'humain et le non humain, le naturel et l'artificiel.


En tout état de cause, les scénariis vulgarisés par diverses oeuvres de fiction ne correspondent pour le moment à aucune réalité et relèvent plus de la science-fiction que de la vraie science. Vos interrogations ne peuvent trouver de réponses que dans un débat engageant la société dans sa diversité, à l'instar de ce qui s'est passé lors de l'adoption des lois bioéthiques.

Question de MONIER Guirec NANTES - le 10/02/2010
En cette période de précipitation et d'accélération des décisions dans de nombreux domaines qui engagent l'avenir, que veux dire cet atelier-débat et que penser de ses conclusions à venir?

Les termes "éthique et gouvernance" séparent d'emblée le citoyen d'une autre discussion et de la possibilité d'un choix, il n'y aurait pas le temps de s'informer d'une puissante technologie nouvelle qu'elle serait déjà en voie d'être appliquée?

Voici donc ce que je crois de vos intentions plus ou moins gentilles et conscientes:
Votre "éthique et gouvernance" est une distorsion de langage, vous vous prostituez à la grande illusion de l'"économie" décadente (elle l'est!!!), en souhaitant nous rendre complices par une parodie de consultation démocratique.

La très haute technologie c'est la Nature même, et vos sciences de bricoleurs du vivant n'ont amené que peu de bonheur et beaucoup de destruction de notre monde.
Pour vous se plaindre de la disparition des abeilles est un sentimentalisme naïf, vous détruisez sans connaitre au nom de la recherche, et vous méprisez celui qui vous critique, combien de temps continuerez-vous à croire à vos mensonges?

Je croie avoir à faire à l'orgueil carriériste d'une secte techno en plein fantasme de puissance, de sur-homme augmenté artificiellement.
Je le refuse de toute mon âme.

Merci de me répondre et de me répondre en votre âme et conscience.
Guirec Monier

Réponse le  20/02/2010

La science n'est pas une conspiration d'individus qui dénigrent la nature et exaltent le progrès technique. Elle est fille de la philosophie, et elle forme avec la technologie un duo qui progresse en parallèle. Toutes deux constituent une production de l'esprit humain ayant pour objet de comprendre le monde réel et l'interpréter. La démarche scientifique implique des connaissances exactes et un raisonnement: il ne s'agit ici ni de science "infuse", ni de sciences "occultes"...


En fait, la science recherche une forme d'universalité dans l'interprétation des phénomènes, et donc un consensus dynamique au fur et à mesure de l'avancée du front de la connaissance. Ses applications ne sont pas toujours le résultat de décisions prises de façon unanime.


Les humanistes du XVI° siècle ont plaidé pour que la science ne fasse pas abstraction des questions de conscience et de sagesse. De la formule de Rabelais, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", les chercheurs et les pouvoirs publics  du XXIème siècle ont retenu le sens en évoluant vers la constitution de comités d'éthique. Dans ce débat relatif aux nanotechnologies, poursuivant l'objectif de présenter de la manière la plus complète et la plus transparente possible l'état des lieux sur ce sujet, pour recueillir les observations du public, afin de prendre les dispositions les mieux éclairées pour l'avenir, il était logique de mentionner aussi cet aspect.


Devant le développement factuel très rapide de ces technologies émergentes de par le monde, il est en effet légitime de s'interroger, en termes de bénéfices autant que de risques, pour l'individu et la société, et nécessaire d'envisager des dispositions en vue d'une bonne gouvernance (nationale, européenne et mondiale) et de mesures de régulation appropriées. Le débat, qui sera suivi d'un compte rendu et d'un bilan,  permet de recueillir pour cela toutes suggestions, propositions, opinions, qui seront examinées, comme celles que vous exprimez.