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Réponse le  02/12/2009

La recherche et la technologie se stimulent réciproquement. Un exemple est la découverte de la magnétorésistance géante par Albert Fert et Peter Grünberg (prix Nobel de physique en 2007). Les techniques de dépôt par épitaxie, qui visent la déposition d atomes sur une surface, couche atomique par couche atomique, ont été mises au point pour les besoins des industries des semiconducteurs, en travaillant sur le silicium, matériau de base pour les circuits intégrés. C'est en appliquant ces techniques à des matériaux magnétiques que Fert et Grünberg ont pu fabriquer de nouveaux échantillons et découvrir la magnétorésistance géante, grâce à laquelle sont fabriquées aujourd'hui des têtes de lectures très performantes qui permettent de réaliser des disques durs d'ordinateur de petite taille et de grande capacité de mémoire.

Ainsi, les nanotechnologies s'appuient sur les nanosciences (et sur d'autres sciences d'ailleurs). Mais il est toujours possible de développer une technologie sans avoir les bases de compréhension scientifique qui permettent de la maîtriser. Il convient de rappeler que la méthode scientifique est récente, alors que différentes technologies existent depuis des milliers d'années. Vers 1200 avant notre ère les égyptiens exportaient déjà des verres bleus colorés à l'aide de nanoparticules métalliques. A l'époque les nanosciences n'existaient pas. Mais ce type de nanotechnologies était florissant et donnait lieu déjà à un commerce international.

Dans le domaine des nanosciences, notre pays est en bonne position, comme le montre l'obtention de plusieurs prix Nobels récents (atomes froids, électronique de spin, matériaux nouveaux, etc...). Du point de vue technologique, de grands organismes publics comme le CNRS, le CEA, l'ONERA, ... assurent l'adaptation de ces concepts au monde des applications. Par ailleurs, de grands groupes industriels font aussi de la recherche technologique en lien avec les Universités et la recherche fondamentale.

Comme les nanotechnologies sont souvent onéreuses, les  « nanotechnologues » sont généralement demandeurs de modèles issus des nanosciences. Mais les nanosciences progressent également grâce aux technologies disponibles. c'est grâce à la fabrication de sa lunette que Galilée a réussi à voir les satellites de Jupiter et vérifier sa conception du système solaire; de même, c'est l'invention du microscope à force atomique qui a permis l'essor des nanotechnologies.

En conclusion, on ne peut pas dire qu'il y ait actuellement un déficit de sciences fondamentales vis à vis des nanotechnologies. Les deux s'enrichissent mutuellement en permanence.

Réponse le  13/11/2009

Les nanoparticules ne sont pas toutes une invention humaine et de nombreux matériaux naturels ont de tout temps dû leurs propriétés au fait d'être nanostructurés ou de contenir des nanoparticules (poussières volcaniques par exemple).

De même, les nanoparticules manufacturées n'ont pas attendu la fin du XXème siècle pour voir le jour (fumées, vitraux, épées de Damas...).

Les nanotechnologies, qui utilisent de manière intentionnelle les résultats de la recherche, ne sont pas un effet de mode. Leur présence dans quasiment tous les secteurs de notre vie, que ce soit dans le domaine de l'information et de la communication, de la médecine ou bien d'autres, et leur mise en oeuvre pour la fabrication de nombreux produits de la vie courante, en raison des performances ou des avantages qui en résultent, les inscrivent dans la durée.

Réponse le  13/11/2009

"La" définition du terme "nanotechnologie" n'existe pas, tant le champ couvert est immense. On peut néanmoins distinguer les nanosciences, domaine "visant à comprendre et mettre en oeuvre les phénomènes, lois physiques et propriétés apparraissant dans les objets, dispositifs et systèmes dont au moins une dimension est nanométrique", les nanotechnologies, ensemble des "instruments, techniques de fabrication et applications dérivées exploitant les phénomènes spécifiques liés à l'échelle nanométrique" et les nanomatériaux, matériaux "dont la structure interne ou externe est de dimension nanométrique dans au moins une des trois dimensions", pour reprendre les définitions du dossier de présentation du débat public.

 Dans votre contexte, il convient de distinguer deux cas de figure: soit les polymères que vous utilisez ou produisez comportent des nanocharges (nanoparticules) pour modifier certaines propriétés macroscopiques desdits matériaux et dans ce cas il vous revient d'en avertir vos clients, soit il n'y en a pas et le seul fait que vos matériaux possèdent naturellement une structure nanométrique ne les range pas dans la catégorie des nanomatériaux. En effet, l'échelle nanométrique est une échelle descriptive qui s'applique à l'ensemble de la matière, mais cela ne rentre pas dans le champ des nanotechnologies dans le cadre du débat actuel. 

Cependant, la loi de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement du 3 août 2009 indique (article 42) que "l'Etat se donne pour objectif que, dans un délai de deux ans qui suit la promulgation de la présente loi, la fabrication, l'importation ou la mise sur le marché de substances à l'état nanoparticulaire ou des matériaux destinés à rejeter de telles substances, dans des conditions normales ou raisonnablement prévisibles d'utilisation, fassent l'objet d'une déclaration obligatoire, relative notamment aux quantités et aux usages, à l'autorité administrative ainsi que d'une information du public et des consommateurs.".

Réponse le  14/11/2009

Les nanotechnologies visent la conception et la fabrication de structures, de dispositifs et de systèmes en manipulant la matière au niveau atomique ou moléculaire, à des échelles caractéristiques situées en-dessous d'environ 100 nanomètres, où des propriétés et des comportements nouveaux, spécifiques de cette petite échelle, apparaissent. C'est donc une ingénierie de la matière réalisée volontairement, et non par hasard, qui a pour objectif la réalisation de nouveaux produits ou l'amélioration de produits existants en exploitant ces caractéristiques nouvelles: grande surface de contact, grande réactivité chimique, effets quantiques.

L'objet du débat public est de les présenter de manière transparente et aussi complète que possible, notamment en ce qui concerne les recherches et les usages des produits issus des nanotechnologies.

Réponse le  14/11/2009

Ce type de formation est dispensé par le Centre national de la formation en microélectronique, les instituts universitaires de technologie (IUT) de mesures physiques, certaines préparations au brevet de technicien supérieur (BTS) en lycées, les enseignements de licences et masters de physique, de chimie et d'électronique des universités, des écoles d'ingénieurs en physique et en chimie, des écoles thématiques du centre national de la recherche scientifique (CNRS).